Tomber sur un « mauvais » roman c’est comme tomber de cheval, il faut immédiatement remonter en selle, lire un autre livre du même auteur. Après la lecture décevante de « Deux sœurs », j’ai décidé de lire une autre fiction de David Foenkinos : « Le mystère Henri Pick » . Impossible de se défaire d’un sourire durant les cent premières pages qui sont un vrai régal ; une réconciliation. David Foenkinos a eu l’idée géniale de nous faire découvrir « la bibliothèque des livres refusés » sur la côte bretonne. Par hasard, une éditrice parisienne y déniche une pépite : « Les dernières heures d’une histoire d’amour » dont l’auteur serait un certain Henri Pick. Curieuse, l’éditrice cherche à découvrir ce prodige et apprend qu’il s’agit du pizzaïolo de Crozon. Malheureusement, Henri Pick est mort et le mystère de sa double vie d’écrivain-restaurateur éveille de nombreuses passions. Avec humour et cynisme, David Foenkinos nous parle de l’univers de l’édition parisienne, de ses auteurs, de la fabrique d’un succès… en jouant continuellement avec les mots. Comme à son habitude, l’auteur analyse méticuleusement le mécanisme du couple en disséquant la rupture sentimentale, la passion amoureuse et ses répercussions. Dans cette intrigue drôle, David Foenkinos dévoile une autre facette de son talent. Excellent moment de lecture.
Archives mensuelles : mai 2019
Jamais deux sans trois. Agatha Raisin. M.C. Beaton
Le seizième tome des aventures d’Agatha Raisin est un peu plus corsé que les précédents. L’enquête démarre par un mari jaloux qui demande à Agatha de suivre sa femme pour prouver l’adultère. Agatha prend l’épouse en filature mais celle-ci paraît irréprochable…Au même moment, Agatha enquête sur l’horrible assassinat d’une adolescente. Et si une troisième affaire venait s’immiscer dans son travail d’enquête ? Agatha est égale à elle-même avec ses maux, ses problèmes vestimentaires et ses peines de cœur. Un autre volume facile à lire et distrayant !
Deux sœurs. D. Foenkinos
David Foenkinos est un auteur et réalisateur français qui aborde, dans la plupart de ses romans, des thèmes captivants, populaires et dramatiques. Certaines de ses fictions ont d’ailleurs été adaptées, avec succès, au cinéma (La Délicatesse, les Souvenirs, le Mystère Henry Pick…). Cette fois, l’auteur nous raconte l’histoire tragique de deux sœurs. La cadette, Mathilde, est une jolie jeune femme qui vacille dans une grave dépression suite à une rupture amoureuse. Peu de temps après, alors qu’elle se passionnait pour son métier de professeure de français, Mathilde est mise à l’écart après avoir giflé un élève. Pour couronner le tout, la voici contrainte de quitter son appartement. David Foenkinos décrit, avec un certain talent, l’effondrement d’une femme au moment où elle enchaîne les souffrances et assiste à la rupture de son propre destin. Comme à son habitude, l’auteur analyse également le couple et ses dérèglements. Mais quand tout va mal, qui est vraiment là pour vous secourir ? Face à son immense désarroi, sa grande sœur, Agathe, décide de la soutenir en l’accueillant chez elle. Mathilde s’installe dans l’appartement familial aux côtés du bébé et du mari d’Agathe. Evidemment, la présence de Mathilde va parasiter le couple car la jeune femme se révèle jalouse, manipulatrice et envieuse du bonheur de sa sœur. Même si les deux sœurs n’ont pas beaucoup d’affinités, la lectrice assiste, écœurée, à une mise en scène caricaturale qui dévoile la bassesse humaine comme personne ne souhaite la connaître. Pourquoi David Foenkinos entraîne t-il la lectrice dans cette histoire sombre, profondément malsaine ?
Americanah Ch. N. Adichie
« Americanah » est un terme nigérian qui désigne quelqu’un qui est parti vivre aux Etats-Unis et qui revient au pays exactement comme le personnage principal de cet épais roman au style incisif. L’auteure nigériane raconte, ici, le parcours d’une jeune étudiante, Ifemelu, qui quitte le Nigéria pour étudier à Philadelphie. Commence alors, pour la jeune femme, une nouvelle vie d’immigrée qui se révèle compliquée. Face à son mal-être, Ifemelu se pose pour la première fois des questions à propos de son identité et la couleur de sa peau car, en Afrique, elle ne s’est jamais sentie noire. Afin de pouvoir partager ses réflexions à propos des questions raciales, politiques, culturelles…la jeune femme tient un blog qui devient populaire. Finalement, Ifemelu décide de rentrer au Nigéria où elle retrouve son grand amour Obinze. Après des années d’absence, Ifemelu rentre chez elle, dans sa patrie, mais elle doit bien admettre que tout a changé : son pays a évolué, Obinze a vieilli et elle-même est différente. Bon moment de lecture.