Les deux auteurs de ce livre illustré nous invitent à retracer la longue histoire de la bière depuis la Flandre française ; de la plaine maritime aux Trois-Monts. Terre natale de Marguerite Yourcenar, la Flandre est un pays de brasseurs qui cultivent l’orge et le houblon (la vigne du Nord) depuis des siècles, sous la protection de Saint-Arnould. Bière blanche, blonde, brune, rousse, aromatisée…nous découvrons, ici, une palette de goûts et de techniques ancestrales. Le chapitre consacré à la publicité et au graphisme des marques passionne et réveille le souvenir de soucoupes-éponges (sous-bocks en carton) devenues « vintage ». Les deux guerres mondiales ont participé au déclin de l’industrie brassicole. Pourtant, quelques familles représentent l’exception, à l’image de la brasserie « Ricour ». Aujourd’hui, grâce au renouveau des bières artisanales, l’activité reprend forme avec plus de 30 litres consommés par français et par an. Véritable patrimoine de la Flandre, la bière fait surtout partie d’un folklore à découvrir gaiement au fil des pages de ce livre-hommage.
Archives mensuelles : octobre 2018
Les jardins parisiens d’Alphand. S. Depondt, B. Leclerc, E. Burie
Paris est une ville magique ; une ville promenade où il est agréable de flâner dans les allées des jardins publics au mobilier iconique. C’est l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand (1817-1891) qui est à l’origine de ces belles réalisations et aménagements sous le baron Haussmann : le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes, le parc des Buttes-Chaumont, le parc Montsouris…Acteur essentiel de l’histoire de l’urbanisme de Paris, Alphand a contribué à faire entrer la nature dans la ville en réinventant le paysage urbain pour transformer la ville lumière en ville verte. Plus de 127 ans après sa mort, l’héritage d’Alphand nous inspire pour le futur « Grand Paris » car les parcs publics répondent toujours à un intense besoin de nature. Dans la même veine qu’Alphand, il convient désormais d’articuler les territoires, réinventer un espace public à partager pour assurer l’avenir d’une ville « durable ». Les trois auteurs de ce livre, magnifiquement illustré, se penchent judicieusement sur le parcours et l’oeuvre d’Alphand en s’interrogeant sur son influence à l’ère métropolitaine.
La beauté naturelle. Goop
Préfacé par l’actrice Gwyneth Paltrow, ce livre a pour objet la beauté naturelle ou comment se nourrir, se maquiller, se coiffer et se laver sainement. « Goop » est une marque américaine (Los Angeles), créée et dirigée par cette ravissante actrice depuis 2008. La marque « trendy » rassemble, dans ce manuel illustré, de nombreux avis d’experts à propos d’un mode de vie plus intelligent et plus respectueux. Les recettes, les conseils et les gestes de beauté sont simples et incitent à une véritable prise de conscience. Au-delà d’une mode, cette philosophie de vie peut nous aider à vivre mieux tout en nous protégeant des effets néfastes de la pollution et du stress. Un joli traité de la beauté qui vient de l’autre côté de l’Atlantique.
Un monde à portée de main. M. de Kerangal
Maylis de Kerangal est une auteure talentueuse qui a remporté des dizaines de prix littéraires. Dans son nouveau roman, elle nous entraîne dans les coulisses de l’art du trompe l’œil. Elle nous présente Paula, Jonas et Kate, trois étudiants formés à l’Institut de peinture, rue du Métal à Bruxelles. Durant le temps de l’apprentissage, ils ont été colocataires ; amis pour la vie. Après les études, chacun a pris sa route du côté de Cinecitta aux grottes de Lascaux en passant par les décors majestueux d’expositions internationales. Grâce à une écriture précise, méticuleuse, Maylis de Kerangal nous plonge dans un univers singulier au vocabulaire parfois trop technique. L’auteure s’emploie à mettre « un monde à portée de main », encore faut-il que ce monde nous intéresse. Personnellement, ce sont les livres qui me racontent des histoires que je préfère. D’ailleurs, j’avais aimé son roman à succès « Réparer les vivants » car il s’agissait justement d’une fiction palpitante, une vraie histoire, au thème universel. Néanmoins, le grand mérite de ce nouveau roman est de nous interpeller. Comment représenter le monde ? Les peintures continuent-elles d’exister quand il n’y a plus personne pour les regarder ?