Emanuele Coccia nous offre, ici, une vision philosophique de la maison sous toutes ses formes : appartement, chambre d’hôtel, grotte, palais… Il faut dire que pendant la pandémie, la ville a disparu au profit de la maison car le confinement nous a confronté à notre « chez soi »; un endroit du monde. Au fil des pages, le philosophe italien nous donne des clés pour mieux appréhender cet espace-temps, notre rapport aux objets et aux autres, sous un toit. Pour Emanuele Coccia la maison est une entité morale bien plus que physique ou architecturale, c’est un petit monde qui assure notre bonheur ; un sas entre nous et les autres. D’après lui, ce qui rend habitable la maison, ce n’est pas l’ossature mais les agencements d’objets et les transformations que nous entreprenons pour pouvoir y vivre. En nous parlant de domestication entre les choses et les personnes, l’auteur nous livre son expérience des lieux mais aussi son rapport à l’écriture, ce qui est passionnant : « L’écriture permet à la vie de ne jamais appartenir à personne, de demeurer une éternelle vagabonde. » Excellent moment de lecture.