Jane Eyrotica. C. Brontë & K. Rose

Jane Eyrotica - Charlotte Brontë

Premier roman érotique de ce blog. Karena Rose revisite le roman de Charlotte Brontë en lui donnant une dimension sensuelle et sexuelle. La lectrice redécouvre, avec plaisir, ce texte du XIXème siècle qui rencontra, à l’époque, un succès considérable. Jane Eyre est l’héroïne et la narratrice de ce roman. Son enfance malheureuse d’orpheline la condamne, dans un premier temps, à une existence de rêves et de fantasmes. Docile, elle s’abandonne, très jeune, à ses désirs. Ses longues années d’interne à l’Institut Lowood la mène à Thornfield Hall où elle devient gouvernante. Une intrigue amoureuse commence, alors, avec le maître de maison, Mr Rochester. Le roman d’origine est complexe et se base sur plusieurs mythes dont celui de l’exil et du retour. En toile de fond, Charlotte Brontë expose la condition féminine de cette époque, en Angleterre. Karena Rose vient y ajouter une touche érotique et donne, ainsi, une certaine profondeur à l’amour qui unit Jane à Mr Rochester. Pourquoi pas?

Les désorientés. A. Maalouf

Les désorientés, roman

Très beau roman dont l’auteur est un académicien élu en 2010. Amin Maalouf a fui le Liban en guerre pour arriver en France en 1976. Après la publication de nombreux romans, il a obtenu en 2010 le prix « Prince des Asturies » pour l’ensemble de son oeuvre.  Dans « Les désorientés », le narrateur, Adam, est appelé au chevet de son meilleur ami, Mourad. Après trente-cinq ans d’absence, il revient dans son pays natal sans jamais le nommer. Entre nostalgie et désillusion, l’auteur raconte, dans ce roman intimiste, les retrouvailles de ces « désorientés » qui croyaient en un monde meilleur. Les notes et réflexions du narrateur ponctuent le récit et nous éclairent sur le passé des protagonistes mais également sur l’état d’esprit d’Adam durant seize jours. La limpidité du style et la richesse émotionnelle entraînent la lectrice dans une réflexion profonde à propos de thèmes universels: l’enfance, l’amour, la fidélité, l’amitié, la foi, les origines, l’argent, l’avenir du monde…Certains personnages, comme Albert, sont véritablement attachants. A travers l’histoire personnelle de chacun, l’auteur démontre à quel point la vie réserve des surprises; à la fois délicate et cruelle. Un roman qui questionne et offre un lumineux moment de lecture. Coup de coeur! Sélection Prix « Libraire en Seine » 2013.

Suite à un accident grave de voyageur. E. Fottorino

Suite à un accident de voyageur, Éric Fottorino

Eric Fottorino nous a particulièrement ébloui avec son roman « l’homme qui m’aimait tout bas » (cf ce blog). Sa plume poétique et son humanisme caractérisent sa personnalité et son style littéraire. Ce petit livre, d’une soixantaine de pages, est un document qui nous interpelle à propos d’accidents graves de voyageur. Tous les « RERiens » et toutes les « RERiennes » ont été confrontés à ces annonces qui taisent le drame et provoquent des réactions en chaîne parfois surprenantes. Eric Fottorino, usager régulier et sensible de la ligne A, s’interroge sur ces suicides qui ont « proliféré comme une épidémie. » Il cherche à identifier, sans succès, ces gens devenus « impuissants à se trouver la plus petite raison de poursuivre le chemin. » Au-delà des rumeurs, l’auteur scrute leurs visages dans l’oeuvre d’Edward Hopper. Il cherche les mots derrière le silence et nous émeut: « Il est des voyages autour de soi d’où l’on ne revient jamais. La foule était immense mais ils n’ont vu personne et personne ne les a entendus. » Seul le passage lié aux échanges sur forum est un peu long. Eric Fottorino nous parle, avec compassion, de notre société individualiste face à la mort, à la souffrance et la douleur. Un livre à lire, sur la ligne A, entre Cergy et Marne-la-vallée.

 

Arrive un vagabond. R. Goolrick

Robert Goolrick - Arrive un vagabond.

Nous sommes à Brownsburg, une ville paisible de Virginie, au cours de l’année 1948. Charlie Beale arrive au volant de son pick-up, comme un vagabond, chargé de deux valises pleines de matériel de boucher et d’argent. Le talent de Robert Goolrick repose, d’abord, sur la construction de ce roman aux allures paisibles et descriptions bucoliques. Il installe le décor, le cadre de l’intrigue, sereinement. Ses personnages sont des gens simples, noirs et blancs, pieux, honnêtes et bienveillants. L’auteur dépeint, avec justesse, les failles et paradoxes humains de cette tragédie en marche. Charlie va travailler dans la boucherie de la ville et se lie d’amitié avec Alma, Will et leur fils, de cinq ans, Sam. Tout se passe merveilleusement bien au début de ce roman écrit dans un style particulièrement poétique. La lectrice se retrouve à côté de Charlie « ..près du pick-up, dans le noir, dans le chant sonore des criquets et le murmure des papillons de nuit qui faisait comme un friselis dans son coeur… »  Cette atmosphère va pourtant devenir de plus en plus pesante lorsque Sylvan Glass pousse la porte de la boucherie. Sam va devenir, chaque mercredi, l’alibi du couple adultère. Robert Goolrick nous donne la vision de ce petit garçon à qui Charlie demande de préserver le secret, et de mentir, pour mener cette passion à la tragédie et à une enfance fracassée. A travers le personnage de Sylvan, l’auteur traite de la recherche d’identité, des origines, de la légèreté, des apparences. Sylvan est une jeune femme perdue, obnubilée par le cinéma et ses actrices dont elle copie les parures chez sa couturière noire. Elle vit dans ses fantasmes: « …la vraie raison de ses actes était qu’elle préférait le fantasme du film de son imagination à la réalité de Charlie Beale. » Le personnage principal, Charlie, est un garçon simple, habité par la bonté et qui sera la première victime de cette passion dévastatrice. Sam est évidemment le personnage le plus touchant, désarmé face à ce monde d’adultes dont il ne comprend pas encore les codes. Excellent moment de lecture. Suspense et montées d’adrénaline. Coup de coeur! Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013. Prix « Libraire en Seine » 2013.

Dans le jardin de la bête. E. Larson

Erik Larson propose un document historique qui recrée la trame et l’étoffe de la vie à Berlin pendant l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler. L’auteur se focalise sur les années 1933 et 1934 au moment où Roosevelt nomme son Ambassadeur en Allemagne nazie: William E. Dodd. La famille Dodd composée du père, de la mère et de leurs deux enfants s’installe, sans fastes, à Berlin. A travers le regard de l’Ambassadeur Dodd et de sa fille Martha, la lectrice est replongée dans une époque peu connue, de complots, de trahisons et de mensonges, qui culminera jusqu’à « la nuit des longs couteaux ». Pendant que Dodd cherche désespérément à prévenir le département d’Etat américain des persécutions envers les Juifs, Martha ne cesse de s’amuser et de séduire des nazis et autres protagonistes de la future guerre. Ce qui frappe dans ce document, c’est l’assiduité avec laquelle l’auteur fournit un travail d’une grande précision pour reconstituer un moment clé de l’histoire. Ce document, épais, arrive à captiver par sa construction en nombreux chapitres aux références multiples. Ce livre est avant tout le portrait d’un homme, William E. Dodd, qui apparaît humain, bien que parfois naïf, et dont le combat contre le nazisme ne cessera qu’à sa mort en 1938. Malgré le sujet, Erik Larson arrive à capter notre intérêt tout au long de la lecture de ce document sidérant. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

L’écrivain de la famille. G. Delacourt

Le premier roman de Grégoire Delacourt figurait dans la liste de mes lectures. L’histoire d’une famille, originaire du Nord de la France, racontée par Edouard, fils déclaré « écrivain de la famille » et narrateur de ce roman. En partant des années soixante-dix jusqu’aux années quatre-vingt dix, l’auteur nous replonge avec justesse dans un contexte musical, littéraire, médical et audio-visuel. Edouard raconte, avec sensibilité, ses failles, ses doutes et ses émotions, au fil des pages de ce premier roman clairvoyant. Nous faisons connaissance avec chaque membre de la famille exposé au destin, « c’est la vie qui choisit  « . De Paris à Bruxelles, la lectrice retrouve, grâce à ce roman, ses propres émotions entre rires et larmes. Grégoire Delacourt manie les mots mieux que personne en ne prenant jamais de gants. Il donne, à cette histoire familiale, un ton universel qui lui est propre et qui plaît à un grand nombre de lecteurs. Ce premier roman révèle, sans aucun doute, la genèse de son parcours professionnel d’écrivain et d’homme (enfin) heureux. Bon moment de lecture.

De tempête et d’espoir. M. Dédéyan

Un très beau roman breton qui évoque l’univers des grands navigateurs et des expéditions, entre St Malo et Pondichéry, au XVIIIème siècle. Anne de Montfort, jeune femme orpheline, noble de naissance, cherche désespérément son frère Jean, disparu aux Indes. Commence alors une véritable aventure pour notre héroïne, entrecoupée de pages de son journal intime où elle évoque son voyage à bord d’un navire en partance pour les Indes. Anne est le personnage miroir de cette intrigue qui évoque la place de la femme dans la cité corsaire de St Malo au siècle des Lumières. Beaucoup de personnages secondaires comme Corentin, mère Saint-Yves, Jean-Baptiste ou Soizic sont particulièrement attachants. Ce livre est, avant tout, un véritable hymne à la mer et aux marins: « Il est des couchers de soleil sur les flots infinis plus beaux que le paradis. Le camarade qui veille sur toi mieux qu’un frère et vient te donner à boire quand tu délires de fièvre, une baleine immense qui plonge et tu te sens si heureux d’être tout petit. La liberté, le vent qui siffle à tes oreilles, la fierté de ma famille. Un jour, je commanderai mon propre navire… » Ecrite dans un style ciselé et empreinte de poésie, cette invitation au voyage est fidèle à l’histoire. Ce véritable petit bijou, pour les amoureux de la mer et de la Bretagne, nous renseigne formidablement et nous apparaît telle une peinture marine. La dernière page ne signe pas la fin mais nous invite à lire la suite de l’aventure dans son prochain roman:   « Pondichéry « . A suivre…

Chuuut! J. Boissard

couverture

Un roman grand public qui nous infiltre dans une famille de châtelains français. Producteur de Cognac en Charentes, Edmond de Saint Junien règne, avec élégance, sur sa tribu comme sur ses chais. Le roman est construit en chapitres à deux voix. La première voix est celle de Fine (petite fille d’Edmond et Delphine) qui nous raconte ses états d’âme et sa famille. D’autre part, le parcours de Nils (petit fils d’Edmond et Delphine) nous est conté à la troisième personne du singulier. L’auteure manie parfaitement la plume et l’art de l’intrigue: la fille des gardiens est retrouvée assassinée dans le domaine. Même si le suspense est léger, Janine Boissard arrive à capter notre attention. Les thèmes de l’identité, la famille, le secret, l’amour, la maladie, la trahison sont abordés avec finesse. La lectrice entrevoit, à travers ce roman familial,  un milieu aristocratique empêtré dans ses valeurs ancestrales et ses secrets les plus lourds. L’arbre généalogique des Saint Junien, page 8, présente cette descendance constituée de personnages attachants et complexes. L’enquête pour retrouver l’assassin de la petite Maria réserve assurément bien des surprises mais « chuuut! »…

Le Cercle. B. Minier

Un polar français épais, doté d’un vrai suspense. Une histoire riche, compliquée, glauque, où nombre de personnages s’entrecroisent. Juin 2010, Martin Servaz (policier) reçoit un e-mail énigmatique pendant que Claire Diemar est sauvagement assassinée à Marsac. L’enquête va alors débuter, pleine de rebondissements, prenante. Bernard Minier présente ses chapitres tels des scénarios (scénarii) en mettant en scène ses personnages dans un style caractéristique du polar. On peut d’ailleurs se demander si un polar, comme celui -ci, doit obligatoirement être écrit dans un style cru, familier et grossier? L’abondance des thèmes impressionne et implique certaines longueurs dans le texte: désir, amour, dépression, mensonge, trahison, littérature, homosexualité, viol, drogue, musique, politique, maladie, accident etc… La lectrice va, peu à peu, s’approcher du « Cercle » grâce à une quantité d’indices et d’éléments distillés par l’auteur. Lorsque Martin Servaz renoue avec son ex, qui n’est autre que la mère du principal suspect, l’affaire se complique. Moment de lecture mouvementé. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Notre force est infinie. L. Gbowee

Après le magnifique témoignage d’ Hélène Cooper dans  » la maison de Sugar Beach » (meilleur document, Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2012) voici un autre document sur le Liberia. Leymah Gbowee a reçu le Prix Nobel de la paix en 2011 pour l’ensemble de son travail. Cette Libérienne, née en 1972, perd sa joie de vivre lorsque la guerre civile éclate au tout début des années 1990. Soumise et fataliste, elle assiste dépressive et alcoolique aux combats menés par les troupes du dictateur Charles Taylor. La violence subie, au sein de sa famille et à l’extérieur, l’incite à renforcer sa foi. Au prix d’une incroyable volonté, d’une ténacité exceptionnelle, cette femme africaine relève la tête et mène de front une armée de femmes afin de ramener la paix au Liberia. Mère de cinq enfants, chef de file du WIPSEN (réseau des femmes pour la sécurité et la paix), Leymah Gbowee raconte son incroyable lutte pour la dignité féminine ou comment elle est devenue un formidable symbole d’espoir. Dans ce document bouleversant, la lectrice appréhende la cruauté, la bestialité des hommes en guerre et se familiarise avec la culture libérienne où règne l’entraide au sein même d’une société pauvre. Beaucoup de témoignages et de faits accablants livrés par des participantes de groupes de paroles. Sans titre, sans religion, sans ethnie, un mouvement féminin lutte en permanence pour la paix au Liberia. Leymah Gbowee a réussi à sortir de sa situation familiale pour devenir une femme libre et entraîner avec elle une foule de femmes à qui elle crie: « n’arrêtez jamais« . Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

L’Embellie. A. A. Olafsdottir

Une auteure islandaise qui nous dépayse totalement en nous emmenant à la découverte de son pays, toile de fond de ce roman. L’histoire d’une jeune femme, quittée par son mari, qui part à la recherche d’elle même avec le fils de quatre ans de sa meilleure amie. En voiture, ils vont sillonner cette île noire, et ses paysages lunaires, pour y faire des rencontres improbables. Roman fantasque et drôle abordant des thèmes très actuels: la maternité, le divorce, le désir, la crise, l’enfance, l’amour, l’amitié, le réchauffement climatique etc… La narratrice soumise à la chance, à la malchance et au hasard découvre un nouvel aspect de sa vie près de cet enfant sourd et presque aveugle. Quelques bribes de souvenirs nous éclairent sur son parcours d’enfant, de jeune fille, de femme libre. Beaucoup de fantaisie, d’humour, de poésie définissent un style d’écriture à part. La relation qui se développe, au fil des pages, entre cette femme et le petit Tumi, dans ce contexte naturel si particulier, nous émeut. La publication des recettes du roman, à la fin du livre, démontre la singularité de l’auteure déjà connue pour son premier roman « Rosa Candida ». Bon moment de lecture. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Le siècle de Dieu. C. Hermary-Vieille

La France est un pays que la lectrice ne se lasse pas de découvrir, plus particulièrement à travers son histoire. Ce roman historique se déroule au 17ème et 18ème siècles, du règne du roi soleil au début de la Régence.  Catherine Hermary-Vieille retrace l’histoire de cette France, à la veille de la Révolution, en opposition aux fastes et aux intrigues de la cour de Versailles. Beaucoup de précision dans l’écriture de ce roman dont le travail rigoureux est digne d’une historienne. Catherine Hermary-Vieille nous peint une fresque, entre ombre et lumière, avec un soucis du détail inégalé. La lectrice découvre, sous le prisme de deux destins différents, une période qui a définitivement marqué l’histoire de France. Nous suivons les personnages d’Anne-Sophie et de sa cousine Viviane, toutes deux issues de la haute noblesse Bretonne, en quête du bonheur. Louis XIV apparaît en despote, séducteur vieillissant, terriblement éloigné des besoins de son peuple exsangue. L’amour des hommes et du Divin est un thème d’importance dans ce roman. La plupart des personnages ont réellement existé et l’auteure excelle dans sa façon de nous les représenter à travers l’évolution des modes, de l’Art et des moeurs. Catherine Hermary-Vieille dresse les inoubliables portraits de Madame de Maintenon, Fénélon, Bossuet, Madame de Montespan… En mêlant l’histoire et la fiction, nous voici propulsés dans un incroyable voyage dans le temps.

Un héros. F. Herzog

Félicité Herzog est la fille de Maurice Herzog, vainqueur de l’expédition française partie au sommet de L’Annapurna en 1950. Dans ce roman autobiographique, Félicité Herzog nous raconte sa vérité familiale face à un père désigné comme un héros national:  » Il ne semblait jamais être vraiment redescendu de ce versant sur lequel il se dresse en pleine tempête, tenant à deux mains le drapeau français. » Pour l’auteure, cette ascension repose sur un mensonge à l’origine de la maladie de son frère, Laurent, disparu prématurément. La lectrice découvre la face cachée de Maurice Herzog décrit comme un imposteur, séducteur, arriviste, père défaillant abandonnant son épouse. Loin du règlement de compte, Félicité Herzog a eu le courage de publier son premier roman du vivant de son père, malheureusement inatteignable, peut-être dans un dernier élan d’amour. Elle nous livre, dans un style métaphorique et maîtrisé, sa vision des choses avec une profondeur certaine. La lectrice découvre également, au fil des pages, l’univers d’une grande famille héritière française confrontée à sa mémoire. Beaucoup de lucidité et de maturité dans ce roman imprégné d’amour fraternel. Félicité Herzog ne peut se résoudre à oublier ce grand frère, « un étranger au monde « , compagnon atypique de son enfance. Ce roman, bourré d’émotions, est dédicacé à sa mère, intellectuelle rebelle, pour laquelle elle semble ressentir de la compassion malgré tout. Il n’y a pas de héros dans ce roman mais bien une héroïne: une petite fille qui a grandi et qui cherche, malgré sa colère et sa culpabilité, à décrypter la mécanique familiale dans ses mythes et ses mensonges. Excellent moment de lecture.

 

Home. T. Morrison

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Après sa venue, en septembre 2012 au Festival Américain de Vincennes, il fallait lire celle qui vient d’être décorée de la « Presidential Medal of Freedom » des mains du Président Obama. Cette auteure noire américaine, Prix Nobel de Littérature en 1993, révèle dans  » Home  » tout son talent en nous emmenant dans le Sud de l’Amérique au milieu des années cinquante. Tel un conte, la nature est, ici, un élément poétique omniprésent. Les deux personnages principaux nous apparaissent, d’abord, enfants dans une situation tragique. La lectrice suit, au cours des chapitres, le parcours de Frank Money, un noir américain, ex soldat en guerre de Corée, à la recherche de sa petite soeur Cee afin de rentrer au pays, son « Home ». Les principaux thèmes abordés sont ceux de la condition des noirs américains, de la ségrégation, du crime, de la violence, de la guerre et de l’amour fraternel. La voix de Frank vient ponctuer le récit pour livrer ses pensées les plus intimes, les plus secrètes. L’écriture de Toni Morrison est tranchante et condensée, d’une formidable densité. Ce roman en boucle impressionne par sa maîtrise. Excellent moment de lecture.

Réanimation. C. Guilbert

Un document à propos de la maladie qui surgit dans un couple comme un coup de canon. Dès les premières phrases, la lectrice ressent ce « quelque chose qui a lieu« .  Dans un style profond et intelligent, l’auteure questionne, médite, sur la vie et la mort. En faisant référence aux contes et à la mythologie, Cécile Guilbert nous entraîne dans cette parenthèse médicale située entre rêves et cauchemars. Hommage au service de réanimation de l’hôpital Lariboisière où son mari est plongé dans un coma artificiel.  Oscillant entre un hymne à la vie et l’angoisse de la perte, Cecile Guilbert écrit, avant tout, une très belle lettre d’amour à l’homme de son coeur. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

BONBEK. Ed. Mango

Une nouvelle formule de magazine ludique pour enfants branchés de 5 à 10 ans. Bonbek consacre son sixième volume à « l’an 3000 ». Une revue marrante au sommaire soigné: « la petite histoire », « demande à ta mère », « atelier choré »… Quatre publications annuelles ( + 2 hors-séries) pour cette revue bobo bilingue qui va enthousiasmer les enfants les plus curieux. Magnifique graphisme et très belles illustrations. Idéal pour occuper nos enfants autrement.

Certaines n’avaient jamais vu la mer. J. Otsuka

Ce roman très féminin se profile comme un document. En retraçant le parcours de la communauté japonaise installée à San Francisco au début du 20ème siècle, Julie Otsuka nous parle du destin de ces femmes mariées par procuration dont l’exil commence par un mensonge. Belle écriture pour décrire la longue traversée et cette magnifique image métaphorique du bateau qui s’éloigne pour avancer vers l’avenir. Sans personnage principal, l’auteure utilise le « nous », tel un choeur, pour évoquer la misérable vie de ces femmes. Ce roman très poétique traite de l’expatriation, de la trahison, de la famille, de la condition de la femme, du travail, de l’humiliation… Beaucoup de jolies listes malgré leurs longueurs. La lectrice se plonge, ici, dans la culture nipponne et se représente parfaitement ces visages, ces voix, leurs souffrances et leurs joies minuscules. Certaines phrases ressemblent à un Haïku: « je vois encore l’empreinte de tes pas dans la boue, près de la rivière. » Ce second roman, de Julie Otsuka, se termine au moment de la seconde guerre mondiale, ce qui constitue le préquelle de son premier roman. Beau moment de lecture. Prix Fémina Etranger 2012. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Le sermon sur la chute de Rome. J. Ferrari

C’est avec un certain retard, et une appréhension certaine, que j’ai, enfin, lu le prix Goncourt 2012. Inspiré de l’homélie de St Augustin, figure tutélaire du livre, Jérôme Ferrari examine à plusieurs échelles ce qui constitue un monde. Il nous présente ses personnages corses dans le tumulte des guerres du 20ème siècle jusqu’à nos jours. Matthieu, fils de Marcel, va finalement abandonner ses études prometteuses pour reprendre le bar de son village natal qu’il idéalise. Libéro va, lui aussi, s’associer à Matthieu pour bâtir ensemble ce qu’ils pensent être le meilleur des mondes. Leur ambition est si profonde et leurs attentes si fortes qu’ils vont finir par s’éloigner l’un de l’autre et se heurter à un monde réel incapable de les combler. Jérôme Ferrari emploie une dimension mystique pour nous évoquer le rapport des hommes au monde dans un style profond et puissant. Son caractère défaitiste n’emporte pas tous les suffrages et, pourtant, il s’agit bien d’un remarquable roman. Référence au philosophe Leibniz et son enseignement sur la cohérence du monde. Ce roman est un monde possible.

Mouche’. M. Lebey

Voici un petit roman détonnant. Avec beaucoup d’humour et dans un style qui n’appartient qu’à elle, Marie Lebey rend hommage à sa maman belge dit « Mouche’ « . La lectrice compatriote se retrouve parfaitement  dans le destin de cette femme qui a vécu sa vie à Paris. Dans la lignée des romans de Nathalie Rheims et de Delphine De Vigan, sans oublier celui d’Amanda Sthers, l’auteure rend hommage, à sa manière, à une femme drôle et cultivée. Beaucoup de poésie et d’émotions au fil des pages de ce roman truffé de précieuses petites listes. Marie Lebey nous fait rire en nous attendrissant: «  Mouche’, y es-tu? M’entends-tu? N’oublie pas, quand tu partiras, de laisser la lumière du couloir allumée. » Lecture coup de coeur!

Blanche-Neige doit mourir. N. Neuhaus

Ce polar, traduit de l’allemand, est riche comme un bavarois. Dans le village d’Altenhain, en novembre 2008, Pia Kirchoff et Oliver Bodenstein mènent l’enquête après une tentative de meurtre sur une femme. A partir de ce fait, une avalanche d’évènements va se produire en cascade, formant une intrigue particulièrement riche en rebondissements. Nele Neuhaus nous entraîne dans une histoire très mouvementée qui trouve son origine dans les meurtres de deux jeunes filles du village en 1997.Tobias Sartorius a été accusé de ces meurtres et a purgé sa peine de prison avant de revenir au village et provoquer la colère de certains habitants. Suspense assuré dans ce polar de 400 pages où l’auteur décrit consciencieusement l’atmosphère étouffante de ce bourg maudit. Si ce polar a remporté un vrai succès outre-Rhin c’est certainement grâce à son caractère identitaire. L’auteure nous parle de l’Allemagne d’aujourd’hui et, en toile de fond, de ses problèmes de société. Les thèmes abordés sont nombreux mais retenons ceux du crime, de la dérive du couple, du mensonge, de la responsabilité, de l’autisme et du désir. Beaucoup de personnages y sont méticuleusement décrits. Certains comme Bodenstein, Pia, Amélie ou Thiers sont attachants tandis que d’autres sont énigmatiques voir versatiles comme Nadja, Claudius Terlinden ou Daniela Lauerbach. Tous les ingrédients d’un bon policier sont rassemblés. Cependant, la lectrice déplore un enchaînement d’évènements trop important rendant la lecture presque indigeste malgré une maîtrise certaine du style. Bon moment de lecture trépidante. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Plaintes. I. Rankin

L’action se passe en Ecosse, dans la région d’Edimbourg, en février 2009. Ian Rankin nous entraîne dans une affaire interne de police en prenant son temps pour déballer tous les éléments de l’enquête. Un polar soft avec une petite dose d’action et une bonne dose de violence et d’espionnage. Une affaire de ripoux dont Malcom Fox, enquêteur au Service des Affaires et Plaintes internes, est le principal personnage et le nouvel héros de Rankin. Lorsque le corps, sans vie, de son beau-frère est retrouvé sur un chantier, les mondes personnel et professionnel de Fox vont s’entrechoquer. La ville est très présente tout au long du polar. L’auteur fait un travail de topographe et se sert d’immeubles et de lieux comme repères. En toile de fond, Ian Rankin aborde, ici, les thèmes de crises économique et immobilière mais aussi de violence conjugale et d’alcoolisme. Les femmes ne sont pas très présentes dans ce monde d’hommes et sont présentées comme des personnages qui subissent. Beaucoup de dialogues dans ce policier à suspense de 475 pages. Bonne traduction. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Comme une bête. J. Sorman

Joy Sorman explore, ici, le monde de la boucherie et l’évolution de la filière de la viande. Etonnement, elle dissèque, avec dextérité, tous les éléments qui constituent cet univers de chair. Pim est le personnage principal de cet hymne à la vache dont il est mordu. Pim va faire sa « révolution bouchère ». Etudiant en CAP boucherie, sa réputation lui vaudra de réussir dans un monde artisanal dur et cruel. Joy Sorman revient, dans ce drôle de roman, au rapport primitif de l’homme à l’animal de boucherie en poussant la lectrice à la réflexion. Elle aborde les thèmes de la culpabilité et de la compassion en revenant, à sa manière, sur les origines de notre société carnivore:  » …alors Dieu dit à Noé: tout ce qui se meut et possède la vie vous servira de nourriture, je vous donne tout cela au même titre que la verdure des plantes. »  A plusieurs reprises, la lectrice se demande comment le roman va réussir à tenir sur un sujet aussi myoglobinique? Et pourtant, le rythme se maintient dans ce livre au style maîtrisé qui a, sous certains aspects, l’allure d’un document. Après lecture, la boucherie n’a plus aucun secret pour la lectrice. Ames sensibles s’abstenir. Un roman à offrir à son boucher. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Je suis la marquise de Carabas. L. Bordes

Lucile Bordes tire avec beaucoup de poésie sur les ficelles de son histoire. A travers ce joli petit roman, elle retrace le parcours de ses ancêtres forains: les fondateurs du Grand Théâtre Pitou. Son grand père, en fin de vie, cachait cette histoire qu’il n’arrivait pas à transmettre. Il était devenu instituteur, lui le dernier acteur de ce tableau familial. La lectrice perçoit derrière les mots, un monde de saltimbanques fait de voyages en roulottes, de costumes et de marionnettes en bois qui s’animent dans de fabuleux spectacles. L’auteure, après une enquête familiale et un travail de documentation, romance la vie de cette troupe et fait des allers retours entre le 19ème et le 20ème siècle. Dans un style ramassé, elle nous raconte le passage de sa famille, sur quatre générations, du Grand Théâtre Pitou au cinéma muet puis au cinéma parlant. Un petit roman qui ouvre les portes d’un monde imaginaire et enchanté. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Joseph Anton. S. Rushdie

L’autobiographie de Salman Rushdie se lit comme un roman écrit à partir de faits réels. Ce grand auteur, d’origine indienne, avait été condamné à mort en 1989 par l’Ayatollah Khomeiny suite à la publication de son livre: « les versets sataniques ». Il raconte, ici, une décennie de sa vie sous protection policière, à la troisième personne du singulier. L’auteur justifie ce choix non pas par arrogance, mais afin de prendre de la distance avec son passé et l’homme qu’il a été. Très bonne traduction, à peine perceptible. Salman Rushdie a choisi le nom de « Joseph Anton » pour rendre hommage à deux illustres auteurs et à leurs univers: Joseph Conrad et Anton Tchekhov.  En effet, pendant toutes ces années d’isolement, Salman Rushdie sera, malgré lui, un homme invisible condamné à gérer, avec intelligence, sa peur pour lui et pour ses proches. C’est un livre sur la liberté d’expression, la solitude, l’exil et l’aliénation d’un auteur qui continue à écrire et à publier malgré la Fatwa. Certains passages, notamment ceux relatant sa protection policière quotidienne, sont véritablement surréalistes. Beaucoup d’humour également, tout au long des sept cent pages comme dans l’épisode de la perruque qu’il part tester, un jour, dans les rues de Londres. Les thèmes de la honte et de l’humiliation ont une place d’importance, ici, et Salman Rushdie ne cache pas ses douleurs les plus profondes. La lectrice découvre, également, son rapport à la vie politique internationale. La France apparaît comme un soutien bénéfique à travers diverses personnalités comme Jack Lang, Isabelle Adjani ou BHL. La franchise et la sincérité rendent l’ autobiographie souvent touchante. Certaines pages semblent extraites d’un journal intime où l’on découvre l’homme, le mari, le séducteur mais aussi le fils, le frère et le père de deux garçons. A travers ces évènements, Salman Rushdie rencontre beaucoup de personnalités et relate beaucoup de faits importants et moins importants. Grâce à ses amis, l’auteur a réussi à vivre et à se cacher malgré l’épée de Damoclès qui persiste au dessus de sa tête. Une autobiographie qui ouvre les portes du microcosme de Salman Rushdie. A réserver aux initiés. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Le monde à l’endroit. R. Rash

Ron Rash possède réellement son univers propre. Après son formidable livre  » un pied au paradis », le voici qui emmène, à nouveau, la lectrice dans son Amérique en traitant de la question des origines et de l’identité. Le roman se déroule au pied de Divide Mountain dans les Appalaches. L’auteur plante son décor, à chaque chapître, en faisant constamment référence à la nature: la beauté des truites mouchetées, les  rhododendrons,  le vacarme des grillons et des cigales, le chant des oiseaux, les crotales des bois, l’eau de la rivière… Travis Shelton, 17 ans, est le personnage principal du livre qui, confronté aux fantômes du passé, va tenter d’échapper à son destin. L’auteur écrit sans concession pour décrire une Amérique marginale dans un style qui n’appartient qu’à lui. Références surprenantes à Madame Simone Weil, présentée comme témoin de guerre. Ce roman, à suspense, remonte en permanence le temps: de la guerre de Sécession (à travers le journal d’un médecin) à nos jours. Ron Rash, révèle dans ce roman, une vie rude, campagnarde et pleine d’épreuves. Toujours au premier plan, ses personnages masculins sont particulièrement tragiques. Sélection Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Eloge de l’Optimisme. Ph. Gabilliet

Voici un essai qui réconforte. Etant membre de la ligue des optimistes de France, j’ai rencontré Philippe Gabilliet lors du premier diner de la ligue, le 12.12.12. Luc Simonet, un belge à l’origine de la ligue, signe l’avant-propos de cet ouvrage facile à lire. L’auteur revient sur l’origine de cette notion et invite à réfléchir sur notre vision des choses en cette période de crise. Il décrit l’optimiste type et ce qui le différencie fondamentalement du pessimiste dans notre société et dans le monde du travail. L’optimisme est un art de vivre, l’antidote de tous les désespoirs, un état d’esprit à transmettre de manière urgente. A lire et à offrir.

Trois américaines à Paris. A. Kaplan

Alice Kaplan nous livre un beau document à propos de trois femmes américaines devenues légendaires: Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag et Angela Davis. Ce triptyque identitaire nous montre à quel point leur voyage en France a eu une incidence sur la vie de chacune. Jacqueline Bouvier Kennedy était une bourgeoise, esthète et grande éditrice qui a été influencée par la culture française depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Susan Sontag, intellectuelle juive et autodidacte, a su se forger une identité après cette expérience déterminante. Angela Davis, de par sa condition d’afro-américaine communiste, a trouvé en France une protection vitale contre le racisme. Grâce à la France, ces trois femmes se sont réconciliées avec elles-mêmes. Alice Kaplan retrace le parcours de chacune en fournissant beaucoup de témoignages et d’anecdotes. Le nombre de références et notes ainsi que le travail de consultation d’archives, par l’auteure, impressionnent. Ce qui frappe, à travers ce document, ce sont les grandes différences qui séparent ces femmes, dès le départ, mais dont le dénominateur commun est l’amour de la France. Elles incarnent les aspirations de trois générations successives de 1949 à 1964. De plus, la lectrice découvre, avec intérêt, tout un pan de la culture et de l’histoire de France et des Etats-Unis.  Alice Kaplan expose, avec précision et élégance, l’impact de cette révélation française sur ces trois destins de femmes. Sélection Grand Prix des lectrices du « Elle » 2013.

 

Les Apparences.G. Flynn

les apparences

La société américaine est composée de diverses catégories de personnes dont énormément de puritains. Gillian Flynn ne fait absolument pas partie de cette catégorie. Son style est pour le moins brut et salace. Au début de la lecture, ce policier a pourtant toutes les « apparences » d’un bon thriller. En effet, Gillian Flynn joue avec nos nerfs et jongle avec un vrai suspense, il faut le reconnaître. L’idée de départ est bonne et certains chapitres captivent vraiment. Cependant, l’intrigue est beaucoup trop machiavélique et l’histoire définitivement abracadabrantesque. Trop de longueurs dans ce policier, à deux voix, qui ne supporte pas la traduction. L’auteure nous parle avant tout du mensonge et de la désintégration du couple. La fin est à la hauteur du livre: peu convaincante. Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013.

Le Pôle Nord en Ballon. E. Pény-Etienne

Elsa Pény-Etienne est la femme du grand explorateur Jean-Louis Etienne. Lors d’un goûter littéraire chez mon amie Delphine, j’ai eu la chance de la rencontrer et de découvrir ses très beaux livres. Elsa relate et illustre, dans celui-ci, la traversée de l’océan Arctique en ballon d’hélium, en avril 2010. Chaque journée d’expédition commence par un détail des paramètres scientifiques susceptibles d’éveiller l’intérêt des enfants (à partir de  neuf ans) comme la longitude, latitude, vitesse du ballon, température… quelques mots spécifiques sont également définis. Confronté à toutes sortes d’évènements, Jean-Louis Etienne va réussir cet incroyable exploit. Ces cinq jours mouvementés sont racontés avec passion et précision.Très belles illustrations. Un livre qui peut susciter des vocations!

Le royaume des loups. K. Lasky

Une fiction, d’une auteure américaine, pour les garçons de 9 à 12 ans. L’histoire du louveteau Faolan, abandonné par sa mère et sa meute. Une ourse va le recueillir et une aventure commence. Pas d’ennui, d’après mon fils, et un bon suspense dans ce premier tome (il y en a quatre). La carte du territoire du « royaume des loups » permet au lecteur de bien suivre les traces de Faolan. Vingt-sept chapitres au grand air pour le bonheur de nos petits citadins.