La végétarienne. H. Kang

La végétarienne par Han

Grâce à ce roman singulier, j’ai découvert le style d’Han Kang, une autrice coréenne qui vient de remporter le Prix Nobel de Littérature (2024). Dans ce conte philosophique, le personnage féminin de Yonghye refuse soudain de consommer de la chair animale. Sa famille s’inquiète, tente de l’alimenter de force avant de se résoudre à l’hospitaliser. Le roman est construit en trois parties : le point de vue du mari, du beau-frère et de la sœur. Guidée par un rêve, Yonghye se met en tête de devenir végétale, au sein de l’univers des arbres et des plantes. La structure patriarcale de son couple se retrouve bouleversée car la jeune femme ne cuisine plus et ne sert plus son mari. Obsédé par sa tache mongolique, son beau frère tombe amoureux d’elle, rêve de la filmer et de lui faire l’amour. Pareille à une fleur, cette tache persiste sur son corps de femme et donne l’occasion à l’autrice d’écrire un chapitre particulièrement poétique, onirique et érotique. Avec talent, Han Kang traite du thème de l’animalité des personnages à travers la jouissance et la nudité du corps. Tout au long de la lecture, la lectrice perçoit une forme de violence au sein de la société coréenne. Excellent moment de lecture. Booker Prize International (2016).