Le messager. L.P. Hartley

Le messager par Hartley

Ce roman d’apprentissage nous plonge dans le monde aristocratique anglais. Devenu un homme âgé, Léon se souvient de vacances singulières dans le Norfolk, en 1900. Cet été là, le jeune garçon est invité à la campagne par un copain de classe aristocrate. Issu d’un milieu modeste, Léon cherche ses marques tout en apprenant la vie de château ; un univers codé et singulier. Admiratif et amoureux de la sœur de son copain de classe, Léon accepte de rendre service à Marian et devient, malgré lui, son « messager ». En secret, Léon porte des lettres au fermier du coin, Ted Burgess. Au fil de la lecture, la lectrice découvre toute la naïveté et l’incompréhension de ce jeune garçon qui se retrouve coincé dans un triangle amoureux ; spectateur impuissant. D’après la lectrice, le roman comporte parfois quelques longueurs notamment lors des parties de cricket. Finalement, Leslie Poles Hartley mêle habilement suspense et sentiments dans cette fiction surannée et dramatique. Bon moment de lecture.

Le dernier été en ville. G. Calligarich

Le dernier été en ville par Calligarich

Publié pour la première fois en 1973, ce roman italien dévoile l’élégance surannée d’une époque ; les années soixante. Gianfranco Calligarich nous conte une histoire d’amour désenchantée qui se passe le temps d’un été, à Rome. Le narrateur se nomme Léo. Antihéros et journaliste trentenaire, Léo vit au sein de la société romaine avec laquelle il se sent souvent en décalage. Lors d’une soirée mondaine, il rencontre Arianna, une belle femme au parfum de lilas. Tombé sous le charme de cette italienne frivole et décomplexée, Léo entame une histoire en pointillé avec Arianna. A travers cette passion incandescente, son amour pour la mer et pour Rome, le personnage de Léo exprime, au fil des pages, une mélancolie contagieuse, presque palpable. Au cours du récit, le narrateur lit et boit beaucoup, ne quitte pas sa vieille Alfa Roméo et croise des gens de toute sorte, eux aussi cabossés par la vie. Teintée d’humour, l’écriture sensible, sarcastique et poétique de Gianfranco Calligarich finit par toucher au cœur la lectrice. Excellent moment de lecture.

Les enfants de la nuit. E. Ionesco

Les enfants de la nuit par Ionesco

Eva Ionesco nous offre un roman à la fois troublant et romanesque, celui de son adolescence parisienne chaotique, à la fin des années 70. A l’époque, la mère d’Eva est connue dans la capitale pour avoir réalisé des portraits pornographiques de sa fille, ruinant au passage son enfance, son amour et sa confiance. Mais depuis qu’Eva ne fréquente plus l’école, les services sociaux enquêtent, spéculent sur son avenir. En attendant la décision du juge, Eva fugue, découche et s’amuse follement. Icône du Palace, la jolie adolescente évolue avec sa bande d’amis ; oiseaux de nuit au milieu des célébrités. Sur fond culturel et dans un style trash, Eva raconte ses sorties déjantées, sa rage et sa débauche : prostitution, drogue, vol et mensonges. Au fil des chapitres, la lectrice ressent la vulnérabilité d’une enfant propulsée trop tôt dans le monde des adultes et qui frôle parfois la mort au moment de ses premières fois. Atypique, ce roman explore la vie et la sexualité d’une enfant égarée, évanouie dans la nuit parisienne, irrémédiablement blessée. Excellent moment de lecture.

L’affaire Alaska Sanders J. Dicker

L'Affaire Alaska Sanders par Dicker

Présenté comme la suite de « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », ce polar déroute, au début de la lecture, tant il fait référence aux thrillers précédents. Mais Joël Dicker est doué pour mener l’intrigue avec ses ingrédients habituels et dans un style qui lui est propre. A partir d’un nouvel élément de l’enquête, l’auteur ouvre un nouveau chapitre puis un autre et finalement le roman accumule plus de 560 pages. La scène d’ouverture est particulièrement réussie car elle tient en haleine et plonge la lectrice dans une longue enquête à rebondissements : Alaska Sanders, une jolie jeune femme, est retrouvée morte au bord d’un lac dans la région du New Hampshire, en avril 1999. A l’époque, un suspect a été rapidement arrêté puis emprisonné. Mais, onze ans plus tard, une lettre anonyme vient relancer l’enquête. Les lecteurs fidèles retrouveront Marcus Goldman, venu prêter main forte aux enquêteurs afin de résoudre cette affaire proche du crime parfait. Bon moment de lecture.