La fille tombée du ciel. H.W. Durrow

fille tombée du ciel

Très belle surprise avec ce roman américain métis, bouleversant. L’envol est le thème principal de cette histoire où résonnent les voix de Rachel Morse et de sa mère Nella. Suite à un terrible drame familial, Rachel est recueillie par sa grand-mère paternelle qui va l’éduquer dans la communauté afro-américaine de Portland, en1982.  Intelligente, cultivée, Rachel est une métisse aux yeux bleus née d’une mère danoise et d’un père noir américain qui va tenter de se forger un avenir malgré la haine raciale omniprésente. Elle est, aux yeux des gens qui la regardent, noire malgré elle. Un autre personnage du roman, Brick, va être témoin de sa terrible histoire. Il détiendra, malgré lui, la pièce manquante du puzzle. Le style de l’auteur est particulièrement convainquant, efficace. Ses métaphores ornithologiques nous entraînent dans un roman parfois poétique. Les références littéraires, musicales, télévisuelles, culturelles nous aident à mieux appréhender cette société noire américaine. Heidi Durrow nous parle aussi de la question des origines, de l’abandon, du secret, du deuil, de l’adolescence… Excellent moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

 

Seins & oeufs. M. Kawakami

Un petit roman nippon résolument moderne et ultra féminin. 3 instantanés de vie de femmes qui s’entrecroisent dans la sphère familiale. L’auteur nous fait découvrir le nouveau visage de la société japonaise en toile de fond. L’identité, la difficulté de communiquer, la relation mère-fille, les cycles et périodes de la vie figurent parmi les thèmes abordés. Ce petit roman nous dépayse même si les personnages sont confrontés à des difficultés féminines universelles. Roman intime tout en rondeur. Traduction méticuleuse. Excellent livre d’escapade. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

L’été des serpents. Henri Cueco

L'été des serpents

Une chronique de guerre dans un style familier, cocasse et lubrique.Henri Cueco a aujourd’hui 80 ans et se souvient precisément de son adolescence pendant la seconde guerre mondiale. Il nous livre l’écho d’une période révolue, des souvenirs, en vrac, de son village de Corrèze: le magasin des grands parents, le curé d’Ars, la jolie fille juive du sabotier, la guerre des bandes et la cruauté des hommes. Il superpose ses souvenirs à sa vie, 50 ans plus tard. La lectrice le retrouve philosophe, parfois, dans un style bucolique, quelque part entre le chant des rossignols et le firmament des étoiles. Il oppose la violence de la guerre à la violence du désir et se voit en vishnou ou shiva pour mieux caresser les cuisses des filles pubères. Tino Rossi en bande sonore, ce roman est l’écriture de la mémoire comme image du devenir. Beaucoup d’émotions dans ce livre surprenant.

No et moi. D. de Vigan

Lou Bertignac est une élève douée de 13 ans qui vit à Paris, à notre époque. Grâce à un exposé, elle va s’intéresser à la vie d’une jeune SDF, No. Cette relation amicale va bouleverser la vie de Lou et de sa famille. Après le passage de No, rien ne sera pareil. C’est une expérience déterminante que vont vivre ces deux jeunes filles, à travers la difficulté de vivre, de survivre, d’aimer. Delphine de Vigan aborde beaucoup de thèmes dans ce petit livre discret: la solitude, l’errance, la famille et ses secrets, la maladie, l’adolescence… Ce roman a été adapté au cinéma par Zabou Breitman en 2009.

L’Intranquille- Gérard Garouste avec Judith Perrignon

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A travers ce récit très personnel, la lectrice découvre l’homme et l’artiste qu’est Gérard Garouste. Grâce à la limpidité du style de Judith Perrignon, la lecture de cet ouvrage est une vraie découverte qui se mêle à un agréable moment de lecture. Pourtant, au fil des premières pages, la lectrice s’interroge, se demande où le narrateur l’emmène. Le premier épisode du délire ranime le texte par un léger suspens qui ne faiblit pas. On ne peut être que touchée par cet homme qui se présente avec humilité face à sa maladie, sa vie, ses toiles. Sa clairvoyance va jusqu’à surprendre la lectrice par ses mots qui sonnent tellement justes. L’amour filial transparaît de manière évidente dans ce document malgré l’incompréhension, le fossé qui sépare le père du fils. Le côté anecdotique plaît parce que tellement bien rédigé par Judith Perrignon. Zeste d’humour très apprécié. Pas d’ennui et une véritable envie d’en savoir plus, de regarder ce petit garçon grandir à travers les pages de ce document comme on feuillette un album. Il paraît évident que c’est bien la complexité et la fragilité de cet artiste qui lui donnent son talent. Gérard Garouste est comme interné dans son propre chaos, dans une tourmente personnelle empreinte de mots et de couleurs. L’ artiste se révèle généreux, intègre, chanceux et doué pour la vie. Voilà un homme bien plus équilibré que certains sains d’esprit. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010.

Gatsby le Magnifique. F. Scott Fitzgerald

The cover of the first edition of The SAM SCHMIDT, 1925.

Le roman, américain du 20ème siècle, par excellence. Le cliché d’une époque révolue: l’histoire d’un homme fabuleusement riche, Jay Gatz dit Gatsby, à Long Island dans les années 20. Le décor est féerique comme les cocktails où ce dandy reçoit le gratin new-yorkais. Gatsby cherche à reconquérir un amour de jeunesse, Daisy, l’épouse d’un autre homme. Le roman est doté d’un vrai suspense. Un moment de lecture unique. A noter que ce livre a été republié avec une nouvelle traduction de Julie Wolkenstein, mal reçue dans le milieu littéraire parisien. La première adaptation au cinéma avec Robert Redford et Mia Farrow (1974) est un petit bijou. Leonardo Di Caprio tourne actuellement une nouvelle adaptation cinématographique.

Et si l’amour durait. A. Finkielkraut

Et si l’amour durait

Réflexion du philosophe à travers différents textes dont celui de la princesse de Clèves et l’enigme du renoncement. Le livre interpelle, questionne sur la liberté d’aimer à travers le temps. Un livre d’escapade qui pourrait également faire partie d’une remise en question personnelle. Une analyse du verbe Aimer qu’il faut ensuite essayer de conjuguer. Passionnant et court comme un weekend en amoureux.

Rien ne s’oppose à la nuit. D. de Vigan

Rien ne s'oppose à la nuit

Grand Prix de l’Héroïne « Madame Figaro », 2012, catégorie Roman Français. Grand Prix des lectrices du « Elle » 2012. Prix du Roman Fnac 2011. Prix Roman France Télévisions 2011. Prix Renaudot des lycéens 2011. Très beau livre de littérature féminine largement récompensé. Vibrant hommage de Delphine de Vigan à sa mère Lucile. Récit bouleversant, ponctué d’anecdotes familiales qui nous replongent, en parallèle, dans notre enfance de lectrice. Ce roman raconte la longue descente aux enfers de Lucile qui grandit dans une famille française loufoque aux secrets enfouis. Entre schizophrénie et mal de vivre, Lucile évolue au fil des pages dans sa vie de femme puis de mère. Delphine de Vigan nous émeut en nous faisant partager son enfance avec sa soeur et son adolescence chaotique mais aussi par ses moments de chagrin et de questionnement. Lectrice compatissante. Livre intime et coup de coeur!

Ce que nous avons eu de meilleur. J.P. Enthoven

Ce que nous avons eu de meilleur

Un livre à l’écriture poétique, nostalique. Un style envoûtant, une écriture métaphorique. Le narrateur est captivé par Lavinia dont les yeux ont la couleur d’une « jeune pluie sur l’étang qui dort ». Errant à la recherche du bonheur, le narrateur se retrouve souvent entre les murs de La Zahia, un riad historique. Lavinia le ballade mystérieusement entre Marrakech, Rome et Paris. Son ami Lewis n’est autre que BHL et Ariane, Arielle Dombasle. Il y croise d’autres personnages plus emblèmatiques comme bébé d’Alcantara, Simon, Sucre d’orge ou Suzie et nous raconte, avec humour, des anecdotes de circonstances. Les fantômes de la sensuelle Talitha, Maurice Ronet ou Alain Delon hantent la Zahia pour notre grand bonheur de lectrice. Un livre marrakchi à emporter en escapade.

Brooklyn-C. Toibin

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Colm Toibin se glisse avec justesse dans la peau d’un personnage féminin. L’histoire d’Eillis, une irlandaise immigrée aux Etats-Unis dans les années 50, qui se retrouve face à ses peurs, ses doutes et ses désirs. Le style de cet auteur nous évoque les films en noirs et blancs de cette époque.Tout y est décrit consciencieusement presque religieusement. Très belle écriture et bon suspens. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

 

Quatre jours en Mars-J.C Grondahl

Roman multiculturel qui décrit en strates familiales, la vie de trois femmes, trois générations. J.C Grondahl se glisse parfaitement dans la peau de ses trois personnages féminins. Roman moderne, stylé et accaparent. Cet écrivain danois nous dresse le portrait de la société entre cultures scandinave et italienne. Très bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

 

L’Alchimiste-P. Coelho

L’Alchimiste

 

 

 

 

Livre clé, incontournable. L’histoire de Santiago, un jeune berger andalou qui est à la recherche de sa légende personnelle. Il partira à la recherche d’un trésor, vers les pyramides, et rencontrer un tas de personnages dont l’alchimiste qui le guidera dans sa quête. Un livre à offrir ou à lire dans des moments de doutes ou de remise en question.

Photo-Photo-M. Nimier

Photo-Photo Marie Nimier

Un roman français tellement original qu’on lui donne une chance de nous étonner. Pourtant, la lectrice hésite parfois à laisser tomber ce roman qui, grâce à certains passages, surprend. A travers ses écrits, Marie Nimier est un auteur attachant. Elle dresse un portrait flatteur de Karl Lagerfeld. Elle dompte ses mots et ses pensées dans un joyeux pêle-mêle. Moment de lecture atypique. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

La couleur des sentiments-K. Stockett

La couleur des sentiments

Roman américain coup de coeur, Grand Prix 2011 du roman, « Elle » magazine France. L’histoire de nounous noires qui élèvent les enfants des « Blancs » du Mississippi dans les années 1960. Une jeune bourgeoise blanche va rassembler les témoignages de toutes ces petites mains, dans l’espoir de changer leurs conditions de travail dans un contexte de lois raciales strictes. Malgré la peur, ces femmes vont se rassembler et témoigner dans un livre en se liant d’amitié. Kathryn Stockett nous peint, avec beaucoup de style, une fresque émouvante de cette Amérique si particulière. Roman féminin par excellence. Excellent livre pour grande escapade.

Prodigieuses créatures-T. Chevalier

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Voilà un livre dont le sujet, a priori, n’est pas des plus captivants. Et pourtant, ce roman à deux voix se lit avec délectation. Les prodigieuses créatures sont les fossiles que deux femmes vont ramasser, ensemble, sur les plages de Lyme Regis, dans les années 1810. Leurs convictions vont se heurter aux certitudes de la communauté scientifique de l’époque. Tracy Chevalier nous raconte avec minutie cette histoire hors du commun, en partie véridique; ces destins de femmes qui évoluent dans un contexte très particulier. Excellent moment de lecture.

Paris-Brest-T. Viel

 Paris-Brest 

 

 

 

 

 

Tangy Viel nous embarque complètement dans son roman familial, dans un style qui n’appartient qu’à lui. La lectrice l’accompagne dans ce texte simple, plein d’humour et de cynisme avec une petite pointe de suspens. Ses longues phrases, truffées de détails, s’étirent de page en page. Le fondu des dialogues à travers le texte, ajouté au style littéraire, donnent rapidement l’impression d’entendre le narrateur nous conter son histoire oralement. Grâce à ce rythme particulier Tangy Viel parvient à laisser la lectrice haletante à la fin de chaque chapitre. Une certaine familiarité avec les personnages et les situations renforce le processus d’identification. Ses hilarantes métaphores et l’imbroglio de quelques scènes nous font passer un bon moment de lecture. Il est question d’argent et de famille qui pèsent de tout leur poids. Le cercle familial comme cercle infernal. L’image même de ce gâteau circulaire est renforcée par ces voyages dans le temps de Brest à Paris puis Paris-Brest. L’excellent choix du titre apporte également une délicieuse note à ce roman très réussi. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010, roman.

Ce que je sais de Vera candida-V. Ovaldé

Ce que je sais de Vera Candida

 

 

 

 

 

Véronique Ovaldé réussit à nous faire voyager à travers les pages et les paysages exotiques de Vatapuna. Nos cinq sens en éveil, la lecture de ce roman est particulièrement exquise. La lectrice est littéralement transposée par le style poétique de l’auteur. Véronique Ovaldé fredonne une douce mélodie, une histoire transgénérationnelle. Cette histoire féminine touche essentiellement par son caractère universel, une histoire de mère pour « les siècles des siècles ». La lectrice se laisse bercer par cette mélancolie tropicale et suit consciencieusement le travail d’affranchissement de Véra Candida. L’auteur en utilisant son lexique ludique et humoristique, touche la corde sensible de la lectrice : celle de l’enfance, de l’amour, de la mort et des souvenirs. Ce livre est un monde de femmes à lui tout seul, là où la part féminine prédomine. Même si le récit est souvent glauque et triste, aucun ennui ne vient perturber la lecture. Très belles métaphores de l’auteur qui s’adresse à la lectrice dans son langage intime. Nombreux rebondissements qui rythment la lecture à travers une dimension végétale, animale et minérale. Chaque chapitre, et son titre, est une découverte. « Du Nord, du Sud au Sud du Nord », l’atmosphère qui se dégage de ce merveilleux livre nous fait vivre une expérience unique. Livre coup de cœur. Une auteur profondément humaine. Prix Renaudot des lycéens 2009. Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010, Roman.

Le rêve d’Amanda Ruth-M. Richmond

Le rêve d’Amanda Ruth était d’aller en Chine à la recherche de ses racines. Son meurtre a réduit ce rêve à néant. Jenny, son ex petite amie, homosexuelle, va entreprendre le voyage, 14 ans plus tard afin d’y répandre ses cendres. Mais son mariage hétéro bat de l’aile et le couple va vivre d’autres expériences au cours de ce pèlerinage. M. Richmond peint le portrait d’une Chine, à la fois, ancestrale et moderne avec en toile de fond le site des trois gorges. Style américain dans le fond et sur la forme. Suspens moyen. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

La vie est brève et le désir sans fin. P. Lapeyre

 

Livre sur l’attente, la perte, la désintégration du couple, l’argent, la famille, la vieillesse, le mensonge, la maladie…Patrick Lapeyre arrive à se glisser, avec succès, dans la peau de chacun de ses personnages. Roman très français, très actuel, bilingue. Ce n’est pas un roman réjouissant mais clairvoyant et plein d’émotions. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011. Prix Femina 2010.

La guerre amoureuse. J-M. Rouart

 

La guerre amoureuse

Ce maître des mots nous raconte avec délicatesse une histoire d’amour, de jalousie et de mensonges. Le style est impeccable et le roman passionnant. Helena mène par le bout du nez notre narrateur tout comme Jean-Marie Rouart nous tient par son histoire captivante, jamais vulgaire. De Paris à la Finlande en passant furtivement par Venise, le narrateur passe d’un amour fou à une jalousie maladive et une souffrance lancinante. La guerre amoureuse a bien lieu pour notre bonheur de lectrice. Très bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

La Casati-C. de Peretti

La Casati

Roman coup de coeur. Camille de Perreti tient son sujet et façonne ce roman avec brio. Captivant parallèle de muses déchues entre la narratrice et la Casati. L’opulence, le faste, la fortune de cette aristocrate dans les années 1920 éblouissent la lectrice qui assiste impuissante à l’inéluctable décadence de la marquise italienne. Grâce à la profusion de détails, la lectrice touche du doigt l’excentricité, la bizarrerie de cette muse loufoque et voyageuse. Camille de Peretti brode son roman avec autant d’éclat que celui des lustres du Palazzo dei Leoni. Entre les mots et les gondoles « amore mio », la Villa Amalia et la grandeur du Palais Rose, la lectrice entrevoit le boa préféré de son héroïne glissant du sol marbré de l’hôtel Paradisio jusqu’au Ritz. Il était une fois une grande tragédienne italienne et ses amours dérisoires. Une femme qui, d’après la légende, fut la plus représentée dans l’Art après Cléopâtre et la Vierge Marie. Il était une fois une femme qui avait tout et qui se retrouve avec rien. Il était une fois un excellent moment de lecture.

Chevalier de l’ordre du mérite. S. Testud

 

Chevalier de l'ordre du mérite

 

 

 

 

 

 

 

 

Roman très français, pétillant, léger…Sylvie Testud a un humour contagieux. Elle trace le quotidien d’une trentenaire en couple, une maniaque cherchant à tout contrôler et qui n’y arrivera pas. C’est un livre qui fait du bien et que l’on visualise facilement à travers les mots. A emporter en escapade. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

L’homme qui m’aimait tout bas-E. Fottorino

Grand Prix des lectrices du « Elle » 2010, document. Très beau texte d’Eric Fottorino sous forme d’éloge funèbre. Recherche vaine d’explication au suicide de son père adoptif. Question lancinante du pourquoi. Cet homme de lettres, sait parfaitement manier les mots, choisir méticuleusement ses métaphores. Style journalistique ; précision et clarté dans son écriture à travers des paragraphes courts. Document empreint de tristesse, d’émotions presque palpables. Récit d’un bout de vie, d’un retour au pays de l’enfance, de souvenirs épars teintés d’exotisme et de cyclisme. Eric Fottorino s’adresse tantôt directement à son père tantôt à la lectrice afin de faire l’esquisse de l’homme qui a marqué sa véritable naissance, son enfance. Portrait du père qui nous apparaît chaleureusement derrière les mots. A travers ce texte courageux, la lectrice ressent le sentiment de culpabilité, l’amour filial et le chagrin de l’auteur. Ultime hommage du fils qui lui aussi aimait son père tout bas. Excellent moment de lecture. Eric Fottorino, ancien directeur du Monde est un auteur accessible, dans tous les sens du terme.

Diane Arbus-V. Binet

Diane Arbus

 

 

 

 

 

Violaine Binet retrace avec brio la vie de la photographe Diane Arbus. Méticuleusement, l’auteur replace les pièces du puzzle de sa vie. La lectrice accompagne la photographe dans son travail, jusqu’aux coulisses glauques d’un certain Manhattan. Cette biographie est agréable à lire et fait montre d’un travail de recherche détaillé. Violaine Binet va plus loin que les faits, elle tente de donner une explication au geste irréparable de l’artiste en décrivant la vie d’une femme cassée, douée mais fragile. On ressent, à travers l’écriture, la compassion de l’auteur pour cette artiste maudite. C’est aussi la reproduction d’une époque précise, ce New York d’antan, illustrée par des anecdotes se rapportant à d’autres artistes américains. A travers ce document, Violaine Binet offre une photographie sur laquelle nous découvrons le vrai visage de Diane Arbus. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

Gertrude Stein- N. Satiat

 

Gertrude Stein

Biographie coup de coeur! Nadine Satiat retrace le portrait de ce personnage hors du commun en se plaçant au diapason de cette écrivaine des 19 et 20ème siècles. Gertrude Stein apparaît incroyablement moderne à travers sa maturité précoce et son intelligence. Amatrice d’Art, voyageuse, elle croisera tous les artistes du début du 20ème siècle et se fera connaître à travers son atelier de la rue de Fleurus à Paris. Beaucoup de détails et d’anecdotes enrichissent ce livre de 1238 pages qui n’est, pourtant, jamais lourd. C’est aussi un livre qui traite de l’homosexualité des femmes à cette période. Nadine Satiat a mis huit ans à écrire ce livre et mérite un accueil à la hauteur de son ambition. Elle dépoussière une artiste méconnue qui nous subjugue dès les premières pages. Biographie d’une densité incroyable, bouleversante d’intelligence. Gertrude Stein est définitivement une artiste américaine surdouée, une héroïne de la vie et de la guerre. Nadine Satiat est, dans la vie, aussi enrichissante que sa biographie. Grand Prix de l’héroine « Madame Figaro » 2011. Elue meilleure biographie de l’année 2011 par le magazine « Lire ».

Françoise- L. Adler

Françoise

Grâce à Laure Adler, la lectrice fait connaissance avec Françoise Giroud qui, de par un travail de recherche important, apparaît dans toute sa dimension: une femme, une maîtresse, une amie, une mère mais aussi la co-fondatrice de L’Express. A l’aide de nombreuses anecdotes, la lectrice suit la vie de cette rebelle et referme le livre la gorge nouée. Cette biographie est un bel hommage au combat d’une femme, une part du patrimoine français. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

Helena Rubinstein- M. Fitoussi

couverture

Contrairement à Picasso, Michèle Fitoussi peint avec brio le portrait de ce phénix au féminin: Helena Rubinstein. Avec un vrai soucis du détail, l’auteur retrace le destin de cette impératrice de la beauté, de la fin du 19ème au milieu du siècle dernier. D’Australie à Paris en passant par New-York, la lectrice suit cette femme amoureuse d’Art, une autodidacte. La biographie retrace l’histoire d’une marque, de ses balbutiements à son apogée, jusqu’à nos jours. Un excellent moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.