Les envolés. E. Kern

Les envolés par Kern

Etienne Kern rend, ici, hommage à un homme au destin surprenant : Franz Reichelt. Tailleur pour dames à Paris, Franz Reichelt avait un rêve : confectionner un parachute performant aux prémices de l’histoire de l’aviation. Malgré des premiers essais négatifs, l’inventeur loufoque saute du premier étage de la tour Eiffel, un matin de février 1912, pour tenter de valider son prototype. C’est en visionnant les images de cet incroyable saut dans le vide qu’Etienne Kern a décidé d’écrire ce joli roman qui offre une palette d’émotions ; angoisse, peur et espoir. Au fil de son écriture, le passé vient le hanter : la mort d’un grand-père et d’une amie, tombés dans le vide. Ces personnages, Etienne Kern les baptise : « Les envolés ». Ce roman poétique a été très justement récompensé par le Goncourt du premier roman, un envol poétique et passionné. Excellent moment de lecture.

 

Nos mères. A. Wauters

Nos mères par Wauters

J’avais envie de découvrir l’écriture d’Antoine Wauters, l’écrivain compatriote. Lauréat de nombreux Prix littéraires, Antoine Wauters a publié ce petit roman en 2014. Quelque part, sous les bombes du Proche-Orient, Jean vit aux côtés d’une mère pleine de contradictions, à la fois aimante et brutale. Le père de Jean a été tué à la guerre. Sa veuve, embourbée dans un passé rempli de chagrin et de colère, va tenter de protéger son fils en l’enfermant au grenier. Finalement, afin de lui assurer un avenir meilleur, Jean est adopté en Belgique par une nouvelle maman. Mais le monde de cet enfant s’est écroulé et sa nouvelle vie se révèle tout aussi chaotique. Antoine Wauters traite ici de la difficulté des femmes à élever des enfants qu’elles soient dans un pays en guerre ou prisonnière d’une guerre intérieure. Il est aussi question de la souffrance d’un enfant qui tente de vivre malgré l’exil et l’abandon. Le rythme du roman est saccadé par des souvenirs, des citations, des résolutions…Au fil de la lecture, la sensibilité de l’auteur transparaît derrière la poésie des mots. Bon moment de lecture.

Faites votre glucose révolution. J. Inchauspé

Faites votre glucose révolution : Perdez du poids et gagnez de l'énergie par Inchauspé

Spécialiste de la vulgarisation scientifique et biochimiste française, Jessie Inchauspé nous invite à agir sur notre glycémie pour améliorer notre santé et gagner de l’énergie. Son best-seller cartonne déjà et les membres de sa communauté « Glucose Goddess » partagent leurs idées et leurs expériences sur Instagram. L’objectif de cette méthode est d’apprendre à lisser la courbe de notre glycémie sans régime restrictif. En s’appuyant sur 300 études scientifiques, Jessie Inchauspé livre beaucoup d’explications à propos des pics de glycémie et de leurs impacts sur notre santé à l’aide d’une multitude de graphiques. Tous les conseils pour faire notre « glucose révolution » sont bien adaptés et sont facilement réalisables. A la clé, l’auteure nous promet une perte de poids, une diminution des risques de démence et des symptômes liés à la ménopause, une amélioration des désagréments liés au diabète, une régression des épisodes dépressifs et des risques de cancer etc…Facile à lire, ce best-seller nous promet de changer notre vie dans le bon sens. Bon moment de lecture.

La collection disparue P. Baer de Perignon

La collection disparue par Baer de Pérignon

Depuis quelques années, des familles juives spoliées par les nazis, retrouvent heureusement des œuvres d’art. Le sujet passionne la lectrice qui a littéralement dévoré ce récit autobiographique, la quête de Pauline Baer de Perignon, sœur d’Edouard Baer. Il a suffit d’une remarque pour que l’auteure se mette à chercher les traces de la collection disparue de son arrière-grand-père collectionneur parisien et banquier juif : Jules Strauss. De témoin en témoin, de musée en musée, l’auteure fouille les archives, questionne Patrick Modiano, voyage à la recherche d’un tableau ou d’une information concernant Jules Strauss. Au-delà de cette quête matérielle, le besoin de réparer, l’auteure part à la rencontre de ses origines. Au fil des pages, elle tente de comprendre le contexte ; reconstituer le puzzle du passé familial. Bien écrit, le récit se lit facilement au rythme des découvertes et des déconvenues. Pauline Baer de Perignon a, enfin, trouvé l’occasion d’écrire un premier récit passionnant empreint de courage et de sincérité. Bon moment de lecture.

La plage des sept dormants. C. Dussuchaud

La plage des sept dormants par Dussuchaud

Cette première enquête d’Ernest Bahin nous entraîne dans un paysage maritime breton, empreint de légendes et d’histoire. Sur la plage dite des sept dormants, le cadavre d’un homme est retrouvé dans le sable. En compagnie de son acolyte Wilfred, Ernest Bahin découvre rapidement l’identité de l’homme décédé : Blaise Faringhe. Dépressif, Blaise était professeur de français et tenait un journal intime qui se révèlera d’une grande utilité pour l’enquête. Entre les lignes, Ernest Bahin comprend à quel point Blaise était déçu par sa fonction pédagogique et par le non respect de ses convictions écologiques. Blaise s’est-il noyé après avoir dévalé le sentier rouge ? S’est-il suicidé en sautant de la falaise ? Avec talent, Cyrill Dussuchaud construit cette fiction aux accents poétiques et actuels en s’appuyant sur des questions écologiques mais aussi sociales et pédagogiques. Les nombreux personnages qui gravitent autour de Blaise donnent une certaine profondeur au récit. L’écriture, la bande son et les diverses références littéraires lui confèrent une tonalité singulière. Facile à lire, ce thriller garde sa part de mystère jusqu’au bout de l’enquête. Bon moment de lecture.

Maïmaï, l’ombre du chardon. A. Shimazaki

Maïmaï par Shimazaki

Mon père est mort au début du mois de juillet. Pendant mon deuil, il me fallait une lecture apaisée, un dépaysement immédiat. J’ai donc choisi un roman d’Aki Shimazaki, auteure à succès d’origine japonaise. « Maïmaï » fait partie d’un cycle romanesque de trois volumes. C’est sa couverture qui m’a tout de suite intriguée : un escargot sur un fruit de physalis. Tarô est le narrateur de cette fiction qui se déroule au Japon, au début de l’été. Le jeune homme sourd et muet se retrouve brusquement orphelin suite au décès inopiné de sa mère, la propriétaire de la librairie Kitô. Proche de sa grand-mère, Tarô va, au fil de la succession, découvrir quelques surprenants secrets de famille. « Maïmaï » signifie escargot en japonais et représente un symbole dans cette fiction qui nous éclaire un peu plus sur la société traditionnelle japonaise, ses coutumes et ses mœurs. Par son écriture simple, poétique et imagée, l’auteure nous enseigne à quel point chaque chose a un sens dans la vie. Un récit au style fluide et épuré qui assure le dépaysement et apporte une forme de réconfort, une harmonie. Excellent moment de lecture.