Ananda Devi est une écrivaine mauricienne, récompensée à de multiples occasions pour ses œuvres. Son récit, paru dans la collection « Ma nuit au Musée » , est surprenant car l’expérience se déroule dans une prison française et non un Musée. La première question que se pose la lectrice est de comprendre pourquoi Ananda Devi a choisi d’écrire à propos de la Prison de Montluc où Jean Moulin, les quarante enfants d’Izieu et tant d’autres, ont été emprisonnés. Comme Ananda Devi l’écrit, elle même, ce n’est pas son histoire ni celle de sa famille, originaire du sud de l’Inde. Le livre débute donc par une longue présentation de ses origines et de ses motivations. Finalement, les thèmes de la souffrance, la douleur et l’enfermement lui sont familiers. Les crimes de l’esclavage et de la déportation, vers des terres inconnues, ont touché ses aïeux. Par son intelligence, son expérience et son humanité, Ananda Devi nous confie sa difficulté à écrire et son besoin de ne pas oublier la violence des hommes car l’histoire sans cesse se répète ; échos dans la chair du temps. Bon moment de lecture.
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Le goût du crime. M. et E. Roux
Avez-vous le goût du crime ? Passionnés par les faits divers depuis l’adolescence, Emmanuel et Mathias Roux ont analysé le pouvoir d’attraction des affaires criminelles. Au cours de leur fascinante enquête, ils retracent, en détail, des affaires qui ont définitivement marqué l’opinion publique : le petit Grégory, Xavier Dupont de Ligonnès, Jonathan Daval, l’énigme de Chevaline, la disparition du docteur Godard etc…En se basant notamment sur les thèses de Roland Barthes, Emmanuel et Mathias Roux analysent le mécanisme du passage à l’acte en évoquant les troubles de la causalité. Un certain attachement à la vérité pousserait le grand public à s’intéresser à un crime pour essayer de le comprendre en reconstituant les causes ; donner du sens au mal. Existe-t-il un destin de criminel ? Dans cet ouvrage, les auteurs font l’autopsie d’une dizaine de grandes affaires non résolues, en rappelant les faits, l’enquête, les indices et en détaillant les grands moments du procès. Les auteurs abordent également la notion de mythe car, depuis le XIXème siècle, le crime a pris la suite du mythe. Grâce à l’essor de la presse et de ses rubriques consacrées aux faits divers, certaines affaires criminelles sont devenues une source d’influence créatrice (Stendhal, Flaubert, Giono…). En allant toujours plus loin dans l’analyse, les auteurs font le lien entre la figure du héros et celle du hors la loi, sorte d’antihéros. Finalement, les criminels interpelleraient nos consciences : sont-ils humains? Non humains ? Sont-ils des monstres ? Afin d’éclairer les passions que suscitent les affaires criminelles, Emmanuel et Mathias Roux puisent, avec brio, dans l’anthropologie, la philosophie, la psychanalyse et l’histoire. Bon moment de lecture.
La vie des plantes. E. Coccia
Cet essai captivant a été publié en 2017 et nécessite une certaine concentration pour tout assimiler. Emanuele Coccia est un philosophe italien qui écrit en français. Etudiant dans un lycée agricole, le philosophe a longtemps étudié les plantes ; un monde végétal négligé par les hommes. Malgré les différences évidentes entre l’homme et la plante, le souffle les rassemble. En s’appuyant sur les études de nombreux biologistes, Emanuele Coccia défend sa thèse d’une métaphysique du mélange : grâce à l’occupation des plantes sur terre, les animaux et les hommes ont réussi à vivre dans l’atmosphère (pas seulement la terre) en respirant l’oxygène produit par les plantes ; le lieu du mélange. Au cours de sa réflexion, le philosophe détaille les caractéristiques des plantes : de la feuille à la racine en passant par la fleur. Comme Goethe l’avait déjà annoncé, la feuille est la partie la plus importante de la plante qui permet la photosynthèse. Ensuite, les racines représentent le cerveau des plantes. Elles sont à la fois terrestres et aériennes. Enfin, la fleur représente la raison et le sexe ; une semence qui est une force. Pour poursuivre l’existence, la fleur est l’organe qui s’ouvre au monde et donc au mélange. D’après le philosophe, la terre est un corps céleste, une partie du cosmos qui vit grâce à l’énergie du soleil. Pour lui, respirer signifie s’immerger dans le monde et faire émerger le monde par notre souffle. L’atmosphère est finalement le monde où tout dépend du reste ; un mélange universel. Excellent moment de lecture.
Métamorphoses. E. Coccia
Emanuele Coccia est un brillant philosophe italien. Sa réflexion sur les Métamorphoses se nourrit des œuvres de biologistes dont Darwin. Publié pendant la pandémie de Covid-19, cet essai a résonné d’une manière particulière. Construit en courts chapitres, le livre part de la fascination d’Emanuele Coccia pour la métamorphose d’une chenille en papillon : deux êtres apparemment disparates. Pourtant, malgré leurs différences, la chenille et le papillon partagent bien une même vie. La vie est ce qui passe d’un monde à l’autre, ce qui nous anime tous. Toute espèce naît d’une métamorphose, la relation qui unit le vivant au minéral mais aussi les bactéries, virus, plantes et animaux ; un phénomène de continuité de l’espèce. L’exemple de la naissance vient magnifiquement illustrer sa théorie. Pendant neuf mois, l’enfant est le corps et le même souffle que sa mère. Donner naissance à un enfant, transforme notre expérience en potentiel d’un point de vue anatomique et culturel. Au fil de la lecture, Emanuele Coccia nous invite à regarder le rapport entre les individus, les espèces et Gaia, la terre ; suivre le vivant dans sa continuité. D’après le philosophe, nous sommes tous une même vie, la métamorphose de la chair infinie du monde. Bien qu’enrichissant, cet essai nécessite une certaine concentration afin d’en saisir tout le sens. Bon moment de lecture.
125 et des milliers. S. Barukh
Au fil des pages de ce livre imposant, 125 personnalités racontent 125 féminicides : des femmes assassinées par un conjoint violent. En France, un féminicide a lieu tous les deux jours et demi soit 125 victimes par an. Dans le monde, une femme est tuée toutes les 11 minutes par un proche ; une pandémie de l’ombre. Afin de construire la trame du livre, l’écrivaine Sarah Barukh a retrouvé les familles de victimes pour récolter leurs précieux témoignages. Grâce à leur talent, 125 personnalités ont ensuite esquissé un portrait, tenté de donner un visage à chaque victime. Delphine Horvilleur, Julie Gayet, Andréa Bescond, Isabelle Carré, Leïla Slimani et d’autres célébrités ont accepté d’écrire des textes souvent déchirants, à propos de ces femmes si joyeuses, dévouées et généreuses avant leur mort. A travers ces textes, la lectrice imagine la vie de ces filles, de ces femmes, de ces mères. Elle ressent aussi la douleur, l’impossible deuil et la souffrance des familles. Il existe des points communs à ces féminicides dont le crime de possession. Le nombre de féminicides qui sont commis dans les territoires d’outre-mer est vraiment inquiétant. Sous emprise, Sarah Barukh a elle-même quitté un conjoint violent. Son parcours nous éclaire et nous permet de mieux comprendre les conditions de l’emprise. Au fil des pages, Sarah Barukh questionne des experts comme des avocats, des médecins, une philosophe mais aussi sa propre mère pour essayer de comprendre le mécanisme de l’emprise dans notre culture, la violence envers les femmes et les moyens qui sont mis en place dans notre société patriarcale. Grâce à l’aide d’une association, Sarah Barukh détaille comment et quand quitter un conjoint violent. Incontournable en ce qui concerne les féminicides, ce livre offre des pistes de compréhension et fait l’effet d’un miroir lorsque des femmes racontent le terrible destin d’autres femmes. Excellent moment de lecture.
Cerveau et Nature. M. Le Van Quyen
Directeur de recherche à l’Inserm, Michel Le Van Quyen a déjà publié des ouvrages qui traitent du cerveau. Le neuroscientifique s’interroge, ici, à propos de l’impact de la nature et de sa beauté sur le fonctionnement de notre cerveau. En effet, l’auteur démontre à quel point nous avons besoin de la beauté du monde, au sein d’environnements naturels différents, pour bénéficier d’une bonne santé mentale. Au moment des confinements, liés au Covid, l’auteur a mis en évidence le fait que les populations urbaines étaient plus souvent exposées aux troubles de l’humeur comme l’anxiété et la dépression. Pouvoir regarder un arbre ou un jardin depuis une fenêtre d’hôpital, augmenterait la rapidité de guérison. D’après l’auteur, la nature est une source continuelle de joie et de fascination ; une expérience polysensorielle (odeur, vision…) qui augmente notre immunité. Par sa beauté et son calme, le vivant a de nombreuses vertus dont le pouvoir d’accaparer notre attention en bloquant nos pensées négatives et les ruminations inutiles. Depuis quarante ans, les Japonais préconisent « les bains de forêt » car se promener dans les bois permet de lutter contre le stress, apaise notre cerveau et regénère notre corps grâce à des effets anti-inflammatoires. La vue et l’expérience de la mer nous permettent également de nous connecter au vivant. Ecouter les sons marins et flotter à la surface de l’eau relaxent notre cerveau en nous renvoyant à des souvenirs in utéro. Loin d’un simple décor, la nature réside au plus profond de nous. Sortons, il est encore temps d’en profiter ! Bon moment de lecture.
Corps de femmes, incarner son féminin.
Stéphanie Honoré a eu la bonne idée d’assembler les témoignages de dix femmes et de deux hommes afin d’évoquer le corps féminin. Chacun, chacune, apporte une dimension nouvelle au corps de la femme, cet objet de désir, victime d’agressions. Au premier chapitre de ce livre choral, Lucie témoigne des nombreuses difficultés de la femme contemporaine, celle qui cherche sa place dans une société favorable aux hommes. Adepte de la médecine traditionnelle indienne, Emmanuelle évoque sa maternité et son corps multiple : corps berceau, corps coquille, corps de vie ; corps des miracles. Sage femme, Maï décrit l’incroyable force des femmes qui souffrent dans leur corps au moment et après l’accouchement. Puis, Maï livre sa propre expérience de la maternité. Après les attentats de Paris, Sophie témoigne de la peur qui a habité son corps mais également de sa souffrance corporelle liée à une forme d’endométriose. A la veille de la cinquantaine, Sophie lève le voile sur sa ménopause et ses nombreux effets. Sénologue, Dominique évoque les seins des femmes et le cancer qui touche cet élément singulier de l’anatomie féminine. D’autres témoignages évoquent encore ce corps poétique, résidence de nos émotions. Finalement, lever des tabous (ménopause, règles) et évoquer la féminité contribuent à libérer la parole. C’est, aux yeux de la lectrice, le grand mérite de ce livre. Bon moment de lecture.
Faites votre glucose révolution. J. Inchauspé
Spécialiste de la vulgarisation scientifique et biochimiste française, Jessie Inchauspé nous invite à agir sur notre glycémie pour améliorer notre santé et gagner de l’énergie. Son best-seller cartonne déjà et les membres de sa communauté « Glucose Goddess » partagent leurs idées et leurs expériences sur Instagram. L’objectif de cette méthode est d’apprendre à lisser la courbe de notre glycémie sans régime restrictif. En s’appuyant sur 300 études scientifiques, Jessie Inchauspé livre beaucoup d’explications à propos des pics de glycémie et de leurs impacts sur notre santé à l’aide d’une multitude de graphiques. Tous les conseils pour faire notre « glucose révolution » sont bien adaptés et sont facilement réalisables. A la clé, l’auteure nous promet une perte de poids, une diminution des risques de démence et des symptômes liés à la ménopause, une amélioration des désagréments liés au diabète, une régression des épisodes dépressifs et des risques de cancer etc…Facile à lire, ce best-seller nous promet de changer notre vie dans le bon sens. Bon moment de lecture.
La collection disparue P. Baer de Perignon
Depuis quelques années, des familles juives spoliées par les nazis, retrouvent heureusement des œuvres d’art. Le sujet passionne la lectrice qui a littéralement dévoré ce récit autobiographique, la quête de Pauline Baer de Perignon, sœur d’Edouard Baer. Il a suffit d’une remarque pour que l’auteure se mette à chercher les traces de la collection disparue de son arrière-grand-père collectionneur parisien et banquier juif : Jules Strauss. De témoin en témoin, de musée en musée, l’auteure fouille les archives, questionne Patrick Modiano, voyage à la recherche d’un tableau ou d’une information concernant Jules Strauss. Au-delà de cette quête matérielle, le besoin de réparer, l’auteure part à la rencontre de ses origines. Au fil des pages, elle tente de comprendre le contexte ; reconstituer le puzzle du passé familial. Bien écrit, le récit se lit facilement au rythme des découvertes et des déconvenues. Pauline Baer de Perignon a, enfin, trouvé l’occasion d’écrire un premier récit passionnant empreint de courage et de sincérité. Bon moment de lecture.
Une famille à Bruxelles C. Akerman
Combien de fois avez-vous acheté un livre parce que le titre vous plaisait ? En ce qui concerne la lectrice, le choix du livre repose sur le fait que sa propre famille vit aussi à Bruxelles. Au-delà du titre et au cours de sa lecture, la lectrice découvre le style de la cinéaste qui déroute par sa singularité. Sa manière d’écrire, au sujet de son quotidien et de son passé à Bruxelles, se révèle touchante, empreinte de sincérité et de justesse. Lu en un seul souffle, le recueil contient des phrases longues où les paroles s’entremêlent étonnamment. Issue d’une famille juive polonaise, Chantal Akerman conte son intimité, ses douleurs, les souvenirs de ses deux filles mais aussi la disparition récente de son mari et de plusieurs membres de sa famille durant la Shoah. Comme une confidence, Chantal Akerman décrit son monde en explorant l’intime dans un style unique. Bon moment de lecture.
Etre une femme et autres essais. A. Nin
Anaïs Nin est une écrivaine franco-américaine, célèbre pour ses livres érotiques mais aussi pour ses journaux intimes où elle aborde les thèmes de l’inceste, du désir, de l’amour, de l’homosexualité et de la féminité. Disparue depuis 1977, ses publications connaissent un nouveau succès notamment à propos de sa vision des femmes. Dans ce livre poche, les extraits d’articles et interviews d’Anaïs Nin nous éclairent sur sa perception du monde. Dans le premier texte « L’érotisme au féminin », l’écrivaine aborde ses thèmes de prédilection en se référant aux auteurs classiques de la littérature. En ce qui concerne la lectrice, « La nouvelle femme » représente un extrait de conférence captivant car Anaïs Nin y explique pourquoi elle écrit : « J’ai dû créer un monde à moi, un climat, un pays, une atmosphère dans lesquels je pourrais respirer, régner et me recréer chaque fois que la vie me détruirait. Voilà, je pense la raison de toute œuvre d’art. » Les textes, publiés dans les pages suivantes, sont des critiques de romans renommés et de magnifiques récits de voyages au Maroc, à Bali et dans les îles. Bon moment de lecture.
Philosophie de la maison E. Coccia
Emanuele Coccia nous offre, ici, une vision philosophique de la maison sous toutes ses formes : appartement, chambre d’hôtel, grotte, palais… Il faut dire que pendant la pandémie, la ville a disparu au profit de la maison car le confinement nous a confronté à notre « chez soi »; un endroit du monde. Au fil des pages, le philosophe italien nous donne des clés pour mieux appréhender cet espace-temps, notre rapport aux objets et aux autres, sous un toit. Pour Emanuele Coccia la maison est une entité morale bien plus que physique ou architecturale, c’est un petit monde qui assure notre bonheur ; un sas entre nous et les autres. D’après lui, ce qui rend habitable la maison, ce n’est pas l’ossature mais les agencements d’objets et les transformations que nous entreprenons pour pouvoir y vivre. En nous parlant de domestication entre les choses et les personnes, l’auteur nous livre son expérience des lieux mais aussi son rapport à l’écriture, ce qui est passionnant : « L’écriture permet à la vie de ne jamais appartenir à personne, de demeurer une éternelle vagabonde. » Excellent moment de lecture.
Vivre ! F. Lenoir
Dans ce petit ouvrage, publié en pleine crise sanitaire, Frédéric Lenoir fait le constat de la vulnérabilité de notre monde. Pour le philosophe français, la cause principale de la pandémie est liée à notre logique consumériste dans un contexte de mondialisation dérégulée. Comment vivre le mieux possible en temps de crise ? Voilà le thème de ce « manuel de survie » qui revient sur la satisfaction de nos besoins, le fameux principe de résilience et notre capacité d’adaptation à un monde imprévisible. En convoquant quelques philosophes, les neurosciences et son expérience personnelle, Frédéric Lenoir nous incite à développer nos ressources intérieures, à faire les bons choix, à donner du sens à notre vie, à retrouver notre liberté intérieure mais aussi à apprivoiser la mort et cultiver nos émotions positives pour vivre pleinement, ensemble. Un livre à lire, ou à écouter, lors d’un déplacement ; un nouveau départ. Bon moment de lecture.
La confiance en soi. C. Pépin
Encore un livre au sujet de la confiance en soi ? Pourtant, il faut admettre qu’au fil de la lecture, Charles Pépin nous propose une philosophie de vie singulière, basée sur l’action : cultivez-vous, émerveillez-vous, passez à l’acte, restez fidèle à votre désir…Tout en se référant à quelques philosophes et travaux scientifiques, Charles Pépin s’appuie sur des expériences de vie de stars comme Madonna ou les sœurs Williams (tennis) pour nous offrir de vraies clés et gagner en confiance : apprendre à choisir ou à décider, passer à l’action, se confronter au monde et à son mystère… La lectrice est particulièrement réceptive au chapitre 6 : « Mettez la main à la pâte » pour se faire confiance. Qui n’a pas ressenti du plaisir à la tâche en cuisinant ou en jardinant en dehors des heures de bureau ? Ce que Charles Pépin nous propose, c’est de retrouver le rapport premier aux choses, toucher la matière, revenir à nos racines profondes. En pratiquant des activités manuelles, en faisant quelque chose de nos dix doigts, nous retrouvons notre nature car l’homme est d’avantage Homo Faber (faire avec ses mains et outils) qu’Homo Sapiens (celui qui sait). Finalement, ce petit livre se lit facilement, reste à mettre en pratique ses principes. Bon moment de lecture.
Foutez-vous la paix ! F. Midal
Au mois de novembre, j’ai eu le privilège de participer au tournage d’une « masterclass » (Mentorshow) avec Fabrice Midal. Ce philosophe et écrivain français est le fondateur de l’école occidentale de méditation (Paris) qui propose une approche singulière de cette pratique mentale. Pour Fabrice Midal, méditer est l’art de se foutre la paix. Afin de nous apaiser, il nous propose de se libérer du contrôle, de relâcher la pression et de nous délivrer des injonctions sociales. « Soyez en paix, laissez-vous faire, soyez vulnérable, devenez votre meilleur ami... » voilà ce que Fabrice Midal nous enseigne au fil des pages de son livre. Et si ses conseils ressemblent à des injonctions, le philosophe nous invite à faire le tri entre celles qui ont du sens et celles qui sont néfastes, paradoxales ou impossibles à réaliser. Finalement, la lecture de son ouvrage fait du bien car il nous déculpabilise tout simplement. La lectrice apprécie particulièrement ses confidences et souvenirs de famille qui le rendent humain. Sa relation avec son grand-père est touchante et nous ouvre la voie afin de mieux ressentir nos propres émotions. Au fond, Fabrice Midal nous pousse à observer nos imperfections en s’ancrant dans le présent pour être soi-même et commencer à vivre. Bon moment de lecture.
Nagori. R. Sekiguchi
Ce récit poétique traite de la temporalité ; la perception des saisons et son empreinte. Ryoko Sekiguchi est une auteure japonaise particulièrement sensible. A travers sa culture, l’auteure nous offre une réflexion à propos du « nagori » , un élément qui annonce une autre saison. Au fil de la lecture, le temps ralentit et la lectrice se délecte d’une tradition japonaise ancestrale, harmonieuse. Au pays du soleil levant, il est de coutume d’être sensible à la nature et à tout ce qu’elle offre, le temps d’une saison. Ryoko Sekiguchi témoigne de la vision de grands chefs à propos de la saisonnalité des produits et de son expérience culinaire à la Villa Médicis. Au fil des pages, la lectrice ressent la subtilité d’un légume croquant « hashiri » , d’un kaki juteux « sakari » ou d’un plat savoureux « nagori » ; une saison qui fait ses adieux. Bon moment de lecture.
Lettres à un jeune auteur. C. McCann
Si vous avez envie d’écrire, les conseils de Colum McCann peuvent vous stimuler. L’auteur irlandais, qui enseigne l’écriture créative à New-York, n’hésite pas à bousculer l’écrivain en herbe : « Lis à haute voix, mets-toi en jeu, échoue. » Avant tout, pour Colum McCann, il n’y a pas de règles. Toutefois, la première phrase d’un récit (incipit) doit frapper à la poitrine, impulser un élan pour permettre d’installer l’histoire. D’après lui, l’astuce consiste à être ouvert au monde pour guetter l’inspiration car c’est l’imagination qui fait naître une réalité et des personnages. Notre société est un gisement à exploiter, il faut donc disposer d’un carnet pour noter des idées, des mots, des expressions ; matériau précieux. Qui, quoi, où, quand, comment et pourquoi ? Ce sont ces questions qui doivent permettre, au futur auteur, d’écrire une histoire structurée, rythmée et profonde qui plaira aux lecteurs. Enfin, la dernière phrase (excipit) révèlera le talent de l’écrivain tout en stimulant l’imagination du lecteur. Ce petit ouvrage, truffé d’humour et de bons conseils, peut réellement servir de guide. Bon moment de lecture.
Journal d’un écrivain. V. Woolf
Figure marquante de la littérature anglaise, Virginia Woolf a publié des romans célèbres comme « Les vagues », « Orlando » ou « La promenade au phare ». Grâce à son mari, nous pouvons nous plonger dans son journal intime, des extraits rédigés entre 1915 et 1941, quelques jours avant son suicide. Virginia Woolf y fait état de son rapport à l’écriture, de sa crainte de la mort, de la dépression qui s’installe durablement, du corps qui vieillit, de ses amitiés…Elle écrit dans son journal par amour pour la vérité, elle s’y dévoile, décrit ses voyages, ses états d’âme, ses joies, ses inquiétudes. Au fil des pages, la lectrice devine l’écrivaine penchée au-dessus de sa machine à écrire, récitant à voix haute des fragments de ses ouvrages, tentant de garder le rythme…Bon moment de lecture.
Le Consentement. V. Springora
Le premier livre de Vanessa Springora vient de paraître en poche après un succès retentissant. Ce récit bouleversant retrace les mécanismes d’une relation sous emprise qui a débuté trente ans auparavant. Vanessa a quatorze ans lorsqu’elle tombe amoureuse d’un célèbre écrivain français quinquagénaire, pédophile et éphébophile ; Gabriel Matzneff. En 1985, Vanessa grandit sans père, aux côtés d’une mère qui évolue dans un microcosme littéraire parisien. La jeune fille est précoce, à la fois mature et naïve. Séduite par l’écrivain, elle se lance à corps perdu dans une relation qu’elle suppose sublime. Ni ses parents divorcés, ni les plaintes anonymes déposées à la police n’arriveront à la protéger de ce prédateur qui a laissé une empreinte indélébile dans sa vie de femme. Sans jamais le nommer, elle décrit ce séducteur, manipulateur et menteur qui n’avait aucun scrupule à coucher sur le papier ses relations pédophiles (« Les moins de seize ans » …). Au moment où leur relation se dégrade, Vanessa le quitte, déprime, rate de justesse ses études. L’emprise physique devient psychologique lorsque Matzneff la harcèle, la poursuit, lui écrit des lettres d’amour…Ce livre d’introspection permet de lever le voile sur le tabou d’une société permissive, à une époque de déni, et de nous interpeller à propos de l’âge du consentement. Excellent moment de lecture. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2020. Prix Jean-Jacques Rousseau 2020.
L’inconnu de la poste. F. Aubenas
Les faits-divers passionnent le public depuis longtemps. Après quelques films, séries et romans reprenant des affaires célèbres, Florence Aubenas a choisi de s’emparer du mystère de « L’inconnu de la poste ». Le 19 décembre 2008, la postière de Montréal-la-Cluse, Catherine Burgod, ouvre son agence. A 8h37, Catherine se prépare un café et envoie un sms à une amie. A 9h05, deux clients entrent dans la poste et la découvrent assassinée, poignardée, baignant dans une marre de sang. Que s’est-il passé ? Consciencieusement, Florence Aubenas retrace l’enquête en n’omettant aucun détail. L’ex-mari de la postière est soupçonné ainsi qu’un acteur marginal du cinéma français, Gérald Thomassin, qui devient le suspect numéro un. Meilleur espoir masculin pour son rôle dans le film de Jacques Doillon « Le petit criminel », l’acteur venait d’emménager juste en face du bureau de poste et passait ses journées à boire et se droguer. Dix ans après les faits, le nom d’un nouveau suspect apparaît soudainement dans le dossier. La veille du procès d’assises, Florence Aubenas a rendez-vous avec Gérald Thomassin mais celui-ci disparaît mystérieusement. Florence Aubenas nous offre le portrait d’une France rurale, une vallée d’usines de plastique peuplée de désœuvrés. Grâce à son style littéraire, la journaliste nous embarque totalement et maintient le suspense. Au fil des pages, la lectrice retrouve tous les ingrédients d’un bon polar : un crime, un décor, des personnages et de multiples rebondissements. Excellent moment de lecture.
Le Licencié de verre. Cervantès
L’œuvre de Cervantès se résume souvent à « Don Quichotte ». Les variations autour du « Licencié de verre » nous font découvrir une des « Nouvelles exemplaires » de l’illustre auteur espagnol. En première partie de l’ouvrage, Jean-Michel Wissmer (essayiste, romancier, dramaturge et hispaniste) propose une analyse afin de nous éclairer sur les enjeux du texte par rapport au Siècle d’or espagnol, la vie et l’œuvre de Cervantès. Au centre du livre, « Le Licencié de verre » se définit comme un voyage passionnant à travers l’Empire espagnol qui s’étend du côté de l’Espagne, de l’Italie, des Flandres et du monde arabe. Le personnage principal, Thomas, est un héros malheureux, empoisonné par un philtre d’amour qui lui donne la folle sensation d’être un homme de verre. Sur son chemin, il va répondre aux questions de nombreux personnages sous forme de paradoxes, paraboles et quelques aphorismes. A la fin de l’ouvrage, Jean-Michel Wissmer propose une pièce de théâtre aux accents carnavalesques qui apporte une touche contemporaine à cette nouvelle inédite. Finalement, ce triptyque érudit nous parle avec lucidité de notre humanité. Bon moment de lecture. Editions Métropolis. Sortie le 11 mars 2021.
Ceci est notre post-partum. I. Weizman
Vous êtes maman ? Comment s’est passé votre accouchement ? En février 2020, Illana Weizman a lancé #MonPostPartum avec trois militantes féministes pour, enfin, dénoncer les souffrances psychiques et physiques des jeunes mères. Aujourd’hui, elle publie cet essai, rédigé en écriture inclusive, afin de défaire les mythes et les tabous de notre société, aider les femmes à mieux vivre la période du post-partum. J’ai, moi même, connu une dépression sévère à la naissance de mon fils et ce sujet me tient tellement à cœur que j’espère bientôt publier un témoignage. Soulignons que 20% des mères souffrent d’une dépression après l’accouchement et que la majorité de ces femmes sont complètement démunies face à la souffrance. Le problème réside notamment dans le manque d’informations et de préparation des futures mères mais aussi d’un suivi médical insuffisant, en France. Illana Weizman a totalement raison de vouloir lever un tabou. Espérons qu’elle soit entendue malgré le ton ultra féministe de son essai qui finalement peut desservir cette cause. Ecrire que nous sommes, nous les mères, « de petites soldates de la domination masculine » est, selon moi, trop radical. Au fil des pages, Illana Weizman ne cesse de rendre des comptes aux femmes qui ne sont pas de son avis et justifie leurs propos par le fait qu’elles sont assujetties, victimes de la force manipulatrice masculine. N’est-ce pas réducteur pour toutes les femmes ? Ne faut-il pas s’entraider au lieu de s’entre-dévorer ? Ce qu’il faut retenir de cet essai c’est l’appel à ne plus se taire, à appeler à l’aide si vous souffrez après la naissance de votre enfant. Malheureusement, ce ne sont pas seulement les hommes qu’il faut blâmer mais tous les acteurs et maillons de notre société individualiste : votre mari, vos parents, vos amis, vos sœurs, vos médecins, votre employeur, nos institutions….Heureusement, Illana Weizman termine son essai en nous proposant des pistes politiques qui permettraient de soutenir les mères au cours de cette période si sensible du post-partum. Ensemble, donnons-nous la main pour lever, enfin, le voile sur la part sombre de la maternité.
La familia grande C. Kouchner
Après un long silence, Camille Kouchner publie ce récit afin de livrer un terrible secret familial : l’inceste. A l’origine, la vie était belle pour les membres de la famille Kouchner. Camille a un frère jumeau, Victor, et un grand frère Colin. Leurs parents divorcent mais, malgré la tristesse, la vie continue. Les enfants aiment se retrouver dans l’appartement de leur mère, Evelyne Pisier, et chez leur père, Bernard Kouchner. Les vacances d’été se déroulent désormais à Sanary dans la propriété du nouveau beau-père, un homme solaire, intelligent, charmeur. Camille et ses frères sont à nouveau heureux près de ce politologue réputé, Olivier Duhamel. Tout le monde aime se rassembler sous le soleil de ce paradis : « la familia grande ». Puis, c’est le coup de tonnerre. Le monde de Camille s’écroule à l’adolescence : Victor lui confie que, certains soirs, le beau père vient le rejoindre dans son lit. Camille comprend que quelque chose de grave se joue et en même temps elle ne sait pas exactement de quoi il est question. Victor lui demande, à la fois, de se taire et de l’aider. Que faire ? Camille choisit le silence pour ne pas trahir son frère jumeau. Pourtant, plus le temps passe, plus ce silence pèse sur les deux adolescents qui subissent également les suicides successifs de leurs grands parents. En 2008, Camille et Victor décident de tout raconter à leur mère. Sous emprise et malheureuse, celle-ci commence par nier la gravité des faits puis accuse ses enfants de l’avoir trompée. La naissance du premier enfant de Camille provoque un déclic. Elle décide de se délivrer, de libérer la parole pour les siens en publiant ce récit bouleversant de sincérité qui est également un cri d’amour pour sa mère décédée. Sans jamais nommer son beau-père, l’auteure y décrit méticuleusement les mécanismes de l’emprise, la souffrance, la culpabilité qui pèse et l’abandon progressif de sa mère. Excellent moment de lecture.
Souvenirs d’une morte vivante. V. Brocher
Voici le journal intime de Victorine Brocher, ambulancière et combattante sous la commune (1871), à Paris. Cette sacrée bonne femme témoigne de ce qu’elle a vécu entre 1848 et 1872. Jeune fille, Victorine habitait avec ses parents dans le quartier des Halles. Son père faisait partie de la Garde nationale et de plusieurs comités. La vie familiale militante est agitée, la situation à Paris dégénère, c’est la déchéance de Louis Philippe qui part en exil à Bruxelles. La Révolution gronde en 1848 mais Victorine survit, fonde une famille et note chaque évènement qui mène la République à la Commune et ses atrocités. Ce document est également le journal d’une femme du peuple qui raconte son quotidien, la perte de ses enfants en bas âge dans un Paris insalubre et affamé. Condamnée à mort, en 1871, elle échappera de justesse à la sentence. Victorine confie ses espoirs, ses amours, les privations, la Semaine sanglante…elle retrace ses luttes pour défendre la République en rendant un vibrant hommage aux parisiens qui ont contribué à la marche du progrès pour un meilleur avenir ; notre présent. Bon moment de lecture.
Le territoire du vide. A. Corbin
Alain Corbin est un spécialiste de l’histoire des sens. Dans ce document, il nous parle de la naissance des plages au XVIIIème siècle ; un nouveau territoire. Pour débuter, l’auteur nous explique ce que représente l’océan dans l’inconscient collectif et pourquoi l’homme a longtemps ignoré les plaisirs de la villégiature maritime. Au XVIIIème siècle, naît le désir de rivage en Europe du nord, spécifiquement à travers la beauté des paysages hollandais. En dehors des considérations religieuses, des médecins britanniques s’intéressent aux propriétés thérapeutiques de l’eau de mer ; la nature comme remède. D’autre part, les premiers voyages en Italie éveillent les sens, conforte l’élite dans sa maîtrise de la nature, des flots. Un public de connaisseurs de peinture des paysages s’agrandit et les premiers guides touristiques apparaissent ; le dessin d’un nouveau plaisir. Le XVIIIème siècle se caractérise par une certaine mélancolie et le fameux spleen. Dès lors, les curistes se ruent sur les rivages d’Angleterre et d’Allemagne, encouragés par les médecins et les hygiénistes. L’invention de la plage accompagne les vertus de l’eau de mer et de l’air pur. Malgré la mode balnéaire, peu de gens savent nager et les femmes craignent le viol oculaire en se cachant au fond des cabines de bain. Parallèlement, les costumes de bain évoluent au fil du temps : chemises, pantalons, peignoirs, jupons, tricots…et finalement, toutes les catégories sociales se confondent au milieu des vagues. Le XIXème siècle marque la naissance des stations balnéaires, notamment en France, et d’un spectacle social. Considéré comme un classique, ce document assez pointu, renseigne à propos des représentations de la mer et du rivage en faisant référence aux mythes antiques. Bon moment de lecture.
Terra Incognita. A. Corbin
Dans cet essai, Alain Corbin retrace l’histoire de l’ignorance des hommes autour des questions scientifiques. Au XIXème siècle, par exemple, les fonds marins étaient encore silencieux, mystérieux et dangereux. Heureusement, les abysses sous-marines stimulaient le rêve et la littérature (Jules Verne, Victor Hugo…). Pour bien comprendre notre passé, il faut comprendre l’état de l’ignorance de nos ancêtres et des savants. Longtemps, les événements météorologiques sont restés énigmatiques. Un ouragan, l’explosion d’un volcan ou un tremblement de terre signifiaient un signe de Dieu. Avant l’ascension du Mont Blanc, les montagnes représentaient principalement des obstacles et personne n’est allé aux pôles ou a atteint la stratosphère avant le 20ème siècle. Le savoir évolue dans le temps grâce aux découvertes. Aujourd’hui, nous sommes loin de tout connaître. L’émergence de la Covid-19 n’est-elle pas la meilleure preuve de cette ignorance ? Historien du sensible, Alain Corbin nous renseigne, ici, à propos de différentes questions scientifiques comme l’importance des pôles qui s’impose dans cet essai savant. Bon moment de lecture.
Le détail du monde. R. Bertrand
Pendant le confinement, nous avons assisté à l’éclosion d’un printemps singulier où la nature a repris ses quartiers : le chant des oiseaux à la place des voitures, la dissipation de la pollution au-dessus des villes, l’éclatante floraison des arbres et des fleurs au grand bonheur des abeilles…un émerveillement qui a ravivé notre besoin de nous reconnecter à un environnement malmené. Trop souvent inattentifs au monde, nous avons oublié les mots pour décrire une simple fleur, un oiseau, un paysage. Dans cet essai, Romain Bertrand évoque notre rapport à la nature, cette méconnaissance et cette incapacité à détailler le monde tout en dressant la chronique de son oubli. L’auteur revient sur le parcours des naturalistes, formidables portraitistes et philosophes, soucieux de bien décrire notre terre afin d’en prendre soin, même si ces passionnés ont finalement basculé de la contemplation à la mise à mort. Car à l’époque de Charles Darwin et Alfred Russel Wallace, les érudits rêvaient la nature entre quatre murs décorés de trophées : animaux empaillés, collections de papillons épinglés… Romain Bertrand dénonce le paradoxe de ces pionniers habités à la fois par le désir insensé d’inventorier l’environnement et de se l’approprier ; l’amour apache. Dans un style poétique, l’auteur explore le territoire de l’histoire naturelle au temps de Goethe et Humboldt lorsque les sciences se combinaient à la poésie, la peinture et la littérature : « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift, « Robinson Crusoé » de Daniel Defoe. Captivé par son sujet, Romain Bertrand nous fait voyager dans le temps et dans de lointaines contrées en ravivant des sensations bucoliques. Au fil des pages, l’auteur nous incite à renouer le dialogue avec la nature. Bon moment de lecture.
Mon premier jeûne en pratique. N. Sacreste
Notre corps est une fabuleuse machine qui peut facilement se détraquer. Nathalie Sacreste est une diététicienne-naturopathe qui livre sa méthode afin de jeûner intelligemment. Réflexe ancestral, le jeûne thérapeutique permet de nous auto-guérir en remettant les compteurs de notre métabolisme à zéro. Sur base d’études cliniques et différents ouvrages médicaux, la naturopathe nous donne 15 bonnes raisons de jeûner grâce à différents programmes : 16 heures, 24 heures ou quelques jours. Enfin, des recettes saines viennent compléter ce guide salutaire.
La mer. Dr. D. Cracknell
Si vous passez vos vacances au bord de la mer, vous devinez à quel point le littoral vous fait du bien. L’auteure de ce joli livre bleu a grandi en Angleterre dans la ville côtière de Plymouth. Spécialisée en biologie marine et microbiologie, Deborah Cracknell a longtemps travaillé dans un aquarium où elle a pu observer les multiples bienfaits de l’univers marin sur les visiteurs. Dans son ouvrage illustré, l’auteure s’appuie notamment sur des études internationales pour révéler le rôle réparateur des océans sur notre santé. En nous invitant à optimiser ces effets bénéfiques, grâce à nos sens, la biologiste encourage à protéger les océans sur le long terme. Moment de lecture salutaire.
Éloge de la faiblesse. A. Jollien
Alexandre Jollien est un philosophe, né handicapé en 1975. Sous forme de dialogues avec Socrate, ce récit philosophique (publié en 1999) retrace son douloureux cheminement : de sa naissance à ses années de pensionnaire au sein d’un centre spécialisé pour infirmes moteurs et cérébraux. Loin de sa famille, Alexandre Jollien décrit sa vie en communauté, entouré de camarades handicapés et d’éducateurs. Curieux, philosophe et perspicace, il s’interroge à propos de la normalité et démontre comment il a transformé sa « faiblesse » en force. Au fil des pages, Alexandre Jollien nous dévoile, avec humour et intelligence, sa joie d’évoluer malgré les obstacles. Prix Mottart. Prix Montyon de l’Académie française. Bon moment de lecture.