La vraie vie. A. Dieudonné

La vraie vie par Dieudonné

Si l’expression « roman coup de poing » ne signifie rien pour vous, la lecture de ce livre pourrait vous éclairer. Adeline Dieudonné est une auteure belge au succès fulgurant comme sa plume. Elle raconte une histoire universelle, un conte, qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. La narratrice est une petite fille de dix ans. Elle vit au milieu de la campagne wallonne dans une maison avec quatre chambres: la sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents et celle des animaux empaillés; trophées de chasse du père à la carrure d’équarrisseur, passionné de télé et de whisky. La mère de famille est inexistante, soumise à la brutalité de son mari qui tape sur elle comme sur un « punching ball ». Les deux enfants évoluent, complices et innocents, dans cet univers glauque. Un jour pas comme les autres, un accident ampute brutalement Gilles de son sourire. Confrontée à une réalité qui la dépasse, notre narratrice décide de tout entreprendre pour rendre à son frère sa joie d’enfant… Il y a beaucoup d’amour, de tendresse et d’ironie dans ce roman marqué du sceau de la culture belge. Adeline Dieudonné se révèle audacieuse, entière, et franche; une révélation. Excellent moment de lecture. Prix du Roman Fnac 2018. Prix Filigranes 2018.

La Maison Golden. S. Rushdie

La maison Golden par Rushdie

Ne vous fiez pas à la couverture colorée du treizième roman de Salman Rushdie, ce n’est pas un roman joyeux. Né en Inde, l’auteur érudit des « Versets Sataniques » vient d’adopter la nationalité américaine. La fiction, dont le thème central est celui de l’identité, se déroule à New York. Notre narrateur est un jeune homme belge (!), René Unterlinden, qui souhaite devenir cinéaste. Habitant de Greenwich Village, René fait la connaissance de ses nouveaux voisins indiens : un millionnaire énigmatique prénommé Néron et ses fils Apu, Petya ainsi que Dionysos; la famille Golden. René va peu à peu découvrir pourquoi cette famille a subitement quitté l’Inde et qui est le patriarche. Malheureusement, en se rapprochant de la famille Golden, René va tomber dans le piège tendu par la nouvelle femme de Néron; une femme venimeuse, manipulatrice et vénale. L’intrigue est passionnante mais la lectrice se trouve constamment confrontée à l’actualité, aux pensées de René et à toutes sortes de références cinématographiques, littéraires, historiques et mythologiques. Si vous n’avez pas lu l’équivalent d’une bibliothèque de quartier (et ses dictionnaires), la lecture pourrait s’avérer compliquée. Cependant, ce roman, en lien avec la tragédie grecque, s’intéresse à la question du mal dans un style à la fois drôle, ironique et tragique. Peut-on être quelqu’un de bien et trahir ? Un roman à suspense qui questionne l’Amérique d’aujourd’hui. Bon moment de lecture.

C’est moi qui l’ai écrit! L. Ortegat

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J’ai rencontré Laurence Ortegat dans le cadre du concours « Fintro, écritures noires » de Bruxelles. En tant que finaliste du concours, j’ai pu bénéficier des précieux conseils de ce coach d’auteurs belge. Ecrire un livre est un grand projet et, parfois, l’auteur néglige ses droits. Heureusement, Laurence connaît parfaitement les rouages du milieu de l’édition en France et en Belgique. Fondatrice de « la Compagnie de Lecteurs et Auteurs », elle accompagne le futur écrivain, offre son regard sur le texte et donne des pistes pour l’améliorer;  des conseils adaptés à chaque projet. Dans son livre, Laurence livre sa méthode des « 6R » pour aller jusqu’au bout d’un projet d’écriture en détaillant les différentes étapes de la chaîne du livre: de l’auteur au lecteur. Une approche avisée à consulter si, vous aussi, vous rêvez d’écrire un livre.

Avec toutes mes sympathies. O. de Lamberterie

Avec toutes mes sympathies par de Lamberterie

Dans ce premier roman, Olivia de Lamberterie rend un hommage poignant à son frère disparu. Expatrié à Montréal, Alex s’est donné la mort à 46 ans, en octobre 2015. La journaliste et critique littéraire, au magazine « Elle », nous dévoile sa douleur tout en essayant de comprendre l’ultime choix de son frère. Au fil des pages, elle ne cesse de le chercher : « Où es-tu, mon frère terrible? » tout en guettant le moindre signe.  Avec compassion, la lectrice découvre l’étendue du chagrin d’Olivia, ses questionnements, ses espoirs, ses peurs, ses souvenirs… Comment un homme qui a tout pour être heureux (d’après notre société) peut-il être malheureux au point d’en finir ? L’auteure refait le chemin à l’envers, nous parle d’elle même et de son amour absolu pour Alex, ce garçon joyeux, confident et complice de leur enfance privilégiée dans les beaux quartiers de Paris. Le désespoir est-il un héritage? Derrière son air de fille sage, Olivia de Lamberterie se rebelle, rend des comptes, écrit des mots à l’encre de son cœur; des mots empreints de colère, de révolte, d’espérance et d’amour.  Bon moment de lecture.