Souvenir de l’amour, Chrysis. J. Fergus

Chrysis par Fergus

La découverte du tableau « orgie », peint par l’artiste Gabrielle Jungbluth, marque le point de départ de ce roman sensuel publié en Pocket. Jim Fergus déroule son imaginaire comme une toile de maître sur laquelle il compose, mélange ses couleurs et construit sa ligne: un cow boy et son cheval traversent les Etats-Unis afin de rejoindre la légion étrangère en France, lors de la première guerre mondiale. Au même moment, Gabrielle Jungbluth intègre l’atelier Humbert à Paris. L’artiste cherche l’inspiration dans « le village » de Montparnasse et  choisit le surnom de Chrysis. L’improbable rencontre entre le cow boy et Chrysis cristallise une belle et fragile histoire d’amour. Cette vie romancée replonge la lectrice, avec allégresse, dans le Paris des années folles. Le talent de Jim Fergus repose sur la composition de ce roman fascinant. Le mélange des couleurs  est sublime; la profondeur vertigineuse. Une certaine tension érotique dans le mouvement vient parfaire cette toile au caractère singulier.

De là, on voit la mer. P. Besson

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Inspiré du film de Claude Sautet, «  les choses de la vie » , ce petit roman de Philippe Besson traite du couple. L’histoire se déroule en Toscane, à Livourne, dans un villa d’où on voit la mer. Comme à son habitude, l’auteur utilise les mêmes lignes de force: l’amour, l’infidélité, la trahison, l’ennui…Son héroïne est Louise, une romancière française d’une quarantaine d’années; une femme forte et égoïste, mariée depuis dix ans à François. Elle part dans la villa de Livourne, pour écrire son roman, pendant que François reste à Paris. En Italie, Louise rencontre Luca, un jeune italien qui va réveiller son désir et devenir son amant. Mais, comme dans le film de Claude Sautet, François est victime d’un grave accident de voiture et Louise va devoir rentrer à Paris pour se retrouver face à un choix. Philippe Besson nous parle, ici, d’hésitations sentimentales et de l’usure du temps. Il dresse le portrait d’une femme puissante, libre, qui se retrouve affaiblie par ses sentiments. Ce roman très actuel et très bien écrit, décrypte le fonctionnement du couple. Bon moment de lecture.

Murmurer à l’oreille des femmes. D. Kennedy

 Murmurer à l'oreille des femmes

Même si le titre de ce roman paraît un peu « cavalier », il faut reconnaître que l’idée de publier des nouvelles à propos d’histoires d’amour, est attrayante. Ce roman est accessible car il se lit rapidement et facilement mais surtout parce qu’il est évident, pour la lectrice, de s’identifier à une de ces douze nouvelles. Douglas Kennedy démontre, ici, à quel point la part d’ombre de chacun, le quotidien, les névroses et les obsessions pèsent sur le couple. Petit bémol: rien de très réjouissant, très peu d’espoir donné à la lectrice à propos d’amour. Cependant, Douglas Kennedy a le mérite de se poser de bonnes questions en construisant ce puzzle sentimental.

La Déesse des petites victoires. Y. Grannec

Yannick Grannec nous raconte la vie du couple Kurt et Adèle Gödel ou l’histoire de deux mondes. En effet, Kurt Gödel  fut l’un des plus grands mathématiciens du siècle dernier alors que sa femme, ancienne danseuse de bar, sacrifia sa vie pour être l’épouse du génie. Le mérite du roman est de nous renseigner sur la vie de cet homme hors du commun, invivable au quotidien, mais surtout de nous replonger dans l’Europe et l’Amérique des années vingt aux années quatre-vingt. A travers le regard d’une jeune documentaliste, chargée de récupérer les archives de Kurt Gödel, Yannick Grannec retrace le parcours de ce couple improbable. Le roman n’est pas vraiment captivant mais si vous aimez les théorèmes, principes, hypothèses ou probabilités vous découvrirez le travail de Gödel mais aussi celui d’Einstein, Morgenstern, Turing et autres scientifiques de l’époque. A mes yeux, c’est la rencontre entre Anna Roth (la documentaliste) et Adèle (la femme de Gödel), deux femmes en miroir, qui suscite l’intérêt de la lectrice car elles se trouvent, à un moment de leur vie, confrontées au même choix amoureux. Le titre rend hommage à Adèle et à ses petites victoires remportées sur la vie. Prix des Libraires.