Dans le jardin de la bête. E. Larson

Erik Larson propose un document historique qui recrée la trame et l’étoffe de la vie à Berlin pendant l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler. L’auteur se focalise sur les années 1933 et 1934 au moment où Roosevelt nomme son Ambassadeur en Allemagne nazie: William E. Dodd. La famille Dodd composée du père, de la mère et de leurs deux enfants s’installe, sans fastes, à Berlin. A travers le regard de l’Ambassadeur Dodd et de sa fille Martha, la lectrice est replongée dans une époque peu connue, de complots, de trahisons et de mensonges, qui culminera jusqu’à « la nuit des longs couteaux ». Pendant que Dodd cherche désespérément à prévenir le département d’Etat américain des persécutions envers les Juifs, Martha ne cesse de s’amuser et de séduire des nazis et autres protagonistes de la future guerre. Ce qui frappe dans ce document, c’est l’assiduité avec laquelle l’auteur fournit un travail d’une grande précision pour reconstituer un moment clé de l’histoire. Ce document, épais, arrive à captiver par sa construction en nombreux chapitres aux références multiples. Ce livre est avant tout le portrait d’un homme, William E. Dodd, qui apparaît humain, bien que parfois naïf, et dont le combat contre le nazisme ne cessera qu’à sa mort en 1938. Malgré le sujet, Erik Larson arrive à capter notre intérêt tout au long de la lecture de ce document sidérant. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Notre force est infinie. L. Gbowee

Après le magnifique témoignage d’ Hélène Cooper dans  » la maison de Sugar Beach » (meilleur document, Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2012) voici un autre document sur le Liberia. Leymah Gbowee a reçu le Prix Nobel de la paix en 2011 pour l’ensemble de son travail. Cette Libérienne, née en 1972, perd sa joie de vivre lorsque la guerre civile éclate au tout début des années 1990. Soumise et fataliste, elle assiste dépressive et alcoolique aux combats menés par les troupes du dictateur Charles Taylor. La violence subie, au sein de sa famille et à l’extérieur, l’incite à renforcer sa foi. Au prix d’une incroyable volonté, d’une ténacité exceptionnelle, cette femme africaine relève la tête et mène de front une armée de femmes afin de ramener la paix au Liberia. Mère de cinq enfants, chef de file du WIPSEN (réseau des femmes pour la sécurité et la paix), Leymah Gbowee raconte son incroyable lutte pour la dignité féminine ou comment elle est devenue un formidable symbole d’espoir. Dans ce document bouleversant, la lectrice appréhende la cruauté, la bestialité des hommes en guerre et se familiarise avec la culture libérienne où règne l’entraide au sein même d’une société pauvre. Beaucoup de témoignages et de faits accablants livrés par des participantes de groupes de paroles. Sans titre, sans religion, sans ethnie, un mouvement féminin lutte en permanence pour la paix au Liberia. Leymah Gbowee a réussi à sortir de sa situation familiale pour devenir une femme libre et entraîner avec elle une foule de femmes à qui elle crie: « n’arrêtez jamais« . Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Réanimation. C. Guilbert

Un document à propos de la maladie qui surgit dans un couple comme un coup de canon. Dès les premières phrases, la lectrice ressent ce « quelque chose qui a lieu« .  Dans un style profond et intelligent, l’auteure questionne, médite, sur la vie et la mort. En faisant référence aux contes et à la mythologie, Cécile Guilbert nous entraîne dans cette parenthèse médicale située entre rêves et cauchemars. Hommage au service de réanimation de l’hôpital Lariboisière où son mari est plongé dans un coma artificiel.  Oscillant entre un hymne à la vie et l’angoisse de la perte, Cecile Guilbert écrit, avant tout, une très belle lettre d’amour à l’homme de son coeur. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Eloge de l’Optimisme. Ph. Gabilliet

Voici un essai qui réconforte. Etant membre de la ligue des optimistes de France, j’ai rencontré Philippe Gabilliet lors du premier diner de la ligue, le 12.12.12. Luc Simonet, un belge à l’origine de la ligue, signe l’avant-propos de cet ouvrage facile à lire. L’auteur revient sur l’origine de cette notion et invite à réfléchir sur notre vision des choses en cette période de crise. Il décrit l’optimiste type et ce qui le différencie fondamentalement du pessimiste dans notre société et dans le monde du travail. L’optimisme est un art de vivre, l’antidote de tous les désespoirs, un état d’esprit à transmettre de manière urgente. A lire et à offrir.

Trois américaines à Paris. A. Kaplan

Alice Kaplan nous livre un beau document à propos de trois femmes américaines devenues légendaires: Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag et Angela Davis. Ce triptyque identitaire nous montre à quel point leur voyage en France a eu une incidence sur la vie de chacune. Jacqueline Bouvier Kennedy était une bourgeoise, esthète et grande éditrice qui a été influencée par la culture française depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Susan Sontag, intellectuelle juive et autodidacte, a su se forger une identité après cette expérience déterminante. Angela Davis, de par sa condition d’afro-américaine communiste, a trouvé en France une protection vitale contre le racisme. Grâce à la France, ces trois femmes se sont réconciliées avec elles-mêmes. Alice Kaplan retrace le parcours de chacune en fournissant beaucoup de témoignages et d’anecdotes. Le nombre de références et notes ainsi que le travail de consultation d’archives, par l’auteure, impressionnent. Ce qui frappe, à travers ce document, ce sont les grandes différences qui séparent ces femmes, dès le départ, mais dont le dénominateur commun est l’amour de la France. Elles incarnent les aspirations de trois générations successives de 1949 à 1964. De plus, la lectrice découvre, avec intérêt, tout un pan de la culture et de l’histoire de France et des Etats-Unis.  Alice Kaplan expose, avec précision et élégance, l’impact de cette révélation française sur ces trois destins de femmes. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2013.

 

La tête à ToTo. S. Kollender

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Sandra Kollender est mère d’un enfant handicapé, atteint du syndrome de West. A travers ce document, qu’elle écrit comme un roman autobiographique, elle invite la lectrice à découvrir sa douleur et son combat. Beaucoup de compassion et d’attendrissement face à cette auteure et les épreuves de sa vie. Dans un style direct et drôle, cynique mais parfois un peu trop féroce, la narratrice décrit sa lutte quotidienne pour l’intégration scolaire de son fils. Un document dont le thème principal est le pouvoir de l’amour maternel. Cette leçon de vie est aussi un cri pour faire évoluer la France et les handicaps: « wake up la France! ». Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2013.

Cher Gabriel. H. W. Freihow

Voici un magnifique document, d’un auteur norvégien, qui traite de l’autisme. Cette lettre touchante, d’un père à son fils, est écrite dans un style poétique, bucolique et métaphorique. La nature est, ici, omniprésente. Gabriel nous apparaît tel « Le Petit Prince de St Exupéry », exigeant, entêté, rêveur et naïf, en quête perpétuelle de vérité. L’auteur se questionne par rapport à la maladie de son fils. Il parle en son nom de narrateur mais aussi au nom du couple fragile qu’il forme avec la mère de Gabriel. Un couple qui refuse, avant tout, de capituler face à l’épreuve. Il est question, dans ce document, de l’amour de Gabriel mais aussi de toute l’empathie, la bienveillance et de la compassion ressenties dans l’entourage du garçon. Halfdan Freihow écrit de manière passionnée à son fils cadet pour lui expliquer également à quel point sa maladie entraîne des difficultés. Un père qui va jusqu’à s’excuser de manquer de force et d’énergie face à cet être différent des autres. Poignante définition du chagrin. Traduction imperceptible. Ce document nous captive par toute la beauté et la tendresse qui s’en dégagent. Coup de coeur! Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

La décade de l’illusion. M. Sachs

La Décade De L'illusion de Maurice Sachs

Un trésor, écrit en 1932, trouvé sur une poubelle parisienne. Sacrilège! N’avez-vous jamais rêvé d’être projeté, quelques heures, dans le Paris d’antan? Comme Woody Allen dans « Midnight in Paris », Maurice Sachs nous fait revivre la décade des années 1922 à 1932. Au présent, nous croisons des centaines de personnages: écrivains, artistes, politiques, acteurs, célébrités… Nous dînons « au boeuf sur le toît » en compagnie de Marie Laurencin, Desnos, Aragon ou Maurice Rostand et visitons les maisons de Coco Chanel, Gertrude Stein, Gide…Une des particularités de Maurice Sachs est son caractère humaniste, il décèle toujours nombre de qualités et de vertus chez ses acolytes. Il s’emploie, aussi, à décrire avec authenticité l’oeuvre de chacun et dépeint méticuleusement des quartiers, des lieux, des rues; un monde révolu. Il mêle l’histoire de France à l’histoire de l’Art et laisse, pour notre plus grand plaisir, une trace précieuse. Avec une prédilection pour Jean Cocteau, Jacques Maritain, Max Jacob et Pablo Picasso, ses « grands sorciers », l’auteur nous livre le témoignage d’un spectateur particulièrement attentif à ces exquises années.

Aimer (quand même) le XXIème siècle. J-L Servan-Schreiber

Aimer (quand même) le XXI° siècle de Jean-Louis Servan-Schreiber

Voici un essai qui peut paraître abrupt au fil des premières pages. Et pourtant, Jean-Louis Servan-Schreiber nous donne sa vision du monde actuel et nous ammène à la réflexion avec conviction. Quelques illustrations drôles et réalistes donnent le ton à chaque début de chapître. Pas mal d’humour et beaucoup de cynisme dans ce livre qui est loin de la leçon de morale. L’auteur fait un constat sans prendre de gants et en étant très au fait des technologies. Jean-Louis Servan-Schreiber est, avant tout, un homme qui vit avec son temps. Il nous parle très justement de l’infidélité de nos sociétés, du virtuel comme nouveau réel, de l’endettement temporel, du changement de l’espace-temps où l’individu doit trouver sa place… Avec poésie, il nous invite à: « ne pas oublier d’aller de temps en temps nous coucher dans l’herbe pour écouter le vent. » L’équation du siècle est, selon lui, à quatre inconnues: la paix, la démocratie, la prospérité et l’écologie. L’auteur livre une clé: « pour aimer ce siècle, il faut trouver un sens et être capable de le considérer avec sagesse. » Beaucoup d’optimisme dans cet essai qui  propose une nouvelle « Renaissance ». Moment de lecture constructif.

Fukushima. M. Ferrier

Fukushima, récit d'un desastre

Fukushima, un titre qui décourage immédiatement la lectrice. Et pourtant, Michaël Ferrier dissèque ce désastre avec un vrai talent. Il raconte, tout d’abord, le séisme par ce mouvement infime, une fêlure, une craquelure puis le frisson jusqu’à la confusion. L’auteur se présente comme un écrivain, à Tokyo, face à un évènement naturel terrifiant. Beaucoup de poésie, de finesse dans son récit comme un éloge à la vie, à la force et la beauté de la nature malgré la mort. Son écriture est teintée de cynisme, empreinte de révolte, d’humour et d’optimisme. Dans ses digressions tectoniques, Michaël Ferrier donne sa vision des choses et puise dans la littérature de nombreuses références qui viennent enrichir la lecture. Il aborde le rôle de l’écrivain face au séisme: le chroniqueur note et l’empereur conjure. Vient ensuite le tsunami, conséquence du séisme, et ses répercussions: « des milliers de drames minuscules dans la grande tragédie du jour. » Vives critiques par rapport aux incohérences des médias, aux bévues et à la lâcheté des hommes. Le dernier tiers du document est plus rébarbatif mais nous renseigne dans les moindres détails sur le désastre nucléaire de Fukushima: l’irresponsabilité des dirigeants de la centrale, le « bricolage total » en ce qui concerne les dégâts, l’évacuation chaotique des populations et les radiations comme une peste noire. Bien évidemment, le parallèle entre Fukushima, Hiroshima et Nagasaki est établi dans ce document. Michaël Ferrier est, avant tout, amoureux de la vie et de sa femme Jun. Il nous présente ce document tel un haïku, en se référant à la nature et aux saisons tout en traduisant une sensation et en incitant le lecteur à la réflexion. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

L’élimination. R. Panh avec C. Bataille

L'élimination

Document exceptionnel déjà reconnu et récompensé par de nombreux prix. Rithy Panh revient de loin, il revient de l’enfer du régime de Pol Pot, le génocide cambodgien qui a emporté un million sept cent milles personnes dans les années septante. A treize ans, il perd toute sa famille en quelques semaines. Commence alors, pour lui, une vie d’ exode, de camp en camp. Rithy Panh a bien sûr le mérite de retracer sa douloureuse histoire, lui qui est aujourd’hui un cinéaste réputé. Il a, surtout, eu le courage de se confronter au responsable Khmer rouge du centre de torture et d’exécution S21 dans Phnom Penh, Duch, depuis sa prison du tribunal pénal. Rithy Panh prend de la distance par rapport aux faits et arrive à mettre de côté tout esprit de vengeance dans ses interrogatoires. Christophe Bataille l’aide à mettre les mots justes sur son travail. La lectrice ressent sa souffrance lorsqu’il retrace sa terrible enfance. Mais ce qu’il cherche, avant tout,c’est la compréhension de la nature du crime. Comment un homme intelligent peut il répandre autant de mal et de mensonges parmi ses semblables? Comment un tel bourreau peut il faire abstraction de son propre travail de destruction? Ce document est un questionnement qui nous montre l’horreur du Kampuchea démocratique; l’Angkar comme système où l’homme se dissout, tel un élément, dans une organisation. A travers ce récit, « le camarade chauve » nous raconte aussi l’amour de sa mère, de son père, de ses frères et soeurs, la fraternité de ses camarades… Il nous parle également de sa vie en France, de ses lectures et de sa culture. Un document dans la lignée de « Shoa » mais aussi des oeuvres de Primo Levi et d’Elie Wiesel. « C’est le silence qui blesse. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

L’art de la simplicité. D. Loreau

L'art de la simplicité

Ce manuel, destiné à simplifier notre vie pour l’enrichir, est paru en 2005. Il fait partie des nombreux livres, dont on parle actuellement, sur l’art de vivre dont « l’art de l’essentiel », « l’art de la joie », « l’art des listes »(même auteure), « l’art de la frugalité et de la volupté » etc…Dominique Loreau est une essayiste française qui vit au Japon où elle a pris des notes pendant plus de vingt ans. Elle aborde, ici, le poids du matérialisme propre au monde occidental face aux sources du bouddhisme zen et les joies du minimalisme. Les thèmes du soin du corps, de la beauté et du plaisir de la frugalité sont évoqués dans une deuxième partie. Certains de ses conseils sont très pertinents pendant que d’autres paraissent poussés à l’extrême surtout en matière d’alimentation. La dernière partie du livre, consacrée au mental, est certainement la plus enrichissante car elle évoque, notamment, l’importance de l’écriture et de la lecture. En refermant le manuel, quelques pages blanches nous donnent la liberté de rédiger « la liste de vos 1000 petits plaisirs ».

La maison de Sugar Beach. H. Cooper

Helen Cooper - La maison de Sugar Beach - Réminiscences d'une enfance en Afrique.

Ce document, qui se lit comme un roman, est une occasion unique de découvrir l’histoire du Liberia. Grâce au ton enjoué et l’auto-biographie de l’auteure, la lectrice découvre ce pays d’Afrique créé au XIXème siècle par des esclaves affranchis d’Amérique. Helene Cooper, descendante des fondateurs du Liberia, a grandi dans le milieu des Congos, l’élite politique du pays. Très agréable à lire, ce récit révèle d’abord une auteure touchante, intelligente, profondément attachée à son pays d’origine. Le coup d’Etat qui a marqué de manière irréversible, la vie de cette Libérienne et de son pays, redonne, au milieu du document, un nouvel élan en nous laissant parfois stupéfaits. Les tonalités, les senteurs, l’amitié et l’amour ainsi que les mots choisis par Helene Cooper laissent transparaître, de manière inégalée, les vraies couleurs du Liberia. Excellent moment de lecture. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2012, Document.

L’Intranquille- Gérard Garouste avec Judith Perrignon

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A travers ce récit très personnel, la lectrice découvre l’homme et l’artiste qu’est Gérard Garouste. Grâce à la limpidité du style de Judith Perrignon, la lecture de cet ouvrage est une vraie découverte qui se mêle à un agréable moment de lecture. Pourtant, au fil des premières pages, la lectrice s’interroge, se demande où le narrateur l’emmène. Le premier épisode du délire ranime le texte par un léger suspens qui ne faiblit pas. On ne peut être que touchée par cet homme qui se présente avec humilité face à sa maladie, sa vie, ses toiles. Sa clairvoyance va jusqu’à surprendre la lectrice par ses mots qui sonnent tellement justes. L’amour filial transparaît de manière évidente dans ce document malgré l’incompréhension, le fossé qui sépare le père du fils. Le côté anecdotique plaît parce que tellement bien rédigé par Judith Perrignon. Zeste d’humour très apprécié. Pas d’ennui et une véritable envie d’en savoir plus, de regarder ce petit garçon grandir à travers les pages de ce document comme on feuillette un album. Il paraît évident que c’est bien la complexité et la fragilité de cet artiste qui lui donnent son talent. Gérard Garouste est comme interné dans son propre chaos, dans une tourmente personnelle empreinte de mots et de couleurs. L’ artiste se révèle généreux, intègre, chanceux et doué pour la vie. Voilà un homme bien plus équilibré que certains sains d’esprit. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010.

L’homme qui m’aimait tout bas-E. Fottorino

Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010, document. Très beau texte d’Eric Fottorino sous forme d’éloge funèbre. Recherche vaine d’explication au suicide de son père adoptif. Question lancinante du pourquoi. Cet homme de lettres, sait parfaitement manier les mots, choisir méticuleusement ses métaphores. Style journalistique ; précision et clarté dans son écriture à travers des paragraphes courts. Document empreint de tristesse, d’émotions presque palpables. Récit d’un bout de vie, d’un retour au pays de l’enfance, de souvenirs épars teintés d’exotisme et de cyclisme. Eric Fottorino s’adresse tantôt directement à son père tantôt à la lectrice afin de faire l’esquisse de l’homme qui a marqué sa véritable naissance, son enfance. Portrait du père qui nous apparaît chaleureusement derrière les mots. A travers ce texte courageux, la lectrice ressent le sentiment de culpabilité, l’amour filial et le chagrin de l’auteur. Ultime hommage du fils qui lui aussi aimait son père tout bas. Excellent moment de lecture. Eric Fottorino, ancien directeur du Monde est un auteur accessible, dans tous les sens du terme.