Les Bertignac. P. Eyghar

Prix Gulli du roman 2012! Un roman adapté aux garçons (et aux garçons manqués) de 8 à 13 ans. Un livre d’aventure où le lecteur apprend des réalités scientifiques de manière ludique. Tarko et sa soeurette se retrouvent dans la jungle, poursuivis par des dinosaures…Suspense, frissons et humour caractérisent ce 1er tome très réussi. Tarko s’adresse directement à son lecteur, ce qui plaît beaucoup et facilite la lecture. Le shamanisme a, ici, une place particulière qui donne la touche magique de ce roman singulier. Les couvertures des Bertignac cachent des indices mystérieux que le jeune lecteur s’empresse de déchiffrer. Epais mais efficace! Petit clin d’oeil à Eygalières en passant… Cliquez sur l’interview exclusive de l’auteur ci-dessus pour en savoir plus!

 

Brigitte Bardot, plein la vue. M.D. Lelièvre

 

Brigitte Bardot - Plein la vue

Marie-Dominique Lelièvre idolâtre l’actrice en retraçant son parcours d’enfant bourgeoise, de femme, d’actrice et de mère à ses heures. Nouvel élément pour la lectrice puisque l’auteur dévoile l’amblyopie de Brigitte Bardot qui ne voit donc que d’un oeil. Ceci explique peut-être cela. Marie-Dominique Lelièvre est tellement passionnée par son sujet qu’elle s’égare parfois au cours des pages à la recherche de la véracité d’un détail, d’une anecdote. La lectrice découvre, à travers cette biographie, une femme égocentrique qui n’a pas de limites dans sa vérité et que l’auteur excuse presque systématiquement. La liste de ses amants est aussi impressionnante que celle de Carla. Son travail, ses films et les tournages, dont le livre fait référence, sont interessants car nous renseignent sur la période des années 50-80 en France. L’auteur va jusqu’à tenter de décrire le « style BB » dans un chapitre surprenant. Elle nous parle aussi de l’autre vie de Brigitte Bardot et de son combat pour les animaux. Il y a quelque chose d’étonnement moderne dans cette biographie singulière. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Diane Arbus. P. Bosworth

Diane Arbus, une biographie

Une autre biographie de la photographe mais qui résonne différemment. L’auteur retrace la vie de cette petite fille juive née en 1923 à New York. Une enfance dorée pour Diane, dans sa famille propriétaire des magasins « Russek ». La jeune fille était déjà différente des autres enfants car vive et intelligente, jolie aussi. L’auteur va s’étendre longuement sur cette enfance en apportant différents éclairages. Elle fait notamment le lien entre son travail caractérisé par les « freaks » (monstres) et son attirance pour l’interdit, le différent et la mythologie. Patricia Bosworth nous donne une clé pour mieux appréhender cette photographe, son oeuvre, sa vie, ses amours et son suicide. A noter aussi qu’à travers cette biographie, la lectrice découvre d’autres artistes faisant partie de l’entourage de Diane Arbus. Quelques détails à propos de sa vie de femme et de mère nous renseignent aussi sur son parcours familial chaotique. Son talent ne sera jamais reconnu de son vivant. « Tout est dans la sensation, pas l’émotion » disait la photographe.  Un autre instantanné de cette grande artiste. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Elizabeth, la reine mère. W. Shawcross

Elizabeth, la reine mère

Travail méticuleux presque scolaire de l’auteur qui retrace la vie centenaire de cette reine sujette aux bronchites. A noter que cette biographie est une commande et qu’un doute subsiste au sujet des véritables origines de la reine. Notons, la richesse des détails, la précision des faits et l’humour anglais dans cette biographie. L’auteur décrit le parcours de cette aristocrate qui traversa deux guerres après une enfance idyllique passée à Glamys. La lectrice assiste aux balbutiements de son histoire d’amour avec Bertie (cf « le discours d’un roi) ainsi qu’aux naissances de ses filles. A travers des lettres et témoignages, l’auteur nous fait découvrir les moeurs de la famille royale toute entière. Elizabeth semblait être la reine idéale, proche du peuple. Elle vivait chaque jour comme si demain « elle pouvait rouler sous un gros bus rouge! » C’était la doyenne d’une vie royale bien agitée, remplie de visites officielles et obligations diverses. Derrière ce témoignage, apparaît une femme, une mère, une grand-mère drôle et digne. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Une femme fuyant l’annonce. D. Grossman

Une femme fuyant l'annonce - David Grossman

Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro, 2012, catégorie Roman Etranger.      Roman aussi ardu que le chemin qu’emprunte Ora, accompagnée d’Avram, son amour de jeunesse. Ora fuit l’annonce de la mort de son fils soldat israelien. Cette mère divorcée, vieillissante, va marcher longtemps, en Galilée, en espérant échapper à la terrible nouvelle. Le trajet qu’ils vont parcourir est à l’image de sa vie, parfois magnifique, serein mais aussi douloureux ou semé d’obstacles. David Grossman mêle intimement ses personnages à la faune et la flore des paysages en faisant ressortir le caractère primaire de leurs instincts voir leur bestialité. Ora se retrouve face contre terre lorsqu’elle se remémore sa vie familiale, ses amours et ses fils. Ce roman épais, parfois brousailleux nous aide à mieux comprendre l’impact de la guerre sur le psyché des israeliens.

Olympe de Gouges. Catel& Bocquet

Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro, 2012, catégorie Biographie.                    Belle surprise pour une biographie sous forme de BD. Le portrait en pied d’une féministe qui paya de sa vie sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Née Marie Gouze en 1748, cette femme résolument républicaine, s’exprimait dans le registre du théâtre d’actualité pour faire passer ses idées comme « zamor et Mirza » à propos de l’esclavage des noirs ou « le couvent » à propos des femmes condamnées à la réclusion religieuse. Olympe fut également trahie par sa réputation de libertine qui nous vaut, d’ailleurs, quelques planches coquines dans cette biographie de 400 pages. Les dessins ne représentent pas le meilleur atout du livre. Mais le soucis du détail des auteurs livre une histoire, dans l’histoire, authentique. Une belle façon de réétudier cette riche période de la révolution française.

Je ne suis pas celle que je suis. Ch. Djavann

Je ne suis pas celle que je suis

Deux histoires pour une même femme dans ce roman étrange. D’un côté, une iranienne  qui raconte sa jeunesse deTéhéran au golf persique en passant par  Dubaï et les rives du Bosphore où elle  connaîtra, tour à tour, l’amour, la honte, la prostitution, l’inceste, la torture…  De l’autre, la vie de Donya à Paris où, touchée par l’exil et la solitude, elle va entreprendre une psychanalyse. Et c’est bien là, l’originalité de ce roman, où la lectrice assiste à des séances surprenantes, celles d’ une patiente qui apparaît à la fois schizophrène, désespérée, indomptable ou muette. A travers ce roman, c’est l’histoire politique de l’Iran qui apparaît en toîle de fond et qui nous renseigne un peu plus sur l’évolution de cette société islamique. Roman déconcertant. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

La liste de mes envies. G. Delacourt

Une vraie bonne idée, un roman qui sort de l’ordinaire malgré un style cru et familier. Nous sommes dans la ville d’Arras chez Jocelyn et Jocelyne, des gens ordinaires. Tout est d’ailleurs d’un  ennui certain dans la vie de nos personnages qui évoluent entre la mercerie et l’usine. Jocelyne, la tête sur les épaules, excelle dans son métier au milieu des boutons et des dentelles. Son blog est un succès florissant. Elle tente de se convaincre que son mariage n’est pas un mensonge. Mais c’est bien le coeur de l’intrigue qui va nous captiver, nous happer littéralement au milieu de cette histoire de trahison que nous raconte avec vivacité Grégoire Delacourt. Cette intrigue bien ficelée nous entraîne de Bruxelles à Londres en passant par la Côte d’azur.  « Belle du Seigneur » entre les mains, Jocelyne va réussir à faire son deuil tout en remplissant la liste de ses envies tandis que Jocelyn va découvrir, trop tardivement, la signification du mot « symbiose ».  Impossible de ne pas commencer notre propre « liste de nos envies » au moment de refermer ce roman. Excellent moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012. Prix des Lecteurs de l’Express 2012.

Ma vie précaire. E. Fontenaille

Livre Ma vie précaire auteur Elise Fontenaille -Calmann Lévy

Une histoire qui commence particulièrement bien. Une femme actuelle qui se déleste de ses livres, de ses vêtements, de ses meubles, de ses années de matérialisme d’une manière particulièrement poétique et généreuse, à Paris. Une écrivaine à la rue qui va se perdre au fil des pages de St Nazaire à la Guyanne en repassant par Paris. Une écriture lumineuse, une Elise tellement singulière avant qu’elle ne se perde sur « Craigslist » à la recherche de sexe ethnique et tarifé. La vie précaire d’une femme qui s’égare et qui s’accroche à ses amours de passage. Fela sera la résurrection de cette amoureuse de l’ailleurs. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Brune. N. Avril

Brune, moi, Flora Tristan

Nicole Avril retrace la vie tumultueuse de Flora Tristan née à Paris en 1803. Avant-gardiste, pionnière féministe, éprise de liberté, Flora va évoluer de Paris au Pérou dans une société bourgeoise où elle cherchera vainement sa place. Ce petit bout de femme se battera notamment pour la condition des ouvriers tout en cherchant à faire le lien entre socialisme et féminisme. Le style romancé de cette biographie nous aide à nous replacer dans les modes et les moeurs de l’époque. Quelques anecdotes personnelles de l’auteur viennent ponctuer le récit. Nous sommes heureux de faire la connaissance de cette femme bousculée par la vie et les hommes. Une autodidacte qui développera des théories comme celle de l’universalisme en opposition à tous les nationalismes. Une mère  qui va se battre pour la garde de ses enfants suite à un divorce particulièrement sanglant. Le portrait de cette aventurière de l’absolu nous est révélé par Nicole Avril qui nous la présente sans jamais l’enjoliver. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

La comtesse de Ricotta. M. Agus

Les trois livres de la quinzaine

Un roman italien sous le climat particulier de la Sardaigne. Trois soeurs qui vivent, chacune à leur étage, leur vie de femme dans le palazzo familial délabré de Cagliari. La comtesse de Ricotta est l’une des trois; maladroite, cassée par la vie, fille-mère d’un petit retardé. Noémie est, elle, la plus terre à terre des soeurs, la plus fonceuse tandis que Maddalena reste la plus sensuelle quoiqu’infertile. La psychologie des personnages nous intéresse particulièrement dans ce roman qui se révèle sous un angle parfois « pathétriste ». Il y a du monde aux fenêtres de ce palais italien où il est aussi question d’amour, de quête du bonheur, de sexe, de perte, d’abandon, de culpabilité et de maternité. La symbolique du vaisselier nous éclaire sur les personnages et les amours d’Ellias et Noémie. Milena Agus nous donne le goût de la dolce vita à travers la nourriture, la musique, la nature, le soleil sur la mer… Un roman lumineux comme un amant italien, passionné et excessif. Littérature féminine. Livre d’escapade. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Les filles de l’ouragan. J. Maynard

Les filles de l'ouragan joyce maynard Philippe Rey

Excellent roman américain qui prend son point de départ une nuit d’ouragan, en 1949, dans le New Hampshire. Deux filles naissent neuf mois plus tard dans la même maternité. L’auteur va suivre la vie de ces deux familles pendant cinquante ans avec tout un tas de rebondissements et bouleversements liés aux personnages mais aussi à la politique et à la culture américaine. Dana et Ruth prennent la parole à tour de rôle pour décrire leur enfance, adolescence, vie de femme… Peu à peu, un secret va se dévoiler. Les saisons, immuables, rythment ce roman particulièrement bien construit. Les thèmes de l’abandon, la maladie, le cycle de la vie, la sexualité sont, entre autres, abordés sur une bande son tout aussi remarquable. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

La fille tombée du ciel. H.W. Durrow

fille tombée du ciel

Très belle surprise avec ce roman américain métis, bouleversant. L’envol est le thème principal de cette histoire où résonnent les voix de Rachel Morse et de sa mère Nella. Suite à un terrible drame familial, Rachel est recueillie par sa grand-mère paternelle qui va l’éduquer dans la communauté afro-américaine de Portland, en1982.  Intelligente, cultivée, Rachel est une métisse aux yeux bleus née d’une mère danoise et d’un père noir américain qui va tenter de se forger un avenir malgré la haine raciale omniprésente. Elle est, aux yeux des gens qui la regardent, noire malgré elle. Un autre personnage du roman, Brick, va être témoin de sa terrible histoire. Il détiendra, malgré lui, la pièce manquante du puzzle. Le style de l’auteur est particulièrement convainquant, efficace. Ses métaphores ornithologiques nous entraînent dans un roman parfois poétique. Les références littéraires, musicales, télévisuelles, culturelles nous aident à mieux appréhender cette société noire américaine. Heidi Durrow nous parle aussi de la question des origines, de l’abandon, du secret, du deuil, de l’adolescence… Excellent moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

 

Seins & oeufs. M. Kawakami

Un petit roman nippon résolument moderne et ultra féminin. 3 instantanés de vie de femmes qui s’entrecroisent dans la sphère familiale. L’auteur nous fait découvrir le nouveau visage de la société japonaise en toile de fond. L’identité, la difficulté de communiquer, la relation mère-fille, les cycles et périodes de la vie figurent parmi les thèmes abordés. Ce petit roman nous dépayse même si les personnages sont confrontés à des difficultés féminines universelles. Roman intime tout en rondeur. Traduction méticuleuse. Excellent livre d’escapade. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

L’été des serpents. Henri Cueco

L'été des serpents

Une chronique de guerre dans un style familier, cocasse et lubrique.Henri Cueco a aujourd’hui 80 ans et se souvient precisément de son adolescence pendant la seconde guerre mondiale. Il nous livre l’écho d’une période révolue, des souvenirs, en vrac, de son village de Corrèze: le magasin des grands parents, le curé d’Ars, la jolie fille juive du sabotier, la guerre des bandes et la cruauté des hommes. Il superpose ses souvenirs à sa vie, 50 ans plus tard. La lectrice le retrouve philosophe, parfois, dans un style bucolique, quelque part entre le chant des rossignols et le firmament des étoiles. Il oppose la violence de la guerre à la violence du désir et se voit en vishnou ou shiva pour mieux caresser les cuisses des filles pubères. Tino Rossi en bande sonore, ce roman est l’écriture de la mémoire comme image du devenir. Beaucoup d’émotions dans ce livre surprenant.

No et moi. D. de Vigan

Lou Bertignac est une élève douée de 13 ans qui vit à Paris, à notre époque. Grâce à un exposé, elle va s’intéresser à la vie d’une jeune SDF, No. Cette relation amicale va bouleverser la vie de Lou et de sa famille. Après le passage de No, rien ne sera pareil. C’est une expérience déterminante que vont vivre ces deux jeunes filles, à travers la difficulté de vivre, de survivre, d’aimer. Delphine de Vigan aborde beaucoup de thèmes dans ce petit livre discret: la solitude, l’errance, la famille et ses secrets, la maladie, l’adolescence… Ce roman a été adapté au cinéma par Zabou Breitman en 2009.

L’Intranquille- Gérard Garouste avec Judith Perrignon

 GAROUSTE.jpg

A travers ce récit très personnel, la lectrice découvre l’homme et l’artiste qu’est Gérard Garouste. Grâce à la limpidité du style de Judith Perrignon, la lecture de cet ouvrage est une vraie découverte qui se mêle à un agréable moment de lecture. Pourtant, au fil des premières pages, la lectrice s’interroge, se demande où le narrateur l’emmène. Le premier épisode du délire ranime le texte par un léger suspens qui ne faiblit pas. On ne peut être que touchée par cet homme qui se présente avec humilité face à sa maladie, sa vie, ses toiles. Sa clairvoyance va jusqu’à surprendre la lectrice par ses mots qui sonnent tellement justes. L’amour filial transparaît de manière évidente dans ce document malgré l’incompréhension, le fossé qui sépare le père du fils. Le côté anecdotique plaît parce que tellement bien rédigé par Judith Perrignon. Zeste d’humour très apprécié. Pas d’ennui et une véritable envie d’en savoir plus, de regarder ce petit garçon grandir à travers les pages de ce document comme on feuillette un album. Il paraît évident que c’est bien la complexité et la fragilité de cet artiste qui lui donnent son talent. Gérard Garouste est comme interné dans son propre chaos, dans une tourmente personnelle empreinte de mots et de couleurs. L’ artiste se révèle généreux, intègre, chanceux et doué pour la vie. Voilà un homme bien plus équilibré que certains sains d’esprit. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010.

Gatsby le Magnifique. F. Scott Fitzgerald

The cover of the first edition of The SAM SCHMIDT, 1925.

Le roman, américain du 20ème siècle, par excellence. Le cliché d’une époque révolue: l’histoire d’un homme fabuleusement riche, Jay Gatz dit Gatsby, à Long Island dans les années 20. Le décor est féerique comme les cocktails où ce dandy reçoit le gratin new-yorkais. Gatsby cherche à reconquérir un amour de jeunesse, Daisy, l’épouse d’un autre homme. Le roman est doté d’un vrai suspense. Un moment de lecture unique. A noter que ce livre a été republié avec une nouvelle traduction de Julie Wolkenstein, mal reçue dans le milieu littéraire parisien. La première adaptation au cinéma avec Robert Redford et Mia Farrow (1974) est un petit bijou. Leonardo Di Caprio tourne actuellement une nouvelle adaptation cinématographique.

Et si l’amour durait. A. Finkielkraut

Et si l’amour durait

Réflexion du philosophe à travers différents textes dont celui de la princesse de Clèves et l’enigme du renoncement. Le livre interpelle, questionne sur la liberté d’aimer à travers le temps. Un livre d’escapade qui pourrait également faire partie d’une remise en question personnelle. Une analyse du verbe Aimer qu’il faut ensuite essayer de conjuguer. Passionnant et court comme un weekend en amoureux.

Rien ne s’oppose à la nuit. D. de Vigan

Rien ne s'oppose à la nuit

Grand Prix de l’Héroïne « Madame Figaro », 2012, catégorie Roman Français. Grand Prix des lectrices du « Elle » 2012. Prix du Roman Fnac 2011. Prix Roman France Télévisions 2011. Prix Renaudot des lycéens 2011. Très beau livre de littérature féminine largement récompensé. Vibrant hommage de Delphine de Vigan à sa mère Lucile. Récit bouleversant, ponctué d’anecdotes familiales qui nous replongent, en parallèle, dans notre enfance de lectrice. Ce roman raconte la longue descente aux enfers de Lucile qui grandit dans une famille française loufoque aux secrets enfouis. Entre schizophrénie et mal de vivre, Lucile évolue au fil des pages dans sa vie de femme puis de mère. Delphine de Vigan nous émeut en nous faisant partager son enfance avec sa soeur et son adolescence chaotique mais aussi par ses moments de chagrin et de questionnement. Lectrice compatissante. Livre intime et coup de coeur!

Ce que nous avons eu de meilleur. J.P. Enthoven

Ce que nous avons eu de meilleur

Un livre à l’écriture poétique, nostalique. Un style envoûtant, une écriture métaphorique. Le narrateur est captivé par Lavinia dont les yeux ont la couleur d’une « jeune pluie sur l’étang qui dort ». Errant à la recherche du bonheur, le narrateur se retrouve souvent entre les murs de La Zahia, un riad historique. Lavinia le ballade mystérieusement entre Marrakech, Rome et Paris. Son ami Lewis n’est autre que BHL et Ariane, Arielle Dombasle. Il y croise d’autres personnages plus emblèmatiques comme bébé d’Alcantara, Simon, Sucre d’orge ou Suzie et nous raconte, avec humour, des anecdotes de circonstances. Les fantômes de la sensuelle Talitha, Maurice Ronet ou Alain Delon hantent la Zahia pour notre grand bonheur de lectrice. Un livre marrakchi à emporter en escapade.

Brooklyn-C. Toibin

 brooklyn.jpg

Colm Toibin se glisse avec justesse dans la peau d’un personnage féminin. L’histoire d’Eillis, une irlandaise immigrée aux Etats-Unis dans les années 50, qui se retrouve face à ses peurs, ses doutes et ses désirs. Le style de cet auteur nous évoque les films en noirs et blancs de cette époque.Tout y est décrit consciencieusement presque religieusement. Très belle écriture et bon suspens. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

 

Quatre jours en Mars-J.C Grondahl

Roman multiculturel qui décrit en strates familiales, la vie de trois femmes, trois générations. J.C Grondahl se glisse parfaitement dans la peau de ses trois personnages féminins. Roman moderne, stylé et accaparent. Cet écrivain danois nous dresse le portrait de la société entre cultures scandinave et italienne. Très bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

 

L’Alchimiste-P. Coelho

L’Alchimiste

 

 

 

 

Livre clé, incontournable. L’histoire de Santiago, un jeune berger andalou qui est à la recherche de sa légende personnelle. Il partira à la recherche d’un trésor, vers les pyramides, et rencontrer un tas de personnages dont l’alchimiste qui le guidera dans sa quête. Un livre à offrir ou à lire dans des moments de doutes ou de remise en question.

Photo-Photo-M. Nimier

Photo-Photo Marie Nimier

Un roman français tellement original qu’on lui donne une chance de nous étonner. Pourtant, la lectrice hésite parfois à laisser tomber ce roman qui, grâce à certains passages, surprend. A travers ses écrits, Marie Nimier est un auteur attachant. Elle dresse un portrait flatteur de Karl Lagerfeld. Elle dompte ses mots et ses pensées dans un joyeux pêle-mêle. Moment de lecture atypique. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

La couleur des sentiments-K. Stockett

La couleur des sentiments

Roman américain coup de coeur, Grand Prix 2011 du roman, « Elle » magazine France. L’histoire de nounous noires qui élèvent les enfants des « Blancs » du Mississippi dans les années 1960. Une jeune bourgeoise blanche va rassembler les témoignages de toutes ces petites mains, dans l’espoir de changer leurs conditions de travail dans un contexte de lois raciales strictes. Malgré la peur, ces femmes vont se rassembler et témoigner dans un livre en se liant d’amitié. Kathryn Stockett nous peint, avec beaucoup de style, une fresque émouvante de cette Amérique si particulière. Roman féminin par excellence. Excellent livre pour grande escapade.

Prodigieuses créatures-T. Chevalier

prodigieuses_cr_atures

Voilà un livre dont le sujet, a priori, n’est pas des plus captivants. Et pourtant, ce roman à deux voix se lit avec délectation. Les prodigieuses créatures sont les fossiles que deux femmes vont ramasser, ensemble, sur les plages de Lyme Regis, dans les années 1810. Leurs convictions vont se heurter aux certitudes de la communauté scientifique de l’époque. Tracy Chevalier nous raconte avec minutie cette histoire hors du commun, en partie véridique; ces destins de femmes qui évoluent dans un contexte très particulier. Excellent moment de lecture.

Paris-Brest-T. Viel

 Paris-Brest 

 

 

 

 

 

Tangy Viel nous embarque complètement dans son roman familial, dans un style qui n’appartient qu’à lui. La lectrice l’accompagne dans ce texte simple, plein d’humour et de cynisme avec une petite pointe de suspens. Ses longues phrases, truffées de détails, s’étirent de page en page. Le fondu des dialogues à travers le texte, ajouté au style littéraire, donnent rapidement l’impression d’entendre le narrateur nous conter son histoire oralement. Grâce à ce rythme particulier Tangy Viel parvient à laisser la lectrice haletante à la fin de chaque chapitre. Une certaine familiarité avec les personnages et les situations renforce le processus d’identification. Ses hilarantes métaphores et l’imbroglio de quelques scènes nous font passer un bon moment de lecture. Il est question d’argent et de famille qui pèsent de tout leur poids. Le cercle familial comme cercle infernal. L’image même de ce gâteau circulaire est renforcée par ces voyages dans le temps de Brest à Paris puis Paris-Brest. L’excellent choix du titre apporte également une délicieuse note à ce roman très réussi. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010, roman.