Il y a plusieurs sortes de policiers et celui-ci est à placer dans la catégorie « très dérangeant ». Le thème principal, comme l’indique le titre, est la paraphilie càd les comportements sexuels déviants. Oncle Tom souffre de pédophilie. Une chasse à l’homme est ouverte. Le coupable est-il le bon? Si vous êtes parent, comme moi, le livre est évidemment perturbant. Cependant, je remercie Gilles Paris de me l’avoir envoyé car voici un policier différent des autres. « Paraphilia » est le fruit d’un travail à quatre mains, un duo d’auteurs anglais. Ne trouvant pas d’éditeur en Angleterre, ils ont publié eux mêmes, en version électronique, ce policier. Après trois mois, cent cinquante milles exemplaires ont été vendus. C’est un vrai document qui retrace l’évolution de la pédophilie dans notre société et qui se base sur des faits réels. Lecture intense, vrai suspense.
Archives mensuelles : juillet 2012
Les larmes noires de Mary Luther. A. J. Mayhew
Très bon roman américain qui nous rappelle « la couleur des sentiments ». La narratrice est Jubie, une adolescente issue d’une famille bourgeoise blanche composée de quatre enfants. En 1954, en Caroline du Nord, il est question de ségrégation, de haine et d’intolérance mais aussi d’amitié, d’amour, de complicité. Sur un tempo negro spiritual afro-américain, Jubie nous fait partager le quotidien de sa famille, ses vacances, ses amours et ses problèmes personnels. Elle est véritablement attachante, puérile, sensible et livre avec, beaucoup de fraîcheur, un instantané de son époque. Sa bonne noire Mary, à qui elle tient sincèrement, paiera le prix fort de sa différence. Plusieurs drames vont bouleverser la vie de toute la famille tout au long du roman. La lectrice ne s’ennuie jamais; les derniers chapîtres se révèlent riches en rebondissements. Excellent moment de lecture.
La maison de Sugar Beach. H. Cooper
Ce document, qui se lit comme un roman, est une occasion unique de découvrir l’histoire du Liberia. Grâce au ton enjoué et l’auto-biographie de l’auteure, la lectrice découvre ce pays d’Afrique créé au XIXème siècle par des esclaves affranchis d’Amérique. Helene Cooper, descendante des fondateurs du Liberia, a grandi dans le milieu des Congos, l’élite politique du pays. Très agréable à lire, ce récit révèle d’abord une auteure touchante, intelligente, profondément attachée à son pays d’origine. Le coup d’Etat qui a marqué de manière irréversible, la vie de cette Libérienne et de son pays, redonne, au milieu du document, un nouvel élan en nous laissant parfois stupéfaits. Les tonalités, les senteurs, l’amitié et l’amour ainsi que les mots choisis par Helene Cooper laissent transparaître, de manière inégalée, les vraies couleurs du Liberia. Excellent moment de lecture. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2012, Document.