Une collection de trésors minuscules. C. Vermalle

Voici le deuxième titre de la sélection « la vie est un roman » . Au fil des premières pages, j’ai eu un peu de mal avec le style de cette auteure, le choix du vocabulaire et l’utilisation du mot « minuscule » à tout-va. Mais, au bout du compte, ce roman grand public, dont le thème principal est la quête du bonheur, s’est révélé être une agréable surprise. Les toiles impressionnistes de Monet servent de fil conducteur à la lectrice tout au long de cette chasse au trésor instructive et poétique. Beaucoup de fraîcheur, d’imagination et de créativité se dégagent de ce roman très actuel qui comporte, toutefois, beaucoup de clichés. En résumé: Frédéric Solis est un jeune avocat parisien brillant qui vit au-dessus de ses moyens, dans tous les sens du terme. Un jour, un notaire lui annonce un héritage mystérieux tandis que le vent tourne pour Frédéric…Caroline Vermalle transmet, ici, quelques recettes de bonheur et d’espoir qui font de son livre un moment réjouissant de lecture. La lectrice se laisse entraîner, au fil des pages, dans cette chasse au bonheur sans lassitude.

Deux veuves pour un testament. D. Leon

Deux veuves pour un testament

Lors d’un merveilleux voyage à Venise, un vénitien m’a parlé des romans de Donna Leon. J’ai, donc, lu la 20ème enquête du commissaire Brunetti qui vient de paraître. Ce policier était annoncé « tortueux comme les ruelles de Venise » ce que je confirme. En effet, l’auteure américaine, vénitienne d’adoption, nous livre une fiction, bien rôdée, sans effusion de sang (ou très peu) dont la chute me laisse perplexe. En résumé, une dame âgée est retrouvée morte, dans son appartement de Venise, victime d’une crise cardiaque. Pourtant, son corps porte des traces de violence ce qui éveille des soupçons. Ne se fiant qu’à son instinct, le commissaire Brunetti se lance dans une longue enquête sans véritable rebondissement. D’après moi, le véritable intérêt de ce policier se situe en toîle de fond puisque Donna Leon dénonce les travers de la société vénitienne et ses subtilités. Cette intrigue, agréable à lire, est l’occasion d’arpenter les rues de la cité des Doges et de vivre dans ce microcosme, le temps de la lecture.

Standard. N. Bouraoui

Bruno Kerjen est l’antihéros de ce roman tragique, très actuel. Bruno est un trentenaire « standard » puisqu’il est presque invisible, terne et sans ambition. Employé dans une entreprise de composants électroniques, il mène une vie pépère sans amour, sans surprise et surtout sans prise de risque jusqu’au jour où il recroise le regard de Marlène. Cette femme représentait pour Bruno, du temps du lycée, le fantasme absolu de la beauté féminine. Nina Bouraoui nous donne une représentation de la femme castratrice, toxique et manipulatrice à travers le personnage de Marlène. Et la vie de Bruno va alors basculer…mais de quel côté? Ce roman me laisse perplexe car j’ai eu l’impression de ressasser les mêmes idées, la même détresse, avant l’arrivée de Marlène. En revanche, la fin du roman ne laisse pas de place à l’ennui. La plume de Nina Bouraoui est dense, acerbe. La seule chose que je déplore c’est la vulgarité qui adhère au roman, à propos de la misère sociale et sexuelle notamment. Nina Bouraoui  est une auteure reconnue qui n’a pas besoin de trivialité pour être crédible.

Les fidélités. D. Brasseur

Diane Brasseur - Les fidélités.

Comment vivre l’adultère? Diane Brasseur se met intelligiblement dans la peau d’un homme de 54 ans qui se partage entre sa jeune maîtresse Alix (à Paris) et sa femme (à Marseille). L’homme n’est pas, à proprement parler, « un salaud »; cette histoire lui est tombée dessus. A la veille de Noël, le narrateur a programmé un voyage à New York avec sa femme, son père malade et sa fille. Doit-il quitter sa femme ou sa maîtresse? Beaucoup d’interrogations et de fantasmes dans cette fiction au style sobre. Un roman pour les femmes et surtout pour les hommes qui s’y reconnaîtront. Très bon premier roman.

Expo 58. J. Coe

Expo 58

Le nouveau roman de Jonathan Coe est une fiction truculente à l’humour British. Bien évidemment, il était impossible, pour moi, de passer à côté de ce livre dont l’intrigue se déroule au pied de l’Atomium, mon quartier natal. L’auteur nous embarque dans une comédie vintage réjouissante au moment de « l’Exposition universelle et internationale de Bruxelles », en 1958. Le héros du roman est Thomas Foley, un fonctionnaire naïf et modeste, responsable de la logistique du pavillon britannique sur le site de l’Exposition. Ce jeune trentenaire va devoir partir en mission à Bruxelles, loin de son quotidien, en laissant sa femme et sa fille à Londres. Bien documenté, Jonathan Coe reconstitue tous les éléments de cet événement historique et nous fait revivre avec grand plaisir la « Belgique joyeuse », heure de gloire du temps du roi Baudouin. Dans un climat proche de la comédie « OSS117  » notre héros se lie à une belle hôtesse belge et se retrouve, malgré lui, impliqué dans une affaire d’espionnage. Les personnages de Wayne et Radford forment, d’ailleurs, un duo irrésistible d’agents secrets à la Dupond et Dupont. Chersky, en journaliste russe mêlé au KGB, est un autre personnage mystérieux du roman lié à Emily, une jeune actrice américaine. Jonathan Coe nous livre, ici, une histoire à rebondissements pleine de stéréotypes nationaux, liés au passé, dans un décor factice et temporaire. Roman coup de coeur pour tous!

Sans oublier. A. Bois

Sans oublier

En participant à l’événement « la vie est un roman » organisé par le magazine Lire, L’Express et les éditions Belfond, j’ai rencontré des femmes passionnées et passionnantes. Le roman d’Ariane Bois est le premier de cette sélection. Rencontrer l’auteure du roman est toujours intéressant car cela permet de mieux comprendre sa démarche d’écriture. « Sans oublier » est un roman largement autobiographique. En couverture: la famille d’Ariane Bois du temps de l’innocence. La lectrice ressent beaucoup de compassion pour cette femme qui raconte, sans détour, son histoire douloureuse: suite au décès accidentel de sa mère, la narratrice plonge dans une dépression qui la mènera aux portes de la folie. Dans la seconde partie du roman, la narratrice revient sur le passé de sa mère, enfant juive cachée dans le village du Chambon-sur-Lignon. Les thèmes du secret, du hasard, de l’amour, de la maternité, du deuil et de la rédemption sont largement abordés dans ce roman qui s’adresse à toutes les mères, femmes et lectrices. Suivez la suite de cette rencontre sur Facebook: Sophie Marie Dumont.