Brigitte Bardot, plein la vue. M.D. Lelièvre

 

Brigitte Bardot - Plein la vue

Marie-Dominique Lelièvre idolâtre l’actrice en retraçant son parcours d’enfant bourgeoise, de femme, d’actrice et de mère à ses heures. Nouvel élément pour la lectrice puisque l’auteur dévoile l’amblyopie de Brigitte Bardot qui ne voit donc que d’un oeil. Ceci explique peut-être cela. Marie-Dominique Lelièvre est tellement passionnée par son sujet qu’elle s’égare parfois au cours des pages à la recherche de la véracité d’un détail, d’une anecdote. La lectrice découvre, à travers cette biographie, une femme égocentrique qui n’a pas de limites dans sa vérité et que l’auteur excuse presque systématiquement. La liste de ses amants est aussi impressionnante que celle de Carla. Son travail, ses films et les tournages, dont le livre fait référence, sont interessants car nous renseignent sur la période des années 50-80 en France. L’auteur va jusqu’à tenter de décrire le « style BB » dans un chapitre surprenant. Elle nous parle aussi de l’autre vie de Brigitte Bardot et de son combat pour les animaux. Il y a quelque chose d’étonnement moderne dans cette biographie singulière. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Diane Arbus. P. Bosworth

Diane Arbus, une biographie

Une autre biographie de la photographe mais qui résonne différemment. L’auteur retrace la vie de cette petite fille juive née en 1923 à New York. Une enfance dorée pour Diane, dans sa famille propriétaire des magasins « Russek ». La jeune fille était déjà différente des autres enfants car vive et intelligente, jolie aussi. L’auteur va s’étendre longuement sur cette enfance en apportant différents éclairages. Elle fait notamment le lien entre son travail caractérisé par les « freaks » (monstres) et son attirance pour l’interdit, le différent et la mythologie. Patricia Bosworth nous donne une clé pour mieux appréhender cette photographe, son oeuvre, sa vie, ses amours et son suicide. A noter aussi qu’à travers cette biographie, la lectrice découvre d’autres artistes faisant partie de l’entourage de Diane Arbus. Quelques détails à propos de sa vie de femme et de mère nous renseignent aussi sur son parcours familial chaotique. Son talent ne sera jamais reconnu de son vivant. « Tout est dans la sensation, pas l’émotion » disait la photographe.  Un autre instantanné de cette grande artiste. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Elizabeth, la reine mère. W. Shawcross

Elizabeth, la reine mère

Travail méticuleux presque scolaire de l’auteur qui retrace la vie centenaire de cette reine sujette aux bronchites. A noter que cette biographie est une commande et qu’un doute subsiste au sujet des véritables origines de la reine. Notons, la richesse des détails, la précision des faits et l’humour anglais dans cette biographie. L’auteur décrit le parcours de cette aristocrate qui traversa deux guerres après une enfance idyllique passée à Glamys. La lectrice assiste aux balbutiements de son histoire d’amour avec Bertie (cf « le discours d’un roi) ainsi qu’aux naissances de ses filles. A travers des lettres et témoignages, l’auteur nous fait découvrir les moeurs de la famille royale toute entière. Elizabeth semblait être la reine idéale, proche du peuple. Elle vivait chaque jour comme si demain « elle pouvait rouler sous un gros bus rouge! » C’était la doyenne d’une vie royale bien agitée, remplie de visites officielles et obligations diverses. Derrière ce témoignage, apparaît une femme, une mère, une grand-mère drôle et digne. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Olympe de Gouges. Catel& Bocquet

Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro, 2012, catégorie Biographie.                    Belle surprise pour une biographie sous forme de BD. Le portrait en pied d’une féministe qui paya de sa vie sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Née Marie Gouze en 1748, cette femme résolument républicaine, s’exprimait dans le registre du théâtre d’actualité pour faire passer ses idées comme « zamor et Mirza » à propos de l’esclavage des noirs ou « le couvent » à propos des femmes condamnées à la réclusion religieuse. Olympe fut également trahie par sa réputation de libertine qui nous vaut, d’ailleurs, quelques planches coquines dans cette biographie de 400 pages. Les dessins ne représentent pas le meilleur atout du livre. Mais le soucis du détail des auteurs livre une histoire, dans l’histoire, authentique. Une belle façon de réétudier cette riche période de la révolution française.

Brune. N. Avril

Brune, moi, Flora Tristan

Nicole Avril retrace la vie tumultueuse de Flora Tristan née à Paris en 1803. Avant-gardiste, pionnière féministe, éprise de liberté, Flora va évoluer de Paris au Pérou dans une société bourgeoise où elle cherchera vainement sa place. Ce petit bout de femme se battera notamment pour la condition des ouvriers tout en cherchant à faire le lien entre socialisme et féminisme. Le style romancé de cette biographie nous aide à nous replacer dans les modes et les moeurs de l’époque. Quelques anecdotes personnelles de l’auteur viennent ponctuer le récit. Nous sommes heureux de faire la connaissance de cette femme bousculée par la vie et les hommes. Une autodidacte qui développera des théories comme celle de l’universalisme en opposition à tous les nationalismes. Une mère  qui va se battre pour la garde de ses enfants suite à un divorce particulièrement sanglant. Le portrait de cette aventurière de l’absolu nous est révélé par Nicole Avril qui nous la présente sans jamais l’enjoliver. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Diane Arbus-V. Binet

Diane Arbus

 

 

 

 

 

Violaine Binet retrace avec brio la vie de la photographe Diane Arbus. Méticuleusement, l’auteur replace les pièces du puzzle de sa vie. La lectrice accompagne la photographe dans son travail, jusqu’aux coulisses glauques d’un certain Manhattan. Cette biographie est agréable à lire et fait montre d’un travail de recherche détaillé. Violaine Binet va plus loin que les faits, elle tente de donner une explication au geste irréparable de l’artiste en décrivant la vie d’une femme cassée, douée mais fragile. On ressent, à travers l’écriture, la compassion de l’auteur pour cette artiste maudite. C’est aussi la reproduction d’une époque précise, ce New York d’antan, illustrée par des anecdotes se rapportant à d’autres artistes américains. A travers ce document, Violaine Binet offre une photographie sur laquelle nous découvrons le vrai visage de Diane Arbus. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

Gertrude Stein- N. Satiat

 

Gertrude Stein

Biographie coup de coeur! Nadine Satiat retrace le portrait de ce personnage hors du commun en se plaçant au diapason de cette écrivaine des 19 et 20ème siècles. Gertrude Stein apparaît incroyablement moderne à travers sa maturité précoce et son intelligence. Amatrice d’Art, voyageuse, elle croisera tous les artistes du début du 20ème siècle et se fera connaître à travers son atelier de la rue de Fleurus à Paris. Beaucoup de détails et d’anecdotes enrichissent ce livre de 1238 pages qui n’est, pourtant, jamais lourd. C’est aussi un livre qui traite de l’homosexualité des femmes à cette période. Nadine Satiat a mis huit ans à écrire ce livre et mérite un accueil à la hauteur de son ambition. Elle dépoussière une artiste méconnue qui nous subjugue dès les premières pages. Biographie d’une densité incroyable, bouleversante d’intelligence. Gertrude Stein est définitivement une artiste américaine surdouée, une héroïne de la vie et de la guerre. Nadine Satiat est, dans la vie, aussi enrichissante que sa biographie. Grand Prix de l’héroine « Madame Figaro » 2011. Elue meilleure biographie de l’année 2011 par le magazine « Lire ».

Françoise- L. Adler

Françoise

Grâce à Laure Adler, la lectrice fait connaissance avec Françoise Giroud qui, de par un travail de recherche important, apparaît dans toute sa dimension: une femme, une maîtresse, une amie, une mère mais aussi la co-fondatrice de L’Express. A l’aide de nombreuses anecdotes, la lectrice suit la vie de cette rebelle et referme le livre la gorge nouée. Cette biographie est un bel hommage au combat d’une femme, une part du patrimoine français. Bon moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.

Helena Rubinstein- M. Fitoussi

couverture

Contrairement à Picasso, Michèle Fitoussi peint avec brio le portrait de ce phénix au féminin: Helena Rubinstein. Avec un vrai soucis du détail, l’auteur retrace le destin de cette impératrice de la beauté, de la fin du 19ème au milieu du siècle dernier. D’Australie à Paris en passant par New-York, la lectrice suit cette femme amoureuse d’Art, une autodidacte. La biographie retrace l’histoire d’une marque, de ses balbutiements à son apogée, jusqu’à nos jours. Un excellent moment de lecture. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2011.