Le nouveau roman de Marina Dédéyan est un voyage au pays de son cœur : la Russie. Quelques années après le décès de sa grand-mère adorée, l’écrivaine décide de partir sur les traces de ses ancêtres, rassembler les pièces du puzzle familial. Nous voici à Riga, au 19ème siècle, dans un paysage de forêts, lacs et rivières. L’héroïne du roman est l’arrière-grand-mère de l’auteure : Julia, une jeune ouvrière qui confectionne des fleurs en tissu dans une fabrique. Renvoyée injustement, Julia décide de rejoindre sa sœur à Saint- Pétersbourg et tire un trait sur son passé. Là-bas, la jeune femme rencontre William Emmanuel Brandt, l’un des plus beaux partis de Russie, proche de la famille impériale. Subjugué par le regard gris de Julia, son naturel et sa beauté désarmante, William ne la quitte plus. A l’image de leurs premiers pas sur la patinoire de la Neva gelée, ils s’élancent dans l’intimité d’un couple malgré la différence sociale. Avec talent, Marina Dédéyan retrace le parcours de ses ancêtres sans oublier l’histoire de la Russie et de l’Europe, en toile de fond. Attachante, l’écrivaine choisit consciencieusement ses mots, convoque le passé à travers ses nombreuses lectures, touche du doigt l’émotion. Inspirée, bercée par le folklore, les contes et légendes russes, elle nous offre une fresque familiale captivante où l’on croise Pouchkine, Pagnol, Dumas, Fabergé, Nabokov…A sa façon, Marina Dédéyan fleurit magnifiquement les tombes de ses ancêtres ; la mémoire de son patrimoine familial recomposée. Excellent moment de lecture.