Les Apparences.G. Flynn

les apparences

La société américaine est composée de diverses catégories de personnes dont énormément de puritains. Gillian Flynn ne fait absolument pas partie de cette catégorie. Son style est pour le moins brut et salace. Au début de la lecture, ce policier a pourtant toutes les « apparences » d’un bon thriller. En effet, Gillian Flynn joue avec nos nerfs et jongle avec un vrai suspense, il faut le reconnaître. L’idée de départ est bonne et certains chapitres captivent vraiment. Cependant, l’intrigue est beaucoup trop machiavélique et l’histoire définitivement abracadabrantesque. Trop de longueurs dans ce policier, à deux voix, qui ne supporte pas la traduction. L’auteure nous parle avant tout du mensonge et de la désintégration du couple. La fin est à la hauteur du livre: peu convaincante. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Le Pôle Nord en Ballon. E. Pény-Etienne

Elsa Pény-Etienne est la femme du grand explorateur Jean-Louis Etienne. Lors d’un goûter littéraire chez mon amie Delphine, j’ai eu la chance de la rencontrer et de découvrir ses très beaux livres. Elsa relate et illustre, dans celui-ci, la traversée de l’océan Arctique en ballon d’hélium, en avril 2010. Chaque journée d’expédition commence par un détail des paramètres scientifiques susceptibles d’éveiller l’intérêt des enfants (à partir de  neuf ans) comme la longitude, latitude, vitesse du ballon, température… quelques mots spécifiques sont également définis. Confronté à toutes sortes d’évènements, Jean-Louis Etienne va réussir cet incroyable exploit. Ces cinq jours mouvementés sont racontés avec passion et précision.Très belles illustrations. Un livre qui peut susciter des vocations!

Le royaume des loups. K. Lasky

Une fiction, d’une auteure américaine, pour les garçons de 9 à 12 ans. L’histoire du louveteau Faolan, abandonné par sa mère et sa meute. Une ourse va le recueillir et une aventure commence. Pas d’ennui, d’après mon fils, et un bon suspense dans ce premier tome (il y en a quatre). La carte du territoire du « royaume des loups » permet au lecteur de bien suivre les traces de Faolan. Vingt-sept chapitres au grand air pour le bonheur de nos petits citadins.

La réparation. C. Schneck

Rentrée littéraire 2012 : Colombe Schneck, « La réparation » (vidéo)

Colombe Schneck est, depuis 2003, mère d’une petite « Salomé ». A travers le choix de ce prénom, l’auteure décide de remonter le temps pour découvrir le drame qui a bouleversé sa famille maternelle lors de la Shoah. Elle s’interroge sur sa légitimité à écrire son histoire et part finalement pleine de doutes sur les traces de sa famille, du ghetto de Kovno en Lituanie aux camps de concentration. Ce « roman-vrai » est, en fait, un document illustré de quelques photos. Le livre est évidemment touchant et légitime. Cependant, la lectrice ressent l’hésitation de l’auteure tout au long de la lecture et regrette un manque de profondeur. Colombe Schneck dégage pourtant, avec grâce, la beauté féminine derrière l’horreur de la guerre. Elle évoque sa mère, ses tantes et leurs enfants avec amour et compassion. Des lettres touchantes et poèmes viennent intensifier la densité du chagrin. Colombe Schneck nous parle avant tout, dans ce cinquième livre, de la force de la vie. Prix Thyde Monnier 2012. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

La tête à ToTo. S. Kollender

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Sandra Kollender est mère d’un enfant handicapé, atteint du syndrome de West. A travers ce document, qu’elle écrit comme un roman autobiographique, elle invite la lectrice à découvrir sa douleur et son combat. Beaucoup de compassion et d’attendrissement face à cette auteure et les épreuves de sa vie. Dans un style direct et drôle, cynique mais parfois un peu trop féroce, la narratrice décrit sa lutte quotidienne pour l’intégration scolaire de son fils. Un document dont le thème principal est le pouvoir de l’amour maternel. Cette leçon de vie est aussi un cri pour faire évoluer la France et les handicaps: « wake up la France! ». Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2013.

La vérité sur l’Affaire Harry Quebert. J. Dicker

Voici un roman différent; un roman construit « à l’américaine » et dont l’auteur est suisse. Sa jolie couverture est une oeuvre d’Hopper. Ce qui est, d’abord, surprenant pour la lectrice que je suis, c’est de se retrouver dans le contexte de la première élection de Barack Obama et de terminer cette lecture le jour de la réelection du président des Etats-Unis. L’auteur nous entraîne, ici, dans un compte à rebours: l’enquête sur le meurtre de Nola Kellergan dont est accusé, son amant, Harry Quebert. Marcus Goldman, le narrateur, va tenter de démontrer l’innocence de son mentor en enquêtant à Aurora, une ville tranquille en Amérique. Ce livre romanesque, de plus de six cent pages, est un petit bonheur même s’il comporte, évidemment, des longueurs. Les différents scénarios proposés par Marcus Goldman sont systématiquement remis en question et déroutent nos intimes convictions. A travers cette histoire, l’auteur nous parle de notre société mais surtout d’imposture, d’amour et de littérature. Le rôle de l’écrivain y est clairement défini: « Ecrire, cela signifie que vous êtes capable de ressentir plus fort que les autres et de transmettre ensuite. Ecrire, c’est permettre à vos lecteurs de voir ce que parfois ils ne peuvent pas voir. » Le génie de Joël Dicker est d’arriver à téléscoper, avec justesse, différentes époques. Un roman complexe écrit dans un style simple. Prix du Roman de l’Académie Française 2012. Prix Goncourt des Lycéens 2012.