La revanche de Blanche. E. De Boysson

Un roman historique comme on l’espère et qui nous remémore celui de Françoise Chandernagor avec « l’allée du roi ». Une époque, le 17ème, et des personnages intriguants qui ont parfois existé comme La Montespan, Mme de la Fayette ou Mme de Maintenon.  L’histoire de Blanche de La Motte qui n’a pas connu son père, le Poète Ronan Le Guillou. Abandonnée par sa mère, Blanche va grandir auprès de sa marraine Ninon de Lenclos. Comédienne dans la troupe de Molière puis chez Racine, la jeune femme sera introduite à la cour de Louis XIV dont elle sera la maîtresse et dont elle aura une fille. L’affaire des poisons et les messes noires sont évoqués dans un climat de monarchie absolue. Archi-documenté, ce roman nous replonge avec interêt dans la France du 17ème et ses moeurs de Cour. La psychologie des personnages est particulièrement passionnante. A la fois cocasse et coquin, ce roman se lit avec délectation.

Le premier matin. H. Montardre

Un super petit roman buccolique. Une randonnée où Lucie va croiser le chemin de Jérôme. Un livre aussi vert que sa couverture qui s’adresse aux enfants de 8 à 13 ans. Une nuit de bivouac rapprochera les enfants perdus dans la nature sauvage, juste avant de faire une rencontre tout à fait étonannte. Suspense et petits frissons. Sélection Prix Gulli du roman 2012.

L’accident. A. Aziza

Certaines personnes pensent qu’il ne faut pas écrire à propos d’évènements que l’on n’a pas vécus. Ce livre nous pose la question: peut- on écrire sur n’importe quel sujet? Agnès Aziza a reçu pas mal de critiques négatives par rapport au sujet de son livre. Pour ma part, je trouve qu’il est bien écrit et que, pour un jeune de 8 à 13 ans, sa lecture permet d’appréhender, d’une certaine manière, les réalités de la vie c’est à dire le décès accidentel d’un ado de 15 ans. Bien sûr, tous les accidents de scooter mortels et leurs conséquences émotionnelles ne se produisent pas de la même manière. Mais ce petit livre a le mérite d’exister pour montrer aux jeunes qu’il n’y a pas que des livres d’aventures ou de contes de fées. Sélection Prix Gulli du roman 2012.

Gabriel & Gabriel. P. Alphen

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Un petit bijou littéraire pour enfants de 9 à 13 ans mais aussi pour les parents curieux. Un petit livre symbolique, poétique, fraternel… l’histoire d’une amitié franco-brézilienne entre deux garçons. Pauline Alphen nous fait découvrir le Brézil, sa culture, sa faune, sa flore par son vocabulaire. Un éloge à la vie, au soleil, à la différence. Sélection Prix Gulli du roman 2012. Adorablement bien écrit.

Les Bertignac. P. Eyghar

Prix Gulli du roman 2012! Un roman adapté aux garçons (et aux garçons manqués) de 8 à 13 ans. Un livre d’aventure où le lecteur apprend des réalités scientifiques de manière ludique. Tarko et sa soeurette se retrouvent dans la jungle, poursuivis par des dinosaures…Suspense, frissons et humour caractérisent ce 1er tome très réussi. Tarko s’adresse directement à son lecteur, ce qui plaît beaucoup et facilite la lecture. Le shamanisme a, ici, une place particulière qui donne la touche magique de ce roman singulier. Les couvertures des Bertignac cachent des indices mystérieux que le jeune lecteur s’empresse de déchiffrer. Epais mais efficace! Petit clin d’oeil à Eygalières en passant… Cliquez sur l’interview exclusive de l’auteur ci-dessus pour en savoir plus!

 

Brigitte Bardot, plein la vue. M.D. Lelièvre

 

Brigitte Bardot - Plein la vue

Marie-Dominique Lelièvre idolâtre l’actrice en retraçant son parcours d’enfant bourgeoise, de femme, d’actrice et de mère à ses heures. Nouvel élément pour la lectrice puisque l’auteur dévoile l’amblyopie de Brigitte Bardot qui ne voit donc que d’un oeil. Ceci explique peut-être cela. Marie-Dominique Lelièvre est tellement passionnée par son sujet qu’elle s’égare parfois au cours des pages à la recherche de la véracité d’un détail, d’une anecdote. La lectrice découvre, à travers cette biographie, une femme égocentrique qui n’a pas de limites dans sa vérité et que l’auteur excuse presque systématiquement. La liste de ses amants est aussi impressionnante que celle de Carla. Son travail, ses films et les tournages, dont le livre fait référence, sont interessants car nous renseignent sur la période des années 50-80 en France. L’auteur va jusqu’à tenter de décrire le « style BB » dans un chapitre surprenant. Elle nous parle aussi de l’autre vie de Brigitte Bardot et de son combat pour les animaux. Il y a quelque chose d’étonnement moderne dans cette biographie singulière. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Diane Arbus. P. Bosworth

Diane Arbus, une biographie

Une autre biographie de la photographe mais qui résonne différemment. L’auteur retrace la vie de cette petite fille juive née en 1923 à New York. Une enfance dorée pour Diane, dans sa famille propriétaire des magasins « Russek ». La jeune fille était déjà différente des autres enfants car vive et intelligente, jolie aussi. L’auteur va s’étendre longuement sur cette enfance en apportant différents éclairages. Elle fait notamment le lien entre son travail caractérisé par les « freaks » (monstres) et son attirance pour l’interdit, le différent et la mythologie. Patricia Bosworth nous donne une clé pour mieux appréhender cette photographe, son oeuvre, sa vie, ses amours et son suicide. A noter aussi qu’à travers cette biographie, la lectrice découvre d’autres artistes faisant partie de l’entourage de Diane Arbus. Quelques détails à propos de sa vie de femme et de mère nous renseignent aussi sur son parcours familial chaotique. Son talent ne sera jamais reconnu de son vivant. « Tout est dans la sensation, pas l’émotion » disait la photographe.  Un autre instantanné de cette grande artiste. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Elizabeth, la reine mère. W. Shawcross

Elizabeth, la reine mère

Travail méticuleux presque scolaire de l’auteur qui retrace la vie centenaire de cette reine sujette aux bronchites. A noter que cette biographie est une commande et qu’un doute subsiste au sujet des véritables origines de la reine. Notons, la richesse des détails, la précision des faits et l’humour anglais dans cette biographie. L’auteur décrit le parcours de cette aristocrate qui traversa deux guerres après une enfance idyllique passée à Glamys. La lectrice assiste aux balbutiements de son histoire d’amour avec Bertie (cf « le discours d’un roi) ainsi qu’aux naissances de ses filles. A travers des lettres et témoignages, l’auteur nous fait découvrir les moeurs de la famille royale toute entière. Elizabeth semblait être la reine idéale, proche du peuple. Elle vivait chaque jour comme si demain « elle pouvait rouler sous un gros bus rouge! » C’était la doyenne d’une vie royale bien agitée, remplie de visites officielles et obligations diverses. Derrière ce témoignage, apparaît une femme, une mère, une grand-mère drôle et digne. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.

Une femme fuyant l’annonce. D. Grossman

Une femme fuyant l'annonce - David Grossman

Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro, 2012, catégorie Roman Etranger.      Roman aussi ardu que le chemin qu’emprunte Ora, accompagnée d’Avram, son amour de jeunesse. Ora fuit l’annonce de la mort de son fils soldat israelien. Cette mère divorcée, vieillissante, va marcher longtemps, en Galilée, en espérant échapper à la terrible nouvelle. Le trajet qu’ils vont parcourir est à l’image de sa vie, parfois magnifique, serein mais aussi douloureux ou semé d’obstacles. David Grossman mêle intimement ses personnages à la faune et la flore des paysages en faisant ressortir le caractère primaire de leurs instincts voir leur bestialité. Ora se retrouve face contre terre lorsqu’elle se remémore sa vie familiale, ses amours et ses fils. Ce roman épais, parfois brousailleux nous aide à mieux comprendre l’impact de la guerre sur le psyché des israeliens.

Olympe de Gouges. Catel& Bocquet

Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro, 2012, catégorie Biographie.                    Belle surprise pour une biographie sous forme de BD. Le portrait en pied d’une féministe qui paya de sa vie sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Née Marie Gouze en 1748, cette femme résolument républicaine, s’exprimait dans le registre du théâtre d’actualité pour faire passer ses idées comme « zamor et Mirza » à propos de l’esclavage des noirs ou « le couvent » à propos des femmes condamnées à la réclusion religieuse. Olympe fut également trahie par sa réputation de libertine qui nous vaut, d’ailleurs, quelques planches coquines dans cette biographie de 400 pages. Les dessins ne représentent pas le meilleur atout du livre. Mais le soucis du détail des auteurs livre une histoire, dans l’histoire, authentique. Une belle façon de réétudier cette riche période de la révolution française.

Je ne suis pas celle que je suis. Ch. Djavann

Je ne suis pas celle que je suis

Deux histoires pour une même femme dans ce roman étrange. D’un côté, une iranienne  qui raconte sa jeunesse deTéhéran au golf persique en passant par  Dubaï et les rives du Bosphore où elle  connaîtra, tour à tour, l’amour, la honte, la prostitution, l’inceste, la torture…  De l’autre, la vie de Donya à Paris où, touchée par l’exil et la solitude, elle va entreprendre une psychanalyse. Et c’est bien là, l’originalité de ce roman, où la lectrice assiste à des séances surprenantes, celles d’ une patiente qui apparaît à la fois schizophrène, désespérée, indomptable ou muette. A travers ce roman, c’est l’histoire politique de l’Iran qui apparaît en toîle de fond et qui nous renseigne un peu plus sur l’évolution de cette société islamique. Roman déconcertant. Sélection « Madame Figaro » Grand Prix de l’héroïne 2012.