Ratburger. D. Walliams

David Walliams - Ratburger.

Zoé a un hamster et elle rêve qu’il soit danseur de hip-hop. Un jour, en rentrant de l’école, Zoé retrouve son hamster mort. Qui l’a tué? Elle adopte, ensuite, un raton qu’elle surnomme Armitage. La belle-mère de Zoé, Sheila, entreprend de se débarrasser du rat mais c’est mal connaître Zoé…Cet autre roman à suspense de David Walliams plaît beaucoup aux pré-ados. Nous retrouvons, en toile de fond, une situation familiale très actuelle, presque dramatique. Pourtant, les personnages renvoient aux jeunes lecteurs beaucoup d’émotions et d’humour. Un bon bouclier contre les écrans!

 

 

Quatre murs. K. Davrichewy

Kéthévane Davrichewy - Quatre murs.

Très beau roman psychologique sur la famille et ses secrets, ses souvenirs, ses blessures… D’emblée la lectrice assiste à des retrouvailles: au moment de la vente de la maison de famille, quatre frères et soeurs se rassemblent avec leur mère entre « quatre murs ». Dans ce roman choral, Saul, Hélène puis les jumeaux Réna et Elias prennent la parole pour revenir sur leur passé: « les souvenirs s’enracinent différemment « . Construit sur la base du chiffre quatre, ce roman nous parle d’enfance, de la perte de l’innocence tout en décryptant méticuleusement les relations fraternelles. Le style est particulièrement subtil et fluide. Chacun se retrouvera dans cette intrigue proche d’une certaine réalité familiale. Moment de lecture nostalgique.

Théorie de la vilaine petite fille. H. Haddad

Hubert Haddad - Théorie de la vilaine petite fille.

Très jolie édition pour un roman qui s’inspire de la véritable histoire des soeurs Fox, à l’origine du spiritisme. En toile de fond, nous découvrons l’Amérique puritaine du 19ème siècle et la vie dans une petite ferme hantée de campagne puis à Rochester où les soeurs ouvrent un cabinet. Hubert Haddad décrit méticuleusement l’atmosphère, l’esprit de cette époque et des personnages mais n’arrive pas à captiver la lectrice. Le rythme de lecture est trop saccadé, interrompu par de multiples éléments et un vocabulaire alambiqué.

Tom Gates, c’est moi! L. Pichon

Liz Pichon - Tom Gates Tome 1 : C'est moi !.

Un livre qui plaît à mon fils de 10 ans. Dans la même veine que le roman « journal d’un dégonflé », ce livre illustré est facile à lire. Le style est très cool et les personnages y sont particulièrement attachants. Divertissant, ce livre n’est pas de la grande littérature mais c’est une bonne alternative aux écrans! A mettre dans leurs petites mains pour un moment de lecture ludique. Prix Roald Dahl Funny Prize du meilleur roman humoristique 2011 pour la jeunesse.

La case de l’oncle Tom. H. Beecher-Stowe

La Case de l'oncle Tom

Un chef d’oeuvre du dix-neuvième siècle, plaidoyer de la cause antiesclavagiste qui fait partie, d’après moi, des dix oeuvres littéraires classiques à lire impérativement vers quatorze-quinze ans. En résumé: Tom est un esclave noir du Kentucky vendu par son propriétaire après un revers de fortune. Heureux au service de la famille Shelby puis chez les Saint Clare, Tom vit ensuite l’enfer chez Simon Legree. Le personnage, éponyme, de l’oncle Tom est particulièrement attachant. Il révèle la force de son caractère et de ses croyances malgré sa misérable vie. Ce roman reste accessible et agréable à lire malgré son implacable réalité. Harriet Beecher-Stowe s’est basée sur de faits authentiques et les personnages sont des portraits d’après nature. A la base de ce roman, il y a bien la révolte de l’auteure contre l’esclavage en Amérique et contre ces propriétaires chrétiens qu’elle qualifie de « despotes irresponsables ». Ce livre a été un des facteurs de l’exacerbation des tensions qui menèrent à la guerre de Sécession.

Réparer les vivants. M. de Kerangal

réparerlesvivants

Voici un roman rare et remarquable. Le temps d’une rotation terrestre, Maylis de Kerangal nous raconte l’histoire de Simon (19 ans) victime d’un accident de la route près du Havre. Arrivé à l’hôpital dans un coma dépassé, Simon devient un donneur potentiel d’organes mais il faut réussir à convaincre ses parents. D’un côté de la France, la mort de Simon est annoncée par étapes à une famille subitement terrassée par le chagrin. De l’autre côté, l’espoir illumine l’annonce d’une nouvelle vie à une femme en attente d’un coeur.  Le style du roman est unique: Maylis de Kerangal écrit de manière chirurgicale, méticuleuse en n’omettant aucun détail. Elle nous livre une nouvelle définition de la mort dans ce roman qui traite du corps et de la greffe. Sa maîtrise narrative étonne; l’investissement est total. Le rythme est cardiaque frôlant parfois l’hyperventilation. La lectrice dispose de peu de temps pour reprendre son souffle au cours de sa lecture. Les personnages dégagent tous, à leur manière, beaucoup d’humanité. La palette de personnalités est particulièrement riche: la famille de Simon et Juliette la petite amie, la chaîne médicale de l’agence de la Biomédecine composée d’hommes et de femmes efficaces et la famille de Claire. Pour ma part, le chapitre consacré à Virgilio Breva ne me semble pas essentiel même si ce personnage joue un rôle crucial au sein de l’équipe médicale. La symbolique du coeur est singulière et magnifique dans cette histoire bouleversante. Maylis de Kerangal s’approprie magistralement « enterrer les morts et réparer les vivants » inspiré par le Platonov de Tchekhov et nous livre un roman profond, dense, poétique mais qui n’est pourtant pas à mettre entre toutes les mains. Grand Prix RTL-Lire 2014. Prix roman des étudiants France Culture-Télérama 2014.