La puissance de la joie. F. Lenoir

Voici un livre anti-déprime qui fait beaucoup de bien en cette fin d’année. Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, traite, ici, du moteur de notre vie: la joie. « Rien ne nous rend plus vivants que l’expérience de la joie » . Mais comment la cultiver dans une société comme la nôtre? Tout en s’appuyant sur des philosophes comme Spinoza, Nietzsche et Bergson, Frédéric Lenoir témoigne de son expérience de vie monastique avec beaucoup d’émotions. Il nous propose une réflexion, un accès vers la joie de vivre: « La joie de vivre que nous avons perdue, celle de notre enfance, vit encore à l’intérieur de nous, telle une source enfouie sous un tas de cailloux. » L’auteur nous conseille de laisser jaillir la joie dans nos vies et nous enseigne une manière de l’apprivoiser par certaines attitudes comme la confiance, l’ouverture du coeur, la bienveillance, la gratitude, la méditation etc… Nous suivons, volontiers, les sages conseils de Frédéric Lenoir pour tendre vers un état de bonheur en accord avec les autres. Moment de lecture propice.

Va et poste une sentinelle. H. Lee

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Cela faisait cinquante ans que les lecteurs attendaient la publication du second roman d’Harper Lee. Après le roman fétiche: « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » , nous retrouvons, avec plaisir, des personnages familiers. Jean Louise Finch (la petite Scout du premier roman) rend visite à son père Atticus dans sa ville natale de l’Alabama au milieu des années cinquante. Vingt ans ont passé et la nation se déchire toujours pour des questions raciales. Ce roman a, bien évidemment, battu des records de ventes proportionnellement à l’attente des lecteurs mais, pour la lectrice que je suis, ce n’est pas un grand livre. L’inégalité raciale aux Etats-Unis est le thème principal de cette fiction désenchantée . Il n’y a plus la moindre trace de magie; aucune tendresse ni poésie de l’enfance. Le ton du roman est particulièrement moralisateur, féroce et révolté. 

10 jours dans un asile. N. Bly

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Voici le reportage passionnant d’une journaliste infiltrée dans l’asile de Blackwell’s Island, à New York, en 1887. Nellie Bly n’a pas froid aux yeux lorsqu’elle se fait passer pour folle afin d’enquêter sur les conditions de vie des pensionnaires de cet établissement. Ce qu’elle va découvrir dépasse tout entendement et nous renseigne un peu plus sur la nature humaine. Au bout de dix jours d’enquête en enfer, la journaliste retrouve sa liberté et publie ce reportage sous forme de feuilleton dans le « New York World » Journal.  Grâce à son travail, une enquête du grand jury fût menée dans cet asile permettant l’amélioration des conditions de vie des internées. En bonus, la lectrice poursuit sa lecture avec un autre reportage: « Dans la peau d’une domestique » , une tentative de Nellie Bly d’enquêter sur les gens de maison via deux agences de placement. Enfin, un dernier reportage « Esclave moderne » traite de son immersion dans une fabrique de boîtes, à New York, où elle recueille les témoignages d’ouvrières attachantes. Ces deux reportages ressemblent aux gravures de métiers anciens aujourd’hui disparus; panorama d’une époque. Nellie Bly fût une pionnière du journalisme d’investigation et une figure légendaire de la presse américaine. Bon moment de lecture.

Ce cœur changeant. A. Desarthe

Agnès Desarthe publie un roman d’apprentissage avec, en toile de fond, une époque: l’affaire Dreyfus, la guerre 14 et les années folles. L’auteure nous raconte l’aventure de Rose dans une fiction hyper romanesque, féminine et féministe. Née au Danemark d’une mère aristocrate et d’un père officier français, Rose se retrouve projetée dans un univers inconnu lorsqu’elle débarque à Paris en 1909. Elle tombe rapidement dans la misère et vivote de petits métiers. La jeune femme porte un regard insolent sur la société française et sur la place des femmes à son époque. A travers des rencontres et divers rebondissements, Rose sera, tour à tour, une fille, une femme amoureuse et une mère célibataire; un cœur changeant. Agnès Desarthe écrit dans un style à la fois poétique et sensuel mais son trait est souvent forcé. Prix « Le Monde » 2015.

Le Palais de minuit. C. Ruiz Zafon

Carlos Ruiz Zafon a publié cette fiction, en 1994, après « l‘Ombre du vent » son premier et sublime roman. La plus grande qualité de cet auteur espagnol est de créer avec talent un univers unique autour de ses personnages. La lectrice se retrouve dans un orphelinat de Calcutta au milieu des années 30. Régulièrement, sept jeunes orphelins se réunissent, en cachette dans le Palais de minuit, pour former le « Chowbar Society », un club secret. Il est question de sortilèges, de démons, de noirceur et de trahisons dans cette fiction fantastique rythmée efficacement. Bon moment de lecture.