Sarah, Susanne et l’écrivain. E. Reinhardt

Sarah, Susanne et l'écrivain par Reinhardt

Eric Reinhardt est un auteur singulier qui se glisse, avec une impressionnante facilité, dans la peau de ses personnages féminins. Dans son dernier roman, il est question de Sarah, une architecte quadragénaire qui vit en Bretagne avec ses deux enfants et son mari. Tout a l’air de sourire à cette femme créative et bourgeoise. Pourtant, tous les soirs, son mari a la fâcheuse manie de s’isoler dans une autre pièce de la maison. Petit à petit, la vie de famille se rétrécit. Mal aimée, Sarah se rend compte, par hasard, qu’elle possède moins de la moitié de la maison familiale. Dominée financièrement par son mari, elle lui en parle mais il ne rectifie pas la situation. Alors, Sarah décide de s’éloigner de son foyer pour créer un électrochoc. Mais finalement, son départ va provoquer de l’incompréhension et du désamour. Anéantie, Sarah propose à un écrivain d’écrire son histoire sous le pseudonyme de Susanne. L’idée est intéressante, très prometteuse pour une lectrice qui s’identifie à certains aspects féminins. Les thèmes de l’emprise, du couple et du patriarcat attirent indéniablement l’attention. A cela s’ajoute la vente d’un mystérieux tableau ancien qui tient la lectrice en haleine, quelques minutes. Mais lorsque Sarah fait une crise de démence, le rythme du roman se fracasse brusquement. Déboussolée, la lectrice perd le fil de la lecture. Comme à son habitude, Eric Reinhardt propose une mise en abyme violente qui déconcerte irrémédiablement la lectrice.

Une histoire naturelle de l’amour et de la mort. M. Renkl

Une histoire naturelle de l'amour et de la mort par Renkl

Margaret Renkl est une éditorialiste américaine. Dans ce récit, construit en courts chapitres, elle évoque tendrement sa famille, son enfance en Alabama, et son insatiable curiosité face à une nature en danger. Au fil de la lecture, son histoire personnelle s’entremêle au vivant et touche notre corde sensible. Avec talent, Margaret Renkl superpose le cycle de la vie aux saisons, décrit minutieusement la migration des papillons monarque, la nidification des oiseaux, la férocité de la faune et l’utilité de la flore. Le dénominateur commun du récit est bien l’amour que porte Margaret Renkl aux être vivants, tous condamnés à mourir. Un livre qui émerveille. Lecture coup de cœur. 

Proust, roman familial. L. Murat

Proust, roman familial  par Murat

Laure Murat est une princesse française érudite, historienne et professeure de littérature à l’Université de Californie. Après son « coming out », Laure Murat a préféré s’éloigner de sa famille, ce milieu « de formes vides ». Des années plus tard, dans le cadre d’un projet littéraire au sujet de Marcel Proust, l’écrivaine a trouvé des résonnances entre les membres de sa famille et les personnages issus de l’œuvre : « A la recherche du temps perdu ». Avec talent et perspicacité, Laure Murat ressuscite les membres de son illustre famille et nous éclaire sur le travail et l’inspiration du plus célèbre écrivain français. Au fil de son écriture, Laure Murat découvre le pouvoir d’émancipation de la littérature, son pouvoir de consolation et de réconciliation. Un récit qui montre à quel point Marcel Proust a changé la vie de cette femme. Bon moment de lecture. Prix Médicis Essai 2023.

Paul Newman.

La vie extraordinaire d'un homme ordinaire

Si vous aimez l’acteur américain, Paul Newman, vous aimerez découvrir son incroyable parcours cinématographique, sa vie familiale et amoureuse, ses combats politiques, sa passion pour le sport automobile etc….En 1986, l’année de son Oscar d’honneur, Paul Newman enregistre les souvenirs heureux et malheureux de son extraordinaire destinée. Après sa mort, son ami Stewart Stern rassemble les enregistrements pour construire cette touchante biographie dont la postface est signée par une de ses filles. Au fil des pages, la lectrice découvre la sincérité et la vulnérabilité de la star hollywoodienne à la beauté stupéfiante. Derrière son physique et ses yeux bleus, Paul Newman était aussi un fils, un mari, un père ; un homme ordinaire qui était alcoolique, impulsif et hypersensible. Riche, cette biographie illustrée comporte les nombreux témoignages de proches, camarades d’université, metteurs en scène mais aussi d’acteurs dont Tom Cruise. La lectrice découvre qu’au cours de sa carrière, Paul Newman a participé à une soixantaine de films et a obtenu la récompense du meilleur acteur pour « La couleur de l’argent » (1987). D’ailleurs, dans sa générosité, l’acteur aurait récolté près d’un milliard de dollars pour des œuvres caritatives. Au moment de refermer la biographie, l’envie de visionner ses films l’emporte. Bon moment de lecture.

 

Les lions de Sicile. S. Auci

La saga des Florio, tome 1 : Les lions de Sicile par Auci

Si vous souhaitez vous plonger dans la saga d’une grande famille italienne, ce roman est pour vous. A la fin du 18ème siècle, les frères Florio quittent leur Calabre natale pour s’installer en Sicile. Avec passion et talent, Stefania Auci nous conte l’histoire de ces frères qui se lancent dans le commerce des épices et rencontrent le succès. Malgré la réussite, ils ne sont pourtant pas à l’abri des drames de la vie et du mépris des Palermitains. Dans ce premier tome, la lectrice suit trois générations de Florio avec l’histoire de la Sicile en toile de fond. Les personnages sont puissants, les amours secrètes et les trahisons foudroyantes. Une chronique familiale captivante à suivre dans les prochains tomes. Bon moment de lecture.

Veiller sur elle. J-B Andrea

Veiller sur elle par Andrea

Pourquoi ce roman a t-il remporté le Prix Goncourt ? D’après la lectrice, parce qu’il possède des qualités littéraires, en abondance. Jean-Baptiste Andrea nous emmène en voyage, retrace l’histoire d’un destin, celui d’un garçon italien pauvre, souffrant de nanisme. A la fin de sa vie, dans l’obscurité d’une abbaye, Mimo revient sur son incroyable parcours. Malmené et maltraité par sa famille et ses patrons, notre narrateur va pourtant devenir un grand sculpteur au cours de la première partie du XXème siècle. Au fil des pages de ce roman lumineux, Mimo se révèle à la fois attachant et bouleversant. A l’adolescence, et dans de mystérieuses conditions, il rencontre Viola Orsini, une adolescente issue d’une famille riche et puissante. Rien ne pouvait rassembler ces deux êtres. Pourtant, ils vont se lier d’une profonde et indéfectible amitié tout au long de leur vie. Rebelle, inventive et audacieuse, Viola va tout faire pour échapper à sa condition de femme. La Seconde Guerre mondiale et la montée du fascisme, en Italie, seront des temps forts dans leur relation. Grâce à son talent, Mimo sculpte de nombreuses œuvres dont une énigmatique et magnifique Pietà qui bouleverse le public au point d’être enlevée par le Vatican. Influencé par la beauté et l’Art, Jean-Baptiste Andrea excelle dans sa façon de raconter, de toucher la lectrice en visant le cœur. Ses personnages sont forts au point de continuer à vivre après la lecture de ce roman profond et lumineux. Prix Fnac. Prix Goncourt.

Triste tigre. N. Sinno

Triste tigre par Sinno

En France, 160.000 enfants sont agressés sexuellement, chaque année. Dans 81% des cas, ces violences se déroulent dans le milieu familial. Huit victimes sur dix sont de sexe féminin. Neige Sinno a été violée par son beau père, de l’âge de sept ans à ses quatorze ans. Après un procès où il a été condamné, la jeune femme a rédigé ce bouleversant témoignage. Mais elle prévient d’emblée qu’elle n’est pas sauvée et que son écriture n’est pas thérapeutique. Indispensable, son récit contribue largement à lever le voile sur cet insoutenable tabou de notre société. Au fil des pages, la lectrice découvre une fine analyse du mécanisme des violences sexuelles intrafamiliales. La richesse de ce récit repose notamment sur de nombreuses références littéraires : Nabokov, Toni Morrison Virginie Despentes ou Christine Angot. Le titre fait allusion à l’ouvrage américain « Tiger Tiger » de Margaux Fragoso qui raconte les viols d’une enfant par un pervers. Neige Sinno signe, ici, une confession poignante, intelligente et nécessaire ; une réflexion sur le mal. Excellent moment de lecture. Prix Femina. Prix Goncourt des Lycéens. Prix littéraire du Monde. Prix des Inrockuptibles 23.

La végandelle. L. Bayer

La végandelle par Bayer

Frustrée par le format court des nouvelles, j’ai longtemps préféré lire des romans. Pourtant, après avoir découvert ce recueil, je dois avouer que ces courtes fictions se lisent bel et bien comme un roman. En maîtrisant parfaitement cet exercice de style, Laurent Bayer nous présente une série de personnages et de situations folkloriques. Des caves du palais de justice aux égarements d’Antoine en passant par les soupers de la noblesse belge, l’auteur capte l’attention de la lectrice en la plongeant dans l’univers de sa ville natale, Bruxelles. Inspiré, Laurent Bayer ne manque ni d’imagination ni d’humour. La chute de l’histoire est souvent inattendue et produit son effet. Pour les plus curieux, la signification du titre « la végandelle » se dévoile à la fin de ce recueil de nouvelles qui donne la frite, en ces temps moroses ! Excellent moment de lecture.

Avoir un corps. B. Giraud

Avoir un corps par Giraud

En 2022, Brigitte Giraud a remporté le Prix Goncourt pour son bouleversant récit autobiographique : « Vivre vite ». Curieuse de découvrir un autre livre de cette auteure, j’ai choisi un roman publié en 2013 : « Avoir un corps ». Dans un long monologue, la narratrice décrit son rapport au corps depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte en passant par l’avortement, la maternité et le deuil. Au plus près de sa vérité, Brigitte Giraud nous décrit les premières fois d’une femme, de la joie à la douleur, en cinq parties. Au fil des pages, il est question d’un corps qui bouge et évolue ; un langage. Avec talent et dans un style pudique et délicat, l’écrivaine retrace cette touchante expérience, à la fois singulière et féminine. Excellent moment de lecture.

Tant que le café est encore chaud. T. Kawaguchi

Tant que le café est encore chaud par Kawaguchi

Le succès de cette fiction « feel-good » interpelle. Pourquoi ce roman est-il dans la liste des best seller internationaux ? Voici le pitch : à Tokyo, il existe un café où il est possible de voyager dans le temps en s’asseyant sur une chaise et en suivant certaines règles. Mais l’opportunité ne dure que « tant que le café est chaud ». Au fil des pages, la lectrice suit l’expérience de quatre femmes japonaises qui, tour à tour, vont s’asseoir sur la fameuse chaise de café. Il faut avouer que le début de la lecture est pénible car les deux premiers témoignages sont futiles, caricaturaux et beaucoup trop longs. En poursuivant la lecture, l’histoire du décès de Kumi et de sa sœur chagrinée se révèle bouleversante. Finalement, ce petit livre fantastique rencontre le succès car il traite de thèmes universels comme la mémoire, l’amour et le pardon au pays du Soleil Levant et de ses traditions singulières. Un roman léger, sage et poétique, à lire au cours d’un voyage ! Bon moment de lecture.

Le Pavillon d’Or. Y. Mishima

Le Pavillon d'or

Le Pavillon d’Or est une merveille architecturale du temple Rokuonji, à Kyoto. A partir d’un fait divers, Yukio Mishima romance la vraie histoire d’un bonze (Mizoguchi) qui mit le feu au Pavillon d’Or, en juillet 1950. Bègue au crâne rasé, Mizoguchi est également le narrateur du roman. Avant de plonger dans la fiction, la lectrice vous conseille de passer la longue préface qui oriente trop la lecture. Dès les premières pages, Mizoguchi revient sur son parcours personnel et son intérêt pour le Pavillon d’Or. En devenant bonze, il s’immerge dans la quiétude d’un monastère bouddhique zen, une vie communautaire qui n’échappe pourtant pas à l’hypocrisie, la haine et la trahison. A travers cette fiction, l’auteur montre à quel point, après Hiroshima et la guerre, la foi de la jeunesse est malmenée. Obsédé par la beauté d’une jeune fille décédée, Mizoguchi va mettre en place un mécanisme de déviation étroitement lié à l’énigme de la beauté et au fameux « Pavillon d’Or ». A travers son héros, l’auteur traite brillamment du thème intemporel de la beauté dans un style métaphorique singulier. Au fil de la lecture, les mots se transforment en images poétiques, idéales et typiques du pays du Soleil levant. Pourquoi Mizoguchi va t-il brûler le temple ? Pareil à un koan japonais, chacun interprètera ce récit à sa façon. Bon moment de lecture. 

La petite menteuse. P. Robert-Diard

La petite menteuse par Robert-Diard

Actuellement en salle, deux excellents films français font la part belle à des procès : « Anatomie d’une chute » (Justine Triet) et « Le Procès Goldman » (Cédric Khan). En littérature, « La petite menteuse » décrit le procès en appel d’un homme accusé de viol par Lisa, 15 ans. En première instance, Marco Lange a été condamné à dix ans de réclusion. En position de victime, Lisa avoue finalement son mensonge à sa nouvelle avocate. Lors du procès en appel, Alice Kéridreux va plaider la cause de Lisa devant des jurés effarés. L’enjeux du roman est bien de faire aimer cette petite menteuse malgré la complexité du dossier. Par la voix d’Alice, Pascale Robert-Diard essaie de comprendre pourquoi des adultes, bien intentionnés, ont gobé tout cru le mensonge de l’adolescente. Efficace et bien rythmée, cette brillante fiction plonge la lectrice dans le monde de la juridiction pénale en interpellant tout au long de la lecture. Chroniqueuse judicaire au journal « Le Monde » , Pascale Robert-Diard était particulièrement bien placée pour écrire ce roman puissant. Excellente lecture. Prix Goncourt des Lycéens.

L’atelier d’écriture. N. David-Weill

L'atelier d'écriture par David-Weill

Romancière, Natalie David-Weill a notamment dirigé un atelier d’écriture à Bruxelles. Dans ce dernier roman, elle nous plonge précisément au cœur d’un stage d’écriture. La narratrice s’appelle Esther, célibataire, influenceuse et auteure d’un livre de recettes. A la suite d’une rupture, elle décide de suivre son amie Niki dans son désir d’écriture. Autour d’une table, les deux complices rencontrent cinq autres participants, des hommes et des femmes qui cherchent à parfaire leur technique littéraire. Certains personnages sont attachants, à l’instar de Georges qui traîne son chagrin et écrit des textes pour échapper à l’oubli de sa femme défunte. Dubitative au cours des premières séances, Esther va participer de plus en plus activement à cet atelier hebdomadaire, animé par un certain Stéphane. En s’appuyant sur de nombreuses références littéraires, Natalie David-Weill en profite pour distiller, au fil du récit, de judicieux conseils d’écriture. Bon moment de lecture.  

Le dimanche des mères. G. Swift

Le dimanche des mères par Swift

Ce livre vient d’être adapté au cinéma sous le titre « Entre les lignes » . L’univers de ce roman anglais est semblable à l’atmosphère de « Dowton abbey » car Graham Swift y dépeint subtilement la vie de familles aristocratiques et celle de leurs domestiques, au début du XXème siècle. Traditionnellement, en Angleterre, le dimanche des mères correspond à un jour de congé. Au service de la famille Niven, Jane Fairchild est une orpheline qui se passionne, à ses heures perdues, pour la littérature. En secret, la jeune domestique choisit de passer son dimanche dans les bras de Paul Sherigham, un fils de bonne famille avec lequel elle entretient une liaison. Dans le manoir de Paul, sensualité, grâce et romantisme sont au programme. Mais ce dimanche sera leur dernier rendez-vous car Paul doit bientôt épouser une héritière de sa condition. Pourtant, un imprévu va venir tout perturber. Avec talent, Graham Swift nous fait découvrir les sentiments des deux amants à travers le regard de Jane, à la fin de sa vie. Au fil des pages, Graham Swift dévoile talentueusement la passion dévorante de Jane pour la littérature et son destin singulier.  Bon moment de lecture.

Celle qui est revenue. D. Di Pietrantonio

Celle qui est revenue par Di Pietrantonio

Si vous cherchez une lecture singulière, publiée en édition « Livre de Poche », voici le troisième roman de Donatella Di Pietrantonio. L’auteure nous plonge dans une fiction qui se déroule en Italie, dans les années 70. Après avoir passé une enfance tranquille et bourgeoise, une adolescente découvre qu’elle a été adoptée. Enfant unique, elle est finalement rendue à ses parents biologiques et perd ses repères. L’adolescente vit mal cet abandon et peine à s’adapter à sa famille biologique, nombreuse, pauvre et sans états d’âme. Grâce à sa sœur, Adriana, l’héroïne va finalement réussir à s’adapter à son nouveau milieu. Loin des mensonges et des secrets familiaux, « celle qui est revenue » découvre l’amitié et l’amour filial. Ce récit d’apprentissage bouleverse et rappelle l’univers de la tétralogie d’Elena Ferrante « Une amie prodigieuse ». Bon moment de lecture. Prix Campiello 2017.

Les douleurs fantômes. M. Da Costa

Les douleurs fantômes par Da Costa

J’ai découvert tardivement Mélissa Da Costa à travers son joli roman « Les lendemains ». Malheureusement, son dernier roman « Les douleurs fantômes » ne m’a pas autant enthousiasmé. Pourtant, il faut reconnaître le talent et l’imagination de cette auteure française ; elle sait raconter des histoires même si celle-ci est trop longue. Ambre est le personnage principal de la fiction. La jeune femme n’a plus donné signe de vie à son groupe d’amis depuis sa rupture avec Tim. Un jour, Rosalie contacte Ambre suite à l’absence prolongée de son mari Gabriel. Cinq ans après leur dernière conversation, Ambre rejoint son amie Rosalie pour la consoler. De retour dans la ville d’Arvieux, Ambre revoit son ex petit ami, Tim, en couple avec un certain Anton. Evidemment, les souvenirs rejaillissent et la vie d’Ambre se retrouve chamboulée. Bon moment de lecture.

Archie. A. Cardyn

Archie par Cardyn

Ce petit roman plaira aux lecteurs et lectrices les plus sensibles car il y est question de résilience. Notre narrateur s’appelle Archie, un garçon né d’une mère toxicomane et d’un père absent. Placé en institution, Archie écrit des poèmes à sa mère et cherche à la revoir au moment de l’adolescence. Assoiffé de liberté, Archie va ensuite faire sa valise et quitter l’institution pour marcher sur le sentier des douaniers en Bretagne. Après des centaines de kilomètres, il espère rejoindre une école démocratique ; un pas vers sa liberté. Mais au moment de sa naissance, une sage-femme nommée Madeleine avait veillé sur son berceau. Tout en marchant sur le sentier face à la mer, Archie découvre les carnets de Madeleine ; ses confidences et ses secrets. La plume d’Alia Cardyn est à la fois poétique et émouvante. En nous racontant l’histoire d’Archie, cette auteure belge déploie une palette d’émotions dont certaines touchent au cœur. Bon moment de lecture.

Long week-end. J. Maynard

Résultat d’image pour Long weekend Joyce Maynard. Taille: 119 x 185. Source: www.amazon.fr

Joyce Maynard est une auteure américaine à succès. La lecture de son best-seller « Là où vivaient les gens heureux » ne m’avait pas fait grand effet. Sur les conseils d’une amie, j’ai ensuite acheté un autre roman de la même auteure : « Long week-end ». Cette fois, nous sommes sur la côte Est des Etats-Unis ; l’été 87. A quelques jours de la rentrée scolaire, un garçon et sa mère font des courses. L’adolescent est le narrateur du roman et se prénomme Henry. Dans un rayon de supermarché, Henry rencontre Frank qui lui demande de l’aide car il est blessé. En réalité, Frank vient de s’évader de prison et il va passer le long week-end du Labor Day chez Henry qui habite avec sa mère, Adèle. Joyce Maynard a eu la bonne idée d’écrire cette fiction du point de vue d’Henry car cela procure une certaine fraicheur au roman. Pour notre plaisir de lecture, l’adolescent de treize ans livre ses sentiments et toutes ses émotions. Il aborde plusieurs thèmes dont le divorce de ses parents, ses premiers émois et son amour pour Adèle, cette mère fragile et instable. Pendant six jours, Frank, Henry et Adèle vont vivre un singulier huis clos ; une expérience inoubliable. Excellent moment de lecture.

Le mystère de la femme sans tête. M. Leroy

Le Mystère de la femme sans tête par Leroy

Voici une fiction perturbante. L’auteure belge, Myriam Leroy, retrace la terrible histoire de Marina Chafroff, une femme russe qui vivait en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est en se promenant au cimetière d’Ixelles que l’auteure découvre la tombe d’une jeune femme. Lorsqu’elle se penche sur la pierre de granit sombre, c’est le mot « décapitée » qui la bouleverse totalement. Sur internet, le visage lumineux de cette « femme sans tête » lui apparaît. Obsédée par Marina, l’auteure décide alors de retracer sa vie pour mieux comprendre son terrible destin ; Marina s’est dénoncée suite à un attentat rue Marnix, en 1941. Dès le début de son enquête, Myriam Leroy bute sur le doute : comment une si petite femme a t-elle pu attaquer un soldat nazi ? « Le mystère de la femme sans tête » plane tout au long de la lecture. Ce livre a pourtant le mérite de nous rappeler une histoire oubliée, celle d’une femme qui s’est sacrifiée pendant la guerre, à Bruxelles. D’après la lectrice, Myriam Leroy va trop loin lorsqu’elle nous parle de la famille toute entière de Marina. De plus, les allers-retours dans le temps pèsent au cours de la lecture. Finalement, même si le sujet chamboule la lectrice, la fiction est loin de convaincre.

Les lendemains. M. Da Costa

Les lendemains par Da Costa

Grâce à une amie, j’ai découvert le deuxième roman de Mélissa Da Costa. Dès les premières pages, cette auteure française nous happe en nous coupant le souffle. Amande est l’héroïne de ce roman singulier et bouleversant. Suite au décès inopiné de son mari et de son bébé, la jeune femme s’isole dans une maison en Auvergne, au milieu de la nature. Au plus mal, Amande ne voit pas la vie s’épanouir au jardin et rejette le chat qui rôde autour de la maison. Mais un jour, intriguée par des annotations de l’ancienne propriétaire, Amande tente de redonner vie au potager et reproduit même quelques recettes. Lorsque la fille de l’ancienne propriétaire récupère des affaires dans la maison, Amande se lie d’amitié avec Julie. Sans le savoir, Julie va contribuer à sa reconstruction en aidant Amande à se projeter dans un futur. Si, chez mon libraire, j’ai trouvé le roman de Mélissa Da Costa classé dans la catégorie « feel good », je tiens à préciser que cette fiction n’est pas légère. Au contraire, véritable hymne à la renaissance et à la nature, ce roman captive et interpelle la lectrice jusqu’à la dernière page. Excellent moment de lecture.

Guetter l’aurore. J. Printzac

Guetter l'aurore par Printzac

Ce roman nous replonge dans la période sombre de la Seconde Guerre Mondiale, en France. Tout commence en 2022, lorsque Deborah rentre vivre chez sa mère, après une rupture amoureuse. Dans la maison, Esther, la grand-mère de Deborah, séjourne également. Cette dernière perd de plus en plus souvent la tête, confond sa petite-fille avec une certaine Clara. Qui est Clara ? Intriguée, Deborah se décide à en savoir plus à propos du passé de sa famille juive. Quel a été le parcours de la famille Brodsky, réfugiée au pied des Pyrénées, pendant la guerre ? Deborah repart sur les traces de ses proches, découvre la grande maison délabrée de Saint-Girons et des lambeaux d’histoire. Adolescente, Esther était la fiancée de Marius. Qu’est-il devenu ? Finalement, Clara était la meilleure amie d’Esther. Rebelle, la jeune fille s’était engagée dans un mouvement de Résistance. Malheureusement, des collabos semaient la terreur à Saint-Girons. Avec force, Julie Printzac évoque la jeunesse et les convictions de ces français, prêts à sa battre pour leur pays. Entre fiction et documentaire, Julie Printzac restitue une histoire familiale bouleversante ; une histoire qu’elle porte en elle. Bon moment de lecture.

L’énigme de la stuga. C. Grebe

L'énigme de la Stuga par Grebe

Camilla Grebe est une écrivaine suédoise qui a déjà connu le succès grâce à plusieurs de ses livres : « Un cri sous la glace », « L’ombre de la baleine », « L’archipel des larmes » et « Le journal de ma disparition ». Douée et perspicace, Camilla Grebe nous entraîne, ici, dans un thriller familial long mais efficace. Gabriel, le père de famille, est un écrivain reconnu en Suède. Editrice, Lykke est son épouse et la mère de jumeaux adolescents (Harry et David).  A l’occasion de la fête de l’écrevisse, la petite famille décide d’organiser un dîner dans leur jolie maison suédoise. Parmi les invités, Bonnie est l’amie d’enfance des jumeaux. Au bord du lac, les adolescents s’amusent jusqu’à tard dans la nuit. Au petit matin, Lykke est réveillée par la musique qui résonne encore dans la stuga ; la cabane où dorment les trois adolescents. Mais lorsqu’elle arrive à pénétrer dans la stuga, elle découvre une scène de crime où repose le corps sans vie de Bonnie. A part les jumeaux, qui avait accès à la stuga ? Le cauchemar commence pour la famille mais Lykke va tout entreprendre pour reprendre sa vie en main. Inspirée par « Le mystère à huis clos », Camilla Grebe construit, avec brio, son thriller ponctué d’allers-retours dans le temps. Sang et encre se mélangent dans cette fiction singulière où le monde de l’édition sert de décor. Bon moment de lecture. Grand Prix des Lectrices du « Elle ».

Fuir l’Eden. O. Dorchamps

Fuir l'Eden par Olivier Dorchamps

Sur les conseils de ma libraire, j’ai découvert ce roman singulier qui offre une palette d’émotions. La couverture du livre représente L’Eden, une cité brutaliste de la banlieue de Londres où règne la violence. Dans cette barre d’immeuble en béton, Adam vit avec ses parents et sa petite sœur, Lauren. Le père, surnommé « l’autre » par Adam, frappe allègrement la mère de famille. Un jour, la mère disparaît en laissant, derrière elle, une lettre. D’après « l’autre », elle serait partie en Espagne avec son amant, abandonnant le foyer. Adam et Lauren encaissent, survivent dans la cité en compagnie de ce père alcoolique et brutal. Toujours à court d’argent, Adam fait la lecture à une dame aveugle qui lui sert de mère de substitution. Jusqu’au jour où Adam sauve de justesse une jeune fille sur le quai de l’express. Alors, l’amour devient une quête pour Adam, un adolescent fragile, sensible et attachant. Auteur franco-britannique, Olivier Dorchamps nous embarque totalement dans ce roman social. Son univers singulier accapare l’attention de la lectrice qui retrouve le style de Bruno Masi et la misère sociale des films de Ken Loach. Au fil de cette fiction contemporaine, l’espoir surgit parfois entre les lignes.  Excellent moment de lecture. Prix des lecteurs de la Maison du Livre. Prix Louis-Guilloux.

Joseph Kessel. Y. Courrière

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Cette biographie mythique est à nouveau disponible en librairie. Ami et confident du grand écrivain, Yves Courrière y décrit l’itinéraire compliqué de Joseph Kessel, né dans une famille juive russe. Au début du XXème siècle, la famille de Joseph s’installe en France, à Nice puis à Paris. Au cours de son enfance, le futur écrivain se passionne pour un grand roman français : « Les trois Mousquetaires ». Adolescent, Joseph se fait appeler « Jef » et arpente les rues d’un Paris qui éveille sa curiosité. Elève à la Sorbonne, il s’affirme comme acteur de théâtre et auteur au moment où le premier conflit mondial éclate. Une première œuvre littéraire, écrite à seize ans, révèle sa sensibilité d’écrivain. Mais en pleine guerre des Balkans, Joseph se passionne pour les grands reportages de presse. Trop jeune pour pouvoir s’engager, il devient brancardier dans un hôpital de guerre. Parmi les soldats blessés, Joseph découvre la souffrance, la mort mais aussi l’amour dans les bras d’une infirmière… En partant sur les traces du lion, Yves Courrière raconte la vie trépidante, riche et mouvementée de Joseph Kessel. Dans le détail, il retrace le parcours exceptionnel du romancier prodige au fil de l’histoire du XXème siècle. Bon moment de lecture.

Mon mari. M. Ventura

Mon mari par Ventura

Chaque lectrice retrouvera une part d’elle même dans ce premier roman très réussi. Amoureuse folle de son mari, la narratrice nous raconte sa vie quotidienne et son obsession pour son homme ; du lundi au dimanche. Depuis quinze ans, l’héroïne s’inquiète en permanence pour son mariage, vit dans l’angoisse d’une éventuelle séparation malgré un amour partagé. En cachette, elle accède à la messagerie de son époux, note dans un carnet les comportements suspects, ses réflexions et ses doutes. Pour notre plaisir de lecture, cette traductrice et mère de deux enfants, joue un rôle sans discontinuer. Inspirée par le sentiment amoureux, Maud Ventura s’amuse à caricaturer la dépendance féminine et la passion, à l’extrême. Jubilatoire, ce roman à suspense se lit avec délice. Excellent moment de lecture. Prix du premier roman.

Un été français. Ch. Moguérou

un été français par Moguerou

Christian Moguérou est né à La Rochelle, au cours de l’été 1968. Dans ce roman dense, il nous parle de cette haute saison où la plage grouille de monde, juste avant l’heure de l’apéro. Pieds nus dans sa cabane du Cap-Ferret, le journaliste dévore tant de livres qu’ils sont devenus des meubles à force d’exister. Face au Bassin, le voici qui écrit à propos de ses étés passés en France. Au fil des pages, l’auteur livre ses souvenirs d’enfance, évoque le vestige de ses amours et la trace de ses amis dans le sable en attendant la venue de Louise, Luigi et Gabriel. Erudit, l’auteur se réfère continuellement à la littérature, cite Henry Miller, Lawrence Durrell, Christian Bobin et tant d’autres. Artiste sensible, il fait aussi référence à de nombreux films et une bande-son singulière. A la fois inspiré et passionné, ce narrateur contemporain nous offre une réflexion sur ce que représente l’été français des juilletistes et des aoûtiens en s’appuyant sur sa propre définition. Pour la lectrice, ces mots baignés de soleil dégagent une certaine poésie. Au détour des phrases, elle imagine parfaitement une fin d’été face à ce Bassin qui hésite entre grisaille chinée et soleil timide. Le cœur entre deux rives, Christian Moguérou s’égare souvent au cours de son épopée estivale, laisse dérouler son imagination fertile pour notre plaisir de lecture. Amoureux des femmes et épicurien, il dévore la vie en espérant que l’été se souviendra de lui. Bon moment de lecture.

Le goût du crime. M. et E. Roux

Le goût du crime : Enquête sur l'attraction des affaires criminelles par Roux

Avez-vous le goût du crime ? Passionnés par les faits divers depuis l’adolescence, Emmanuel et Mathias Roux ont analysé le pouvoir d’attraction des affaires criminelles. Au cours de leur fascinante enquête, ils retracent, en détail, des affaires qui ont définitivement marqué l’opinion publique : le petit Grégory, Xavier Dupont de Ligonnès, Jonathan Daval, l’énigme de Chevaline, la disparition du docteur Godard etc…En se basant notamment sur les thèses de Roland Barthes, Emmanuel et Mathias Roux analysent le mécanisme du passage à l’acte en évoquant les troubles de la causalité. Un certain attachement à la vérité pousserait le grand public à s’intéresser à un crime pour essayer de le comprendre en reconstituant les causes ; donner du sens au mal. Existe-t-il un destin de criminel ? Dans cet ouvrage, les auteurs font l’autopsie d’une dizaine de grandes affaires non résolues, en rappelant les faits, l’enquête, les indices et en détaillant les grands moments du procès. Les auteurs abordent également la notion de mythe car, depuis le XIXème siècle, le crime a pris la suite du mythe. Grâce à l’essor de la presse et de ses rubriques consacrées aux faits divers, certaines affaires criminelles sont devenues une source d’influence créatrice (Stendhal, Flaubert, Giono…). En allant toujours plus loin dans l’analyse, les auteurs font le lien entre la figure du héros et celle du hors la loi, sorte d’antihéros. Finalement, les criminels interpelleraient nos consciences : sont-ils humains? Non humains ? Sont-ils des monstres ? Afin d’éclairer les passions que suscitent les affaires criminelles, Emmanuel et Mathias Roux puisent, avec brio, dans l’anthropologie, la philosophie, la psychanalyse et l’histoire. Bon moment de lecture.

La vie des plantes. E. Coccia

La vie des plantes par Coccia

Cet essai captivant a été publié en 2017 et nécessite une certaine concentration pour tout assimiler. Emanuele Coccia est un philosophe italien qui écrit en français. Etudiant dans un lycée agricole, le philosophe a longtemps étudié les plantes ; un monde végétal négligé par les hommes. Malgré les différences évidentes entre l’homme et la plante, le souffle les rassemble. En s’appuyant sur les études de nombreux biologistes, Emanuele Coccia défend sa thèse d’une métaphysique du mélange : grâce à l’occupation des plantes sur terre, les animaux et les hommes ont réussi à vivre dans l’atmosphère (pas seulement la terre) en respirant l’oxygène produit par les plantes ; le lieu du mélange. Au cours de sa réflexion, le philosophe détaille les caractéristiques des plantes : de la feuille à la racine en passant par la fleur. Comme Goethe l’avait déjà annoncé, la feuille est la partie la plus importante de la plante qui permet la photosynthèse. Ensuite, les racines représentent le cerveau des plantes. Elles sont à la fois terrestres et aériennes. Enfin, la fleur représente la raison et le sexe ; une semence qui est une force. Pour poursuivre l’existence, la fleur est l’organe qui s’ouvre au monde et donc au mélange. D’après le philosophe, la terre est un corps céleste, une partie du cosmos qui vit grâce à l’énergie du soleil. Pour lui, respirer signifie s’immerger dans le monde et faire émerger le monde par notre souffle. L’atmosphère est finalement le monde où tout dépend du reste ; un mélange universel.  Excellent moment de lecture. 

Métamorphoses. E. Coccia

Métamorphoses par Coccia

Emanuele Coccia est un brillant philosophe italien. Sa réflexion sur les Métamorphoses se nourrit des œuvres de biologistes dont Darwin. Publié pendant la pandémie de Covid-19, cet essai a résonné d’une manière particulière. Construit en courts chapitres, le livre part de la fascination d’Emanuele Coccia pour la métamorphose d’une chenille en papillon : deux êtres apparemment disparates. Pourtant, malgré leurs différences, la chenille et le papillon partagent bien une même vie. La vie est ce qui passe d’un monde à l’autre, ce qui nous anime tous. Toute espèce naît d’une métamorphose, la relation qui unit le vivant au minéral mais aussi les bactéries, virus, plantes et animaux ; un phénomène de continuité de l’espèce. L’exemple de la naissance vient magnifiquement illustrer sa théorie. Pendant neuf mois, l’enfant est le corps et le même souffle que sa mère. Donner naissance à un enfant, transforme notre expérience en potentiel d’un point de vue anatomique et culturel. Au fil de la lecture, Emanuele Coccia nous invite à regarder le rapport entre les individus, les espèces et Gaia, la terre ; suivre le vivant dans sa continuité. D’après le philosophe, nous sommes tous une même vie, la métamorphose de la chair infinie du monde. Bien qu’enrichissant, cet essai nécessite une certaine concentration afin d’en saisir tout le sens. Bon moment de lecture.

125 et des milliers. S. Barukh

125 et des milliers : 125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides par Barukh

Au fil des pages de ce livre imposant, 125 personnalités racontent 125 féminicides : des femmes assassinées par un conjoint violent. En France, un féminicide a lieu tous les deux jours et demi soit 125 victimes par an. Dans le monde, une femme est tuée toutes les 11 minutes par un proche ; une pandémie de l’ombre. Afin de construire la trame du livre, l’écrivaine Sarah Barukh a retrouvé les familles de victimes pour récolter leurs précieux témoignages. Grâce à leur talent, 125 personnalités ont ensuite esquissé un portrait, tenté de donner un visage à chaque victime. Delphine Horvilleur, Julie Gayet, Andréa Bescond, Isabelle Carré, Leïla Slimani et d’autres célébrités ont accepté d’écrire des textes souvent déchirants, à propos de ces femmes si joyeuses, dévouées et généreuses avant leur mort. A travers ces textes, la lectrice imagine la vie de ces filles, de ces femmes, de ces mères. Elle ressent aussi la douleur, l’impossible deuil et la souffrance des familles. Il existe des points communs à ces féminicides dont le crime de possession. Le nombre de féminicides qui sont commis dans les territoires d’outre-mer est vraiment inquiétant. Sous emprise, Sarah Barukh a elle-même quitté un conjoint violent. Son parcours nous éclaire et nous permet de mieux comprendre les conditions de l’emprise. Au fil des pages, Sarah Barukh questionne des experts comme des avocats, des médecins, une philosophe mais aussi sa propre mère pour essayer de comprendre le mécanisme de l’emprise dans notre culture, la violence envers les femmes et les moyens qui sont mis en place dans notre société patriarcale. Grâce à l’aide d’une association, Sarah Barukh détaille comment et quand quitter un conjoint violent. Incontournable en ce qui concerne les féminicides, ce livre offre des pistes de compréhension et fait l’effet d’un miroir lorsque des femmes racontent le terrible destin d’autres femmes. Excellent moment de lecture.