Ananda Devi est une écrivaine mauricienne, récompensée à de multiples occasions pour ses œuvres. Son récit, paru dans la collection « Ma nuit au Musée » , est surprenant car l’expérience se déroule dans une prison française et non un Musée. La première question que se pose la lectrice est de comprendre pourquoi Ananda Devi a choisi d’écrire à propos de la Prison de Montluc où Jean Moulin, les quarante enfants d’Izieu et tant d’autres, ont été emprisonnés. Comme Ananda Devi l’écrit, elle même, ce n’est pas son histoire ni celle de sa famille, originaire du sud de l’Inde. Le livre débute donc par une longue présentation de ses origines et de ses motivations. Finalement, les thèmes de la souffrance, la douleur et l’enfermement lui sont familiers. Les crimes de l’esclavage et de la déportation, vers des terres inconnues, ont touché ses aïeux. Par son intelligence, son expérience et son humanité, Ananda Devi nous confie sa difficulté à écrire et son besoin de ne pas oublier la violence des hommes car l’histoire sans cesse se répète ; échos dans la chair du temps. Bon moment de lecture.