La méthode Chataignier. F. Chataignier

La méthode Chataigner: 7 étapes simples pour atteindre votre poids de forme et le garder longtemps

Voici une méthode qui fait rimer gourmandise, bien être et belle silhouette. En partant du principe que le surpoids est le résultat d’un dérèglement chimique, Frédérique Chataigner nous invite à réguler nos carences, rééquilibrer notre organisme. Grâce à un simple test, vous pourrez déceler vos insuffisances hormonales (sérotonine, dopamine…) et adapter votre alimentation: manger quotidiennement des œufs, des bananes, des avocats, cuisiner avec du beurre clarifié (ghee)…La seconde partie du livre se consacre aux recettes faciles, gourmandes et délicieusement exotiques. Cette fois, vous apprendrez à cuisiner autrement pour manger mieux, durablement. Seul bémol: les désagréables et insurmontables périodes de jeûne.

Les Années Solex. E. de Boysson

Les années Solex

A l’instar de sa couverture, le dernier roman d’Emmanuelle de Boysson est une fiction pleine de fraîcheur. « Les Années Solex » symbolisent, ici, l’adolescence, la soif de liberté et les premiers émois d’une jeune française en pleine période « yéyé ». Juliette, l’héroïne du roman, a quatorze ans lorsqu’elle fait la rencontre de Patrice; inoubliable premier amour. Amoureuse et espiègle, Juliette va braver les interdits et se rebeller contre son milieu bourgeois pour s’émanciper. Sur un air nostalgique, Emmanuelle de Boysson nous fait revivre l’atmosphère colorée des années 70: la couleur menthe à l’eau, les tubes du juke-box, la mode hippie, les pages tâchées de « Mademoiselle âge tendre » … Ce joli roman d’émancipation, aux allures de journal intime, touchera particulièrement un lectorat féminin mélancolique. Bon moment de lecture.

Les Cygnes de la Cinquième Avenue. M. Benjamin

Les Cygnes de la Cinquième Avenue par Benjamin

Dans le New York des années 50, les femmes de la haute société étaient surnommées « Les cygnes de la Cinquième Avenue » .  Aux yeux du monde, ces femmes incarnaient l’élégance, la beauté, la puissance… et portaient des noms célèbres comme Vanderbilt, Stuyvesant ou Roosevelt. Parmi ces cygnes, Babe Paley se distinguait des autres grâce à son style. Mariée au magnat de la presse, Bill Paley, Babe mène une vie de femme superficielle, inaccessible et trompée. Sa rencontre avec l’écrivain prodige Truman Capote va bousculer sa vie. Fasciné par la jet set, Truman accède au cercle très fermé « des Cygnes de la Cinquième Avenue » grâce à Babe. Régulièrement, il côtoie ces femmes gracieuses mais aussi leurs histoires familiales et leurs secrets. Grâce à son style caméléon, Mélanie Benjamin se glisse, avec talent, dans la peau de ses personnages pour dresser un portrait impitoyable de la jet set new yorkaise. Auteure décomplexée, elle redonne également vie au personnage de Truman Capote, homosexuel immature et cynique. Entre fiction et réalité, le conte de fée va malheureusement virer au tragique. Bon moment de lecture.

Le vertige des falaises. G. Paris

Quelque part le long des côtes de l’Afrique, imaginez une île sur laquelle se dresse une maison d’architecte; un palais de verre bâti sur des falaises. Le décor du dernier roman de Gilles Paris est planté; un univers visuel singulier où la lectrice aime se promener. Comme dans ses livres précédents, Gilles Paris a le don de se mettre à la hauteur d’une enfant de 9 ans. Marnie, ce personnage attachant, a le défaut de coller trop souvent ses oreilles aux portes de la maison et son œil aux serrures. Son jardin secret est plein de mystères et d’herbes hautes dans lesquelles elle aime se rouler. En compagnie de Jane, sa confidente, Marnie se promène dangereusement au bord des falaises. Deux femmes veillent sur l’adolescente effrontée: sa mère Rose et sa grand-mère Olivia. Pourtant, Marnie n’a déjà plus beaucoup d’illusions. La maladie, le malheur et la violence n’épargnent pas la famille Mortemer. Les hommes, non plus, n’échapperont pas à leur destin.  Dans ce roman choral, empreint de poésie et de sensibilité, chaque personnage donne sa version des faits. Au fil des pages et des émotions, Gilles Paris lève le voile sur les mystères de cette étrange famille. Bon moment de lecture.

Voyages en Autistan. J. Schovanec

Voyages en Autistan - Chroniques des "Carnets du monde" - Saison 2 - Schovanec Josef

Porteur du syndrome d’Asperger et docteur en philosophie, Josef Schovanec intervient, chaque semaine, dans l’émission radiophonique « Carnets du monde » (Europe 1). Il publie également la seconde saison de ses chroniques: « Voyages en Autistan » . A ses yeux, l’Autistan est une contrée à part, le monde des autistes. Voyageur polyglotte, Josef nous parle de ses expériences singulières et s’interroge sur la normalité avec beaucoup d’humour. Son huitième voyage, au sujet de la science des valises, est un exemple frappant de sa vision des choses. Avec intelligence et poésie, il nous confronte à nos comportements de personnes valides et nous invite à une plus grande ouverture sur son monde.  A méditer. Bon moment de lecture.

Votre cerveau. M. Cymes

Michel Cymes, médecin et présentateur d’émissions médicales sur France Télévisions, a toute notre confiance. Son dernier livre rassure et fait du bien. Avec humour, Michel Cymes explique comment chouchouter notre cerveau, véritable tour de contrôle du corps. Pour bien vieillir, il nous invite à le faire travailler, à bien s’alimenter et à pratiquer un sport. Tous les passages du livre ne passionnent pas la lectrice (communication non violente…) mais ont le mérite d’être pertinents. En s’appuyant sur des études scientifiques récentes, Michel Cymes en profite pour dénoncer certains dogmes: les neurones ne se détruisent pas, ils se régénèrent avec l’âge. La fin du livre se consacre aux maladies du cerveau comme la maladie d’Alzheimer, Parkinson, la dépression, l’AVC…Bon moment de lecture.

Trois saisons d’orage. C. Coulon

Trois saisons d'orage par Coulon

Cécile Coulon est une jeune auteure française talentueuse. Dans son dernier roman, elle nous raconte une histoire puissante et crée un climat singulier. Nous sommes au XXème siècle, dans un village français: « une pierre cassée au milieu d’un pays qui s’en fiche. »  Dans ce monde rural baptisé « Les Fontaines » , trois générations d’hommes vont se succéder. André, un jeune médecin, quitte Lyon et ouvre un cabinet au village, près des ouvriers et des paysans. Tombé sous le charme d’une vieille maison, à l’est du massif des « Trois-Gueules » , il s’y installe et coule des jours heureux en compagnie de son fils Benedict. Quelques années plus tard, Benedict épouse la belle Agnès dont il aura une fille prénommée Bérangère. A l’école du village, Bérangère fréquente Valère, un fils de paysans. Amis puis amoureux, les deux adolescents s’aiment au grand jour. Les familles se connaissent, s’apprécient. Au fil des pages, la lectrice redoute une issue tragique; une tragédie classique. Cécile Coulon entretient remarquablement le suspense. Et, au moment où le rythme semble ralentir, un événement vient tout bouleverser. La nature reprend toujours ses droits. Très bon moment de lecture.

 

XY de l’identité masculine. E. Badinter

XY, de l'identité masculine par Badinter

Cet essai, publié en 1992, nous offre un regard sur l’identité masculine à la fin du XXème siècle. A l’origine, l’homme possède une part de féminin (XY) car il est né du ventre de sa mère (XX). Tout au long de sa jeunesse, le petit garçon va chercher à se séparer de sa génitrice, la trahir, pour pouvoir construire son identité. Avec justesse, Elisabeth Badinter s’interroge sur la masculinité en s’appuyant notamment sur les œuvres littéraires de Diderot, Voltaire, Baudelaire ou Hemingway. Qu’est-ce qu’un homme? Pour y répondre, la philosophe analyse l’évolution de la masculinité à travers l’histoire, les sciences et les cultures. Une large part de cet essai se consacre à la virilité, l’homosexualité et la paternité. Intelligemment, Elisabeth Badinter dessine, ici, les contours flous de l’homme du XXIème siècle. Bon moment de lecture.

Mon Paris littéraire. F. Busnel

Mon Paris littéraire

Sous des allures de guide officiel, ce livre d’escapade nous réserve quelques belles surprises; découvrir Paris autrement. Notre animateur préféré ne s’est pas contenté d’indiquer des adresses; il se livre à des confidences, propose une promenade au bord de la Seine et dévoile quelques endroits confidentiels. Au fil de notre lecture, nous découvrons un François Busnel mondain, esthète et épicurien, qui, après un dîner à « La Closerie des Lilas », aimait mixer chez « Castel ».  Cependant, ce grand amoureux de Paris apprécie également les choses simples: admirer un très vieil arbre, bouquiner au Jardin des Plantes, s’installer sur un banc ensoleillé du XVIIème arrondissement…Sans langue de bois, l’animateur présente une sélection de librairies mais aussi des parcs, des restaurants et des curiosités comme les adresses de certains personnages de romans: la maison où Cosette épouse Marius dans « Les Misérables » , la pension du « Père Goriot » , l’adresse des « Trois Mousquetaires » , les lieux évoqués par Modiano…Grâce à son « Paris littéraire », François Busnel nous invite à découvrir la capitale sous un autre angle. Bon moment de lecture.

Attachement féroce. V. Gornick

Devenu culte aux Etats-Unis, ce roman (1987) autobiographique, consacré aux relations mère-fille, est aujourd’hui disponible en français. En s’appuyant sur toutes sortes d’anecdotes et de souvenirs de jeunesse, à New-York, Vivian Gornick décortique sa relation complexe avec sa mère juive. Lucide, Vivian évoque cette mère toute puissante et charismatique; son attachement féroce. Les voisins et voisines de l’immeuble du Bronx défilent, au fil des pages, pour nous offrir un univers de portraits attachants et souvent drôles. Il est question, ici, d’amour, de féminisme, d’éducation, d’identité, de liberté…Vivian Gornick rend un vibrant hommage à sa mère mais également à la ville de New-York, toile de fond de ce roman universel. Excellent moment de lecture.

 

La Sonate à Bridgetower. E. Dongala

La sonate à Bridgetower
(Sonata mulattica) par Dongala

Amis mélomanes, voici un roman passionnant à propos de George Bridgetower, un très jeune violoniste, de couleur, qui a séduit l’Europe à la fin du 18ème siècle. Élève du grand compositeur Haydn, l’enfant prodige se produit sur les scènes de Bruxelles, Paris puis en Grande Bretagne avant de rejoindre l’Autriche, son pays d’origine. Avec talent, Emmanuel Dongala sort de l’oubli ce jeune musicien mulâtre en nous le présentant dans le contexte historique de son époque où se croisent des célébrités comme le chevalier de Saint Georges, Lavoisier, Dumas, Olympe de Gouges… Avec surprise, nous découvrons une élite africaine, souvent métisse, qui évoluait dans les cours européennes de l’époque. Il est, ici, question de la condition noire mais aussi des prémisses du féminisme en Europe. De retour en Autriche, George se liera d’amitié à Beethoven qui lui dédiera une sonate (Sonata Mulattica), avant de changer d’avis. Un roman d’apprentissage précieux pour les amoureux du classique. Excellent moment de lecture.

La Cache. C. Boltanski

Christophe Boltanski dresse, ici, un portrait original de sa famille. Comme dans une partie de Cluedo, la lectrice découvre les pièces en enfilade d’un hôtel très particulier de la rue de Grenelle. Derrière une belle façade, la famille Boltanski mène une vie bourgeoise, à la fois foutraque et bohème. Christophe, le petit-fils, nous présente Myriam alias sa mère-grand fantasque; Etienne son grand-père mystérieux et leurs enfants: Jean-Elie, Christian et Luc (père de Christophe). Chaque membre de cette famille d’intellectuels partage un héritage de névroses. D’où provient cette angoisse incessante, cette peur de l’autre, des maladies, de la nourriture?  Tout au long du roman, le petit-fils fait le chemin à l’envers pour tenter d’expliquer: l’exil du grand-père juif, le déracinement, la première guerre mondiale puis la seconde, sa reconversion  au catholicisme et cette fameuse cache de l’hôtel particulier. Dans un style empreint de mélancolie et de sincérité, Christophe Boltanski raconte un tas d’anecdotes familiales, des détails drôles (ou pas), des chapitres de son enfance entre les murs de cette étrange maison, plans à l’appui. En qualité de grand reporter, Christophe Boltanski maîtrise son sujet, s’épanche, s’égare parfois. Beaucoup de passages captivent la lectrice, comme l’hommage flamboyant à sa mère-grand, mais d’autres lassent. Bon moment de lecture. Prix Femina 2015.

Les Vies de Papier. R. Alameddine

Pour moi, recevoir un livre est un cadeau. Et pour vous? Si la réponse est positive, vous êtes, peut-être, un grand lecteur ou une grande lectrice comme la narratrice du roman: Aaliya, 72 ans. Habitante de Beyrouth, cette femme solitaire revient sur les chemins sinueux de ses lectures, évoque ses auteurs préférés, ses nombreuses traductions et sa propre initiation à la musique classique. Sur un air de Chopin, Aaliya se souvient de sa librairie ouverte en pleine guerre quand elle se sentait vivante au milieu du chaos de Beyrouth; enfuie en littérature. Dans son grand appartement, au milieu de ses vies de papier, elle revit ses illusions, ses déceptions tout en se désolant de la perte du mystère en littérature. Confrontée à sa mère et à sa propre vieillesse, Aaliya s’interroge sur sa vie de femme isolée dans une ville en constante évolution. Dans ce roman truffé de citations et d’humour, Rabih Alameddine nous invite à la réflexion à propos du temps qui passe, de la famille, de la condition féminine en Orient…Un portrait de femme singulier; un roman profondément intelligent. Excellent moment de lecture. Prix FEMINA Etranger 2016.

Le Dernier des Nôtres. A. De Clermont-Tonnerre

Le dernier des nôtres par Clermont-Tonnerre

Dresde, 1945: une jeune femme blessée donne la vie au milieu des ruines. Son fils portera le nom de Werner Zilch, c’est sa dernière volonté. Avant de mourir, la jeune mère désigne son enfant comme étant « le dernier des nôtres » . L’histoire commence; la fiction va osciller entre deux époques très différentes. Adélaïde De Clermont-Tonnerre donne une structure à son roman en se référant à quelques personnages et faits historiques méconnus du grand-public. Installé à Manhattan, vers 1970, Werner Zilch tombe follement amoureux de Rebecca, une fille gâtée de la jet set. Brusquement confronté à des éléments de son passé, Werner va découvrir peu à peu son histoire familiale sur fond d’opération « paperclip ».  Retracer le New-York des seventies, celui où l’on croise Andy Warhol, Patti Smith, Truman Capote, Warren Beatty mais aussi Donald Trump est le point fort de ce roman sentimental. Malheureusement, beaucoup de passages comportent des clichés naïfs et des stéréotypes. La lecture du roman est facile mais ne captive pas. A la fin, la romance entre le jeune loup et l’enfant gâtée laisse perplexe. Grand Prix du Roman de l’Académie française (!).

PAMELA. Stéphanie des Horts

Pamela par Horts

Inconnue du grand public, Pamela Digby avait pourtant toutes les qualités d’une héroïne de roman. Stéphanie des Horts s’attache à faire revivre cette charmante aristocrate anglaise, tant désirée par les hommes. Très jeune, Pamela épouse Randolph, le fils de Winston Churchill. Elle portera, tout au long de sa vie, le nom de cette illustre famille ; laissez-passer des cercles mondains. Après son divorce, Pamela Churchill collectionne les aventures: Ali Khan, Agnelli, Sinatra, Rothschild, Murrow, Druon, Harriman…et se forge une réputation sulfureuse. La vie est une fête pour cette femme libre qui s’installe notamment à Paris, dîne chez « Maxim’s » en robe « Dior » puis danse sur un rythme de jazz au « White Elephant ». L’amour est un jeu pour cette belle rousse insouciante qui se mariera trois fois. Avec beaucoup d’audace et de culot, l’auteure romance la vie de Pamela, décrit son quotidien, ses voyages, ses pensées, ses passions… La lectrice suit cette aristocrate singulière du Blitz, où elle espionne, jusqu’à Paris où elle sera l’Ambassadrice de Bill Clinton. Sans complexe, l’auteure nous la présente comme une courtisane, une femme qui donne tout: « son corps, son cul et même son cœur ». La lecture de cette biographie romancée est agréable même si certains passages s’attardent un peu trop sur des détails anecdotiques, des cancans et des ragots agaçants. Finalement, Stéphanie des Horts nous présente une femme enjouée, une grande amoureuse qui amuse et intrigue. Bon moment de lecture.

Le Dahlia Noir. J. Ellroy

Le quatuor de Los Angeles - Le quatuor de Los Angeles, Tome 1

Si vous avez envie de vous glisser dans la peau d’un flic de Los Angeles obsédé par le meurtre d’une jeune femme, voici un roman qui pourrait vous combler. Publié en 1987, « Le Dahlia noir » est, aujourd’hui, devenu culte grâce à l’adaptation cinématographique de Brian De Palma. 15 Janvier 1947: le corps atrocement mutilé d’Elizabeth Short est retrouvé dans un terrain vague de Los Angeles. L’affaire secoue l’opinion publique et deux flics débutent une longue enquête à rebondissements. En réalité, James Ellroy télescope, ici, le meurtre non élucidé de la jeune starlette, surnommée « Le Dahlia noir » , et celui de sa propre mère assassinée mystérieusement en juin 1958. En trempant sa plume dans le chagrin, Ellroy nous présente une fiction incroyablement intense et bouleversante. Tout au long du roman, Bucky Bleichert, flic véreux et narrateur, évolue dans une Amérique d’après guerre, corrompue, raciste et violente. Pour cet homme malmené par la vie « Le Dahlia noir » devient une obsession, un fantasme. La noirceur de ce polar impressionne, heurte la sensibilité, mais ne laisse aucun lecteur indifférent. Bon moment de lecture.

Weidmann, le tueur aux yeux de velours. P. Randa

Weidman, le tueur aux yeux de velours par Randa

Le 22 juin 1939, à Versailles, Eugène Weidmann est le dernier condamné guillotiné en place publique.  Philippe Randa trace le portrait de cet assassin de nationalité allemande à la fois dandy et escroc désabusé. Sa beauté physique lui a valu le surnom de « tueur aux yeux de velours » . L’homme amadouait ses victimes en espérant les kidnapper pour demander une rançon. Mais sa première expérience tourne à la tragédie; Weidmann tombe inéluctablement dans la spirale du crime médiocre. L’auteur se penche, tout spécialement, sur l’enquête du juge Berry avant la condamnation finale pour six meurtres et vols qualifiés. Le magistrat cherche une vérité plus proche du contexte de l’époque: Weidmann était-il un agent nazi? Colette, la romancière et journaliste, suivra le procès de cet assassin sordide qui, pourtant, l’interpelle. Sommes nous face à un monstre, un malade ou un homme? En annexes, Philippe Randa a eu la bonne idée de glisser quelques lettres, des extraits du journal intime de Weidmann et quelques rapports d’experts afin de nous éclairer sur la personnalité de cet homme maudit. Bon moment de lecture.

Derniers feux sur Sunset. S. O’Nan

Derniers feux sur Sunset par O'Nan

Stewart O’Nan retrace, ici, les trois dernières années de la vie de Francis Scott Fitzgerald. Vers 1937, l’auteur du célèbre roman « Gatsby, le magnifique » n’est plus que l’ombre de lui même; ruiné et en panne d’inspiration. Après des années d’excès, sa femme Zelda est finalement internée dans un asile de Caroline du Nord. Scott peine à payer les soins de sa femme et les études de sa fille Scottie. Seul, scénariste à Hollywood, il tombe sous le charme de Sheilah Graham qui sera sa dernière compagne. Stewart O’Nan nous décrit la fin de vie romancée d’un auteur génial, miné par l’alcool; un écrivain piégé par le mirage hollywoodien. Dans ce roman, Scott Fitzgerald apparaît sous les traits d’un homme vulnérable, loin du statut d’icône. Au-delà de cet hommage, l’auteur dépeint minutieusement une époque, un monde qui s’effrite entre deux guerres, loin des paillettes d’Hollywood. Bon moment de lecture.

Babylone. Y. Reza

Yasmina Reza mérite parfaitement le Prix Renaudot pour ce roman sarcastique qui ressemble à un vaudeville: Elizabeth (narratrice) et Pierre organisent, chez eux, une fête de printemps avec quelques amis et voisins bourgeois de la banlieue parisienne. La soirée, teintée d’ennui, se passe bien et chaque invité rentre chez lui. Mais, au milieu de la nuit, le voisin (Jean-Lino) revient chez Elizabeth et Pierre pour annoncer une nouvelle de taille: il a étranglé sa femme! Après une première partie un peu déroutante, l’histoire commence véritablement. Avec brio, Yasmina Reza nourrit sa fiction de caricatures ridicules, portraits savoureux et malentendus. Son style extravagant glisse vers le burlesque lorsque Elizabeth et Jean-Lino se retrouvent, au beau milieu de la nuit, dans les couloirs de l’immeuble avec la valise contenant le cadavre. Les dialogues sont parfaitement maîtrisés et percutants comme dans une pièce de théâtre. Le plaisir se décuple au fil des pages; dans ce drôle de polar où Yasmina Reza aborde les thèmes de la solitude, de l’exil, du couple, du temps qui passe et de l’irrémédiable. Prix Renaudot 2016. Excellent moment de lecture.

Petit Pays. G. Faye

Petit pays par Faye

Gaël Faye publie ce premier roman et nous invite à vivre une histoire absolument bouleversante. Gaby, enfant métis du Burundi, est le narrateur de cette fiction qui se déroule au moment du génocide au Rwanda, en 1994. La première partie du livre se consacre au quotidien de Gaby et de toute sa famille, habitants de Bujumbura; ce petit pays si bien décrit par sa beauté, sa lumière, sa musicalité, sa joie de vivre… Comme dans beaucoup de familles, les parents de Gaby se séparent et le garçon trouve du réconfort en compagnie de ses copains Gino, Francis, Armand…  Puis, le ciel s’obscurcit, une guerre civile éclate, le génocide débute en laissant, derrière lui, un peuple mutilé. Au milieu de l’horreur, l’enfant passe de l’innocence à la barbarie. Grâce à une voisine, Gaby va, alors, découvrir les livres et l’évasion par la lecture. Gaël Faye excelle dans sa manière de nous faire vivre des sensations, des émotions; une vision magnifiée de l’Afrique qui fait appel à nos sens. Son style simple est empreint de jeunesse, de malice et de cynisme. Sans pathos, l’auteur nous décrit le processus du massacre tout en tenant la violence à distance. La lectrice découvre, dans ce premier roman très réussi, les thèmes de l’identité et de la mémoire. A travers, l’histoire de Gaby, Gaël Faye propose une vision enfantine; un regard d’enfant, sur l’effroyable génocide, récompensé, à juste titre, par le Prix Goncourt des Lycéens 2016. Prix Fnac 2016. Lecture coup de cœur!

Le Goéland. J. Balde

Le Goéland de Jean Balde

Amoureux du Bassin d’Arcachon et du Cap Ferret, voici un roman poétique écrit sous le pseudonyme de Jean Balde, en 1926. L’auteure de cette fiction était,en fait, une écrivaine qui s’appelait Jeanne Marie Bernarde Alleman (1885-1938). Lauréate du Grand Prix du roman de l’Académie Française, la romancière se voulait l’héritière de George Eliot. « Le Goéland » était son roman préféré. Au début du XXème siècle, Jean Balde choisit de situer sa fiction du côté du village d’Arès, aujourd’hui défiguré par la modernité, du temps où Bordeaux semblait loin. « Le Goéland » ressemble à un reportage ébloui, désuet, qui rend hommage à tout un peuple d’ostréiculteurs, de marins, de bergers et de résiniers. Dans un style pittoresque, Jean Balde reconstitue de magnifiques paysages, un langage, des gestes, des costumes, une nature somptueuse….« Autour de ce rond miroir d’eau, le Bassin d’Arcachon, un cirque sinueux profile ses lisières de pins et de sable, boursouflées de dunes, les unes boisées, d’un vert de bronze, d’autres sauvagement nues, aux crêtes d’argent rose, couleur de désert… » Jean Balde nous raconte l’histoire touchante d’un bâtard: Michel, jeune garçon perdu, en quête d’identité. Placé dans une famille, il reçoit parfois la visite furtive de sa mère, Laure, qui détient le secret à propos des origines de Michel; un terrible secret de famille qu’elle finira par dévoiler. Même si l’énigme tient en haleine, il faut admettre que ce sont les descriptions de la beauté de cette région sauvage, d’avant l’anarchie immobilière, qui nous captivent; la découverte d’un éden. Beau moment de lecture.

Une chanson douce. L. Slimani

Chanson douce

Inspiré d’un fait divers américain, ce roman sombre débute par une phrase choc: « le bébé est mort. » Sans attendre, Leïla Slimani nous plonge dans un cauchemar psychologique qui captivera, d’abord, un lectorat féminin. La fiction débute par une épouvantable scène de crime: un double infanticide commis par une nounou. Petit à petit, l’auteure affûte sa plume pour retracer les événements menant au drame. Paul et Myriam sont les parents de Mila et Adam, une charmante famille parisienne.  Après la naissance de son fils, Myriam décide de retravailler malgré les réticences de Paul. Finalement, les jeunes parents rencontrent différentes nounous potentielles dont Louise, une fée du logis quadragénaire: « Son visage est comme une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses. » Mais qui est cette femme? Derrière les apparences, Leïla Slimani nous présente une femme dont la santé psychologique est fragile. Dans un style direct, l’auteure aborde différents thèmes de société: le rapport de classe entre une nounou isolée, rongée par les dettes et un couple bobo parisien; l’ambition dévorante de jeunes parents absents qui confient ce qu’ils ont de plus précieux à une inconnue. Au fil des pages, le piège de la dépendance se referme. Louise se positionne comme seconde mère tout en restant une étrangère… un roman efficace aux accents familiers. Excellent moment de lecture. Prix Goncourt 2016.

A la fin le silence. L. Tardieu

Une femme qui porte la vie est particulièrement vulnérable face au monde. En décembre 2014, Laurence Tardieu attend son troisième enfant au moment où la maison de ses grands parents est mise en vente. C’est un bouleversement car cette maison représente, pour l’auteure, l’enfance, un refuge, un ancrage, son histoire. Le besoin d’écrire pousse Laurence Tardieu à débuter un récit pour rassembler ses souvenirs, ne pas tomber dans l’oubli, le silence. Quelques semaines plus tard, surviennent les attentats de Paris. Après ces jours d’effroi et confrontée à un terrible sentiment de dépossession, Laurence Tardieu décide d’entremêler ces drames intimes et collectifs pour construire ce roman lumineux et trouver un écho. Comme dans un journal intime, la romancière fait appel aux sens et aux émotions en nous dévoilant son monde intérieur. Elle nous parle de sa sidération face à l’innommable, sa culpabilité de porter la vie au moment où d’autres donnent la mort. « Reconnaître mon immense chagrin intime, celui de la perte de la maison de mon enfance, reconnaître mon immense chagrin du monde, celui de la perte de son unité, les deux chagrins venant se fondre en moi, absurdement peut-être, indécemment peut-être, comme une mer noire, étale, silencieuse, une mer sans ciel à l’horizon. »  Bon moment de lecture.

Les insatiables. G. Lustiger

Les Insatiables par Lustiger

Après l’arrestation d’un suspect, soupçonné d’être impliqué dans un meurtre jamais élucidé, un journaliste parisien mène l’enquête. A Paris, en 1984, une jeune prostituée a été mystérieusement assassinée. Cette fois, l’ADN du suspect correspond à celui trouvé sur la scène du crime. De son côté, le journaliste Marc Rappaport, est un homme complexe, petit fils d’un grand industriel. Intuitif, il enquête à sa manière à propos de la victime, Emilie Thevenin. Rapidement, il fait le lien entre le crime et le groupe industriel: « Nutrissor ». Grâce à sa détermination, Marc Rappaport va découvrir un drame sanitaire impliquant quelques « insatiables » parmi le patronat et le pouvoir politique. A travers ce roman d’investigation, basé sur des faits réels, Gila Lustiger dépeint les travers de la société française et ses politiques. Cependant, l’auteure nous livre des éléments au compte-gouttes, ce qui a pour effet de casser le rythme en diminuant le suspense. Dans ce roman, c’est bien le travail d’investigation qui fascine la lectrice. Bon moment de lecture.

Mes plus belges années. M. Ortlieb

Livre : Mes plus Belges années

Beaucoup de Belges se souviennent du succès de l’émission « Strip Tease » , diffusée sur la RTBF à partir de 1985: « l’émission qui vous déshabille » . Cette émission-choc traitait de nombreux faits de société, criants de vérité, en faisant passer les téléspectateurs du rire aux larmes. Tous ces documentaires bouleversants donnaient l’opportunité aux personnes filmées de se dévoiler dans leur intimité; tournant parfois certains sujets en dérision, créant de nombreuses polémiques. En 1992, l’émission géniale devient franco-belge; diffusée sur France 3. Un jeune réalisateur français, Mathieu Ortlieb, y présente alors toutes sortes de sujets dont les fameux « Docteur Lulu » , « Décollage immédiat » ou « 600 grammes de hachis » ; émissions devenues cultes. Cette fois, c’est un récit autobiographique très détaillé que nous propose Mathieu Ortlieb. Ce livre, aux allures de journal intime, raconte les coulisses de l’émission: les rapports du réalisateur avec les producteurs, les techniciens, le travail de repérage et le montage jusqu’à la diffusion. Mathieu Ortlieb se dévoile en nous livrant ses regrets, ses interrogations et ses satisfactions dans sa vie professionnelle et personnelle; ses plus belges années! Moment de lecture nostalgique.

Louis XIV Amoureux. H. Bentégeat

Ce joli livre rouge, couleur de l’amour, vient compléter une collection élégante. Pour notre grand plaisir de lecture, Hervé Bentégeat retrace le parcours sentimental de Louis XIV et nous replonge dans une époque. Artiste dans l’âme, mélomane, protecteur des arts et des lettres, le Roi soleil a aimé tour à tour Marie Mancini, son grand amour de jeunesse, puis Louise de La Vallière, les princesses de Monaco, les princesses de Soubise, Madame de la Motte -Hondancourt, Lydie de Théobon, Athénaïs de Montespan, Madame de Fontanges…Il tient son goût des femmes de son éducation; élevé dans l’entourage de sa mère et de ses suivantes. Son mariage imposé par la raison d’Etat, avec Marie-Thérèse d’Autriche, n’est qu’une façade; son cœur est ailleurs. Toute l’Europe observe ce merveilleux roi dynamique, créateur de Versailles, conquérant et bel homme. Égoïste sentimental par excellence, Louis XIV se lasse et fait souffrir ses conquêtes; il se détourne de ses favorites sans états d’âme et fuit les scènes de rupture. Après vingt-cinq ans de vie sentimentale débridée, Louis XIV ne sera plus qu’à une seule femme: Madame de Maintenon. Bon moment de lecture.

Souviens-toi de moi comme ça B. A. Johnston

Souviens-toi de moi comme ça par Johnston

Bret Anthony Johnston était présent lors du dernier « Festival America » de Vincennes. Il y a présenté son roman dont le thème principal est la difficulté à retrouver une vie de famille après un enlèvement. En effet, quelque part au Texas, l’aîné de la famille Campbell a été kidnappé à l’âge de onze ans puis retrouvé grâce à un témoin. Mais comment vivre après un tel choc? Les questions fusent:  Justin a t-il été maltraité? Quelles étaient les motivations du kidnappeur? Comment oublier? L’auteur se focalise sur la vie de famille des Campbell, leur culpabilité, leur haine et leur soif de vengeance. Bret Anthony Johnston dépeint méticuleusement une atmosphère et analyse le comportement de chaque personnage; leurs échappatoires respectives: le père entame une liaison, la mère devient bénévole, le grand-père imagine une vengeance… Griff, le frère cadet, est particulièrement touchant dans sa façon de chercher sa place après le retour inespéré de son frère. Si cette fiction est émouvante et bien construite, elle comporte toutefois des passages un peu longs notamment lorsqu’il est question du sauvetage du dauphin de Laura, la mère. Il reste beaucoup de questions ouvertes après la lecture de cet épais roman où la lectrice est, avant tout, spectatrice. Bon moment de lecture.

Baudelaire Amoureux J. Alimi

Même si la reproduction d’un tableau de Klimt occupe pleinement la première de couverture, il s’agit bien d’un ouvrage à propos des amours de Baudelaire. Jannick Alimi mélange les pièces du puzzle pour nous parler passionnément des amours méconnues du grand poète. Enfant heureux, Charles Baudelaire perd son père à l’âge de six ans. Dans les bras de sa mère, Caroline, le petit garçon retrouve la fusion originelle. Mais, au second mariage de Caroline, Baudelaire souffre et rejette ce nouveau beau père. L’enfance passée, Baudelaire mènera une vie de bohème faite de rencontres amoureuses parfois destructrices. A travers ce joli livre illustré, nous découvrons la part d’ombre de Baudelaire; ses bonheurs et ses douleurs mais aussi d’autres personnages illustres qui ont croisé son chemin. Bon moment de lecture.

Les secrets de vos rêves. T. Nathan

Les secrets de vos rêves

De quoi avez-vous rêvé la nuit dernière? Avez-vous remarqué à quel point le rêve peut donner la sensation d’une liberté incroyable à travers un scénario qui semble réel? Tobie Nathan nous livre, ici, des pistes pour interpréter, grâce à l’aide d’un tiers, nos rêves les plus énigmatiques. Pour lui, il n’existe pas de dictionnaire des rêves, ni de clef des songes, mais une signification intime propre à chaque rêveur. Le rêve serait, en fait, une recherche de solutions à nos problèmes; un brouillon des lendemains. Dans ce joli ouvrage illustré,Tobie Nathan présente des exemples de rêves, et leurs significations, en fonction du contexte. Si certains rêves paraissent universels, ils ne sont jamais identiques et peuvent même être inversés. Pourtant, les scientifiques ont classé et analysé des rêves « typiques »: rêve de chute, rêve de perte de dents, rêve d’examens, rêve de nudité, rêve de mort…Il apparaît que les thèmes des rêves diffèrent en fonction des pays et des cultures. Quel est le rêve le plus fréquent des français en 2016? Rêver d’un(e) ex! Pourquoi? Aujourd’hui, le couple est une préoccupation permanente et certains passent en revue les occasions manquées. Rêver est un chance. Bon moment de lecture.

Le Horla et autres contes fantastiques. Maupassant

Le Horla et autres contes fantastiques par Maupassant

Voici une nouvelle de Guy de Maupassant qui se présente sous la forme d’un journal intime. Les jeunes lecteurs (13-15 ans) pourront vivre et découvrir les angoisses du narrateur qui s’interroge sur sa santé mentale. Illusion des sens ou créature surhumaine? Laissons les adolescents découvrir ce classique empreint de fantastique. L’édition comporte également cinq autres textes sous forme de conte ou de nouvelle. Bon moment de lecture.