La petite marchande de souvenirs. F. Lelord

La Petite Marchande De Souvenirs de François Lelord

Suite à la parution de ce roman en édition poche, j’ai décidé de rattraper le temps perdu. François Lelord nous raconte, ici, une très jolie histoire qui se déroule au Vietnam. Vers 1995, à Hanoi, un jeune médecin, nommé Julien, travaille pour l’Ambassade de France. En rapport avec des vietnamiens, des expatriés et des diplomates, il souhaite perfectionner la langue et suit des cours de vietnamien avec la charmante Mademoiselle Fleur. Parallèlement, il entretient une relation avec une femme médecin britannique, Cléa. Un jour, au bord du lac, il rencontre une jolie marchande de souvenirs qui porte le doux prénom de Minh Thu, « lumière d’automne » en français. Julien est partagé par ses sentiments, son désir et sa propre censure. En toile de fond, nous découvrons un pays qui commence à s’ouvrir au monde avec ses moeurs et ses pratiques; un peuple marqué par l’histoire et la guerre. Peu avant Noël, une épidémie se déclare. Nous suivons, alors, avec angoisse les ravages de ce mystérieux virus à travers le Vietnam. Quelques références littéraires viennent illustrer cette belle fiction: « le chagrin de la guerre » de Bao Ninh, la traduction de « sans famille » en vietnamien ou le livre de Kim Vân Kiêu. La question de l’influence du christianisme est soulevée. L’auteur ne souhaite pas refaire l’histoire mais questionne intelligemment par le biais de ses personnages. L’amour entre deux personnes que tout sépare est le thème central de cette invitation au voyage particulièrement poétique. Bon moment de lecture.

 

 

La maison atlantique. P. Besson

Voici un roman moderne et efficace. Le narrateur se souvient des vacances passées avec son père dans leur maison familiale, l’été de ses dix-huit ans. Il raconte, ici, son histoire et dévoile ses pensées, ses réflexions intimes. Sa mère est morte, dans cette maison de bord de mer, quelques années auparavant. Commence alors un séjour où se trame un drame aux accents de vengeance. Entre le père et le fils, beaucoup trop d’incompréhensions et de sous entendus. Le fils est jeune, narcissique, désinvolte et rancunier tandis que le père est présenté comme un personnage puissant, prédateur, égoïste et responsable de la mort de sa femme. Philippe Besson écrit dans un style incisif, sans fioriture ni détour, et dissèque avec justesse les relations humaines. A la manière de Sarraute, il cherche, derrière les mots et les regards, une vérité. Il y a aussi un semblant de négligé, de désinvolture, comme chez Sagan dans ce roman empreint de cruauté. La lectrice entrevoit parfaitement les images de cette fiction prenante et ses personnages englués dans le piège de la trahison: deux maisons voisines entre lesquelles le désir circule dans la chaleur de l’été. Philippe Besson maîtrise le suspense, avec talent, dans ce roman tragique. Excellent moment de lecture.

Les cyprès de Patmos. A. Silber

Les cyprès de Patmos

Avant de partir quelques jours en Grèce, j’ai trouvé ce livre qui m’en apprend un peu plus sur les coutumes et traditions helléniques. Antoine Silber vient de publier ce roman où il nous raconte l’acquisition de sa petite maison blanche, un spitaki, sur l’île de Patmos. Sur fond de crise, commence alors une incroyable chronique faite d’actes notariés, de travaux, de cyprès, de peinture, d’eau, de chèvres etc…La lectrice suit Antoine et son amoureuse dans ce projet un peu fou où tout semble impossible à réaliser. Tout en racontant, l’auteur marche sur les traces de St Jean qui a vécu sur l’île. Afin de retrouver la grotte sacrée du disciple, Antoine Silber cherche des indices dans les textes anciens sous le regard étrange d’Eftimios, son voisin pope. Beaucoup d’humour, d’émotions et des personnages attachants dans cette histoire qui raconte la résurrection d’une maison, d’un lieu et d’un amour. La lectrice marche sur les chemins ensoleillés de Patmos, suivie d’un troupeau de chèvres et de leurs clochettes. Elle ressent le parfum du jasmin mêlé à l’eucalyptus et s’imagine, un instant, face à la mer Egée. Antoine Silber transmet, avec humilité, son rêve grec dans ce récit de résidence. Bon moment de lecture.

 

Le bleu des abeilles. L. Alcoba

Argentine, 1976. Laura, neuf ans, va rejoindre sa mère exilée en France. Son père, guérillero, est en prison à La Plata. Commence alors une relation épistolaire entre le père et la fille. En France, elle se lance dans la lecture du livre « la vie des abeilles » de Maurice Maeterlinck pendant que son père le lit, en espagnol, en Argentine. C’est un véritable plaisir de lectrice d’accompagner Laura dans son apprentissage du français et de suivre son combat pour perdre son accent. Laura Alcoba nous raconte son amour de la langue française, chante sa mélodie, ses onomatopées et décrit son admiration pour le « e » muet ou le « c » cédille. La cité de la voie-verte au Blanc-Mesnil ne sera pas vraiment l’appartement parisien de ses rêves. Elle nous le décrit, méticuleusement, à travers son regard d’enfant et son imaginaire. Tout au long de la lecture, les souvenirs de Laura défilent comme ses petits camarades sur le chemin de l’école: Luis, Inès, Ana, Nadine et Astrid. Beaucoup de fraîcheur et de finesse dans ce texte poétique; éloge de la langue française avant tout. La lectrice découvre avec amusement Laura Alcoba, enfant intelligente, curieuse et aimante dans son petit monde. L’écolière grandit au fil des pages et son éveil à la France est un émerveillement littéraire.

Léon et Louise. A. Capus

Alex Capus - Léon et Louise.

Un roman formidable qui possède beaucoup d’atouts pour vivre un bon moment de lecture. Alex Capus a publié en 2012  ce roman qui nous raconte l’histoire réinventée de son grand-père Léon. En toile de fond, nous découvrons la Normandie pendant la première guerre mondiale puis Paris sous l’Occupation avec un sens du détail particulièrement soigné. Léon rencontre Louise dans un village de Normandie, ils ont dix-huit ans. Les événements tragiques liés à la guerre, les vents contraires et le caractère indépendant de Louise vont transformer leur histoire d’amour en un éternel retour. Léon est un personnage attachant, loyal, droit et simple tandis que Louise est fantasque, drôle et franche. Yvonne est la femme de Léon, au caractère bien trempé, qui tient son rôle de manière exemplaire dans ce ménage à trois. Alex Capus nous invite à découvrir l’histoire épatante de cet amour inachevé dans un style mélancolique, doté d’un humour fin et délicat. Certaines scènes sont vraiment très drôles et d’autres tellement tristes…la palette d’émotions est absolument considérable. Les thèmes principaux sont ceux de l’amour, de la fidélité, de la véracité, de la fuite, du mariage, de la loyauté, de la famille…L’auteur décrypte, en filigrane, les relations humaines de longue durée avec justesse et profondeur. La simplicité des personnages, leur destinée sans gloire à l’échelle humaine, rend ce roman presque familier et fait parfois penser au roman « Fanfan » d’Alexandre Jardin. Un livre qui nous fait remonter le temps à bicyclette et nous plonge dans une histoire intrigante et inattendue. A lire absolument.

 

Les fidélités. D. Brasseur

Diane Brasseur - Les fidélités.

Comment vivre l’adultère? Diane Brasseur se met intelligiblement dans la peau d’un homme de 54 ans qui se partage entre sa jeune maîtresse Alix (à Paris) et sa femme (à Marseille). L’homme n’est pas, à proprement parler, « un salaud »; cette histoire lui est tombée dessus. A la veille de Noël, le narrateur a programmé un voyage à New York avec sa femme, son père malade et sa fille. Doit-il quitter sa femme ou sa maîtresse? Beaucoup d’interrogations et de fantasmes dans cette fiction au style sobre. Un roman pour les femmes et surtout pour les hommes qui s’y reconnaîtront. Très bon premier roman.

Expo 58. J. Coe

Expo 58

Le nouveau roman de Jonathan Coe est une fiction truculente à l’humour British. Bien évidemment, il était impossible, pour moi, de passer à côté de ce livre dont l’intrigue se déroule au pied de l’Atomium, mon quartier natal. L’auteur nous embarque dans une comédie vintage réjouissante au moment de « l’Exposition universelle et internationale de Bruxelles », en 1958. Le héros du roman est Thomas Foley, un fonctionnaire naïf et modeste, responsable de la logistique du pavillon britannique sur le site de l’Exposition. Ce jeune trentenaire va devoir partir en mission à Bruxelles, loin de son quotidien, en laissant sa femme et sa fille à Londres. Bien documenté, Jonathan Coe reconstitue tous les éléments de cet événement historique et nous fait revivre avec grand plaisir la « Belgique joyeuse », heure de gloire du temps du roi Baudouin. Dans un climat proche de la comédie « OSS117  » notre héros se lie à une belle hôtesse belge et se retrouve, malgré lui, impliqué dans une affaire d’espionnage. Les personnages de Wayne et Radford forment, d’ailleurs, un duo irrésistible d’agents secrets à la Dupond et Dupont. Chersky, en journaliste russe mêlé au KGB, est un autre personnage mystérieux du roman lié à Emily, une jeune actrice américaine. Jonathan Coe nous livre, ici, une histoire à rebondissements pleine de stéréotypes nationaux, liés au passé, dans un décor factice et temporaire. Roman coup de coeur pour tous!

Quatre murs. K. Davrichewy

Kéthévane Davrichewy - Quatre murs.

Très beau roman psychologique sur la famille et ses secrets, ses souvenirs, ses blessures… D’emblée la lectrice assiste à des retrouvailles: au moment de la vente de la maison de famille, quatre frères et soeurs se rassemblent avec leur mère entre « quatre murs ». Dans ce roman choral, Saul, Hélène puis les jumeaux Réna et Elias prennent la parole pour revenir sur leur passé: « les souvenirs s’enracinent différemment « . Construit sur la base du chiffre quatre, ce roman nous parle d’enfance, de la perte de l’innocence tout en décryptant méticuleusement les relations fraternelles. Le style est particulièrement subtil et fluide. Chacun se retrouvera dans cette intrigue proche d’une certaine réalité familiale. Moment de lecture nostalgique.

La ballade de Lila K. B. Le Callet

la-ballade-de-lila-k

Ce roman, publié en 2010, m’a totalement échappé. Mon amie Aurore vient de me le prêter en précisant: « il est bien, tu verras. » J’ai littéralement dévoré les cinquante premières pages de ce roman sur la ligne 9 du métro entre Trocadéro et Nation. Le roman débute par une scène coup de poing où des hommes en noir s’emparent de Lila (six ans) et de sa mère. Placée dans un centre, opérée et soignée, Lila grandit à l’abris du monde, loin de sa maman. Le talent de Blandine Le Callet est de distiller méticuleusement les personnages et les indices de ce roman aux allures de policier: Mr Kauffmann sera l’éducateur érudit; Justinien, un collègue qui se révélera en chimère; la gardienne effrayante vipère; les amis Fernand et Lucienne etc… Derrière les mots, la voix de Lila se fait entendre; elle raconte l’histoire de sa reconstitution à Milo. Amnésique, notre héroïne grandit dans un centre. Déterminée et surdouée, elle est à la recherche de son passé et de sa mère. Le thème central est bien l’amour filial entre Lila et sa mère. Le style décalé de Blandine Le Callet plaît énormément. En effet, l’histoire se passe dans une centaine d’années à Paris. Intra-muros, la sécurité est assurée par un tas de caméras et robots. En dehors, en banlieue, il s’agit de « la zone » où rien ne va plus. Il y a donc à travers ce roman une réflexion sur la société et son avenir. Mais il y a aussi des éléments comme le chat arc en ciel qui apporte indéniablement une poésie au texte. Malgré la noirceur profonde du roman, l’humour tient aussi une place prépondérante. Enfin, il est également question d’une troublante histoire d’amour qui sert de fil conducteur à la lectrice. Un roman coup de coeur! Prix du Livre numérique, prix des Bibliothèques pour tous, Prix des Lecteurs du Livre de Poche…

Parfois on tombe S. Bakowski

Couverture du livre Parfois on tombe

Arrivé par la poste, ce roman, à la couverture un peu trop colorée, ne m’interpellait pas spécialement. Je décidais pourtant de le lire sans être certaine de terminer ma lecture. En résumé, Sarah est une jeune mère trentenaire qui s’épuise dans le stress de la vie active. Un jour, elle perd pied et se retrouve brutalemment séparée de sa fille de cinq ans et de son mari. Après avoir fuit son métier et en pleine dépression, Sarah prend un avion pour la Chine et part à la rencontre d’elle même et de ce pays qu’elle connaît déjà. C’est ce voyage initiatique, fait de déceptions et de petits bonheurs, qui donne de la profondeur au roman. Solène Bakowski nous raconte une histoire qui ne lasse pas et c’est là son principal atout. Comme un journal de bord, le style est parfois très direct; l’écriture étonne par sa simplicité et sa sincérité. Une expérience de vie dans laquelle beaucoup de lectrices se retrouveront. Un roman-réalité qui redonne espoir.

Moment d’un couple N. Alard

Ce roman traite principalement d’infidélité et d’abus. Juliette est ingénieur en informatique; Olivier, son mari est journaliste et ils ont deux jeunes enfants. La petite famille bobo-bohème vit à Paris sous un beau soleil jusqu’à l’annonce d’une relation adultère entre Olivier et une certaine Victoire. Nelly Alard dissèque, ici, la trahison, le glissement du désir et le combat d’un couple pour survivre à leur histoire très contemporaine, illustrée par des mails, textos etc…L’auteur porte un regard lucide et indulgent sur ses personnages et fait référence à l’affaire Marie Trintignant. Un roman haletant même si tout au long de la lecture une envie de dire « stop! » prédomine. Juliette s’obstine dans son mariage face à la trahison et laisse la situation perdurer jusqu’à agacer la lectrice. Une guerre psychologique dans un triangle amoureux classique. Prix Interallié 2013.

Tout cela n’a rien à voir avec moi. M. Sabolo

Tout cela n'a rien à voir avec moi

Voici un roman fantaisiste qui sort de l’ordinaire. Monica Sabolo décrit les fragments d’une relation amoureuse désastreuse qui causera un vrai chagrin d’amour à son héroïne M. S. (qui n’a, bien sûr, rien à voir avec l’auteure). M. S. tombe éperdument amoureuse de son collègue de travail alors que celui-ci ne s’investit pas dans leur relation. Elle cherchera alors toutes sortes de tactiques afin de trouver une réponse à son amour. Ce petit roman (couleur amour) bourré d’humour et de dérision est illustré par des sms, mms et photos. La vraie intelligence de Monica Sabolo est d’interroger ce chagrin et d’en rechercher les origines familiales. Le roman est scindé en trois parties qui en disent déjà long: de l’aveuglement, des antécédents et de l’effondrement. Chaque lecteur, lectrice, se retrouvera à un moment ou à un autre à travers la quête de cette héroïne. Un roman qui se lit très facilement dans le métro, chez soi ou en vacances. Bon moment de lecture. Prix de Flore 2013.

Il faut beaucoup aimer les hommes. M. Darrieussecq

Il faut beaucoup aimer les hommes

Marie Darrieussecq publie un roman d’aventure lumineux qui se lit comme on déguste quelque chose de délicieux. Juste, passionné, clairvoyant, ce roman décrit la passion et l’attente d’une femme amoureuse. Les sentiments, les craintes, les émotions de Solange, jeune actrice française fraîchement débarquée à Hollywood, sont méticuleusement décortiqués. Lors d’une soirée jet set, elle craque pour un acteur d’origine camerounaise, Kouhouesso, porteur d’une grande idée. Elle est blanche, lui est noir. Le couple mixte va s’aimer par intermittence avec sensualité et érotisme. Solange, folle amoureuse, va suivre Kouhouesso jusqu’en Afrique, dans la forêt équatoriale, où il dirige un tournage. Ce roman traite de la différence, de l’attente et de l’amour avec intensité. Solange cherche à se miroiter dans le regard de l’homme qu’elle aime et pourtant tout fait obstacle: les arbres de la forêt, les stéréotypes, l’obstination de Kouhouesso à réaliser son idée, les malentendus etc… Beaucoup d’anecdotes et de références viennent nourrir le tissu romanesque de ce roman très actuel. Prix Médicis 2013. Coup de coeur.

La dernière fugitive. T. Chevalier

Tracy Chevalier est une spécialiste du portrait de femme. Comme dans « la jeune fille à la perle  » et « prodigieuses créatures » , la lectrice est plongée dans un univers particulier. Honor Bright est une anglaise qui débarque, en 1850, en Amérique. Appartenant à la communauté des quaker, elle passe son temps à broder des quilts, prier et faire silence. Voyageant avec sa soeur vers l’Ohio, elle se retrouve brutalement seule et fait, alors, la rencontre de plusieurs personnages clés du roman: Donovan (chasseur d’esclaves), Belle (la modiste), Adam Cox, Abigail, Dorcas et surtout Jack. Tracy Chevalier dresse, ici, le portrait intime de cette « dernière fugitive » avec en toile de fond l’Amérique esclavagiste et l’industrialisation. Son style classique, très riche en détails, nous embarque par sa puissance tranquille. Lentement, nous découvrons Honor, ses doutes et ses failles. Ce roman nous raconte comment la jeune femme va évoluer en défiant sa communauté et en imposant ses choix. Très bon moment de lecture.

Esprit d’hiver. L. Kasischke

Esprit d'hiver

Un roman surprenant qui traite principalement de la relation mère-fille et du déni. Holly est une quadra américaine qui, avec son mari Eric, a adopté une petite fille russe. Tatiana a maintenant 15 ans et pourtant, Holly a un pressentiment: « Quelque chose les avait suivies depuis la Russie » . L’intrigue se déroule le jour de Noël,dans la maison familiale où les invités n’arriveront pas, bloqués par une tempête de neige. Eric est absent. Holly se retrouve donc en huis clos avec sa fille adoptive. Il y a quelque chose de particulier dans l’écriture de Laura Kasischke, un style tragique, morbide; un climat pour le moins étrange fait de tensions presque palpables. Beaucoup de détours dans ce roman métaphorique où la narratrice est torturée psychologiquement. La fin du thriller est saisissante, glaciale comme le blizzard qui souffle dehors. Moment de lecture vénéneux et oppressant.


Le meilleur médicament, c’est vous! Dr F. Saldmann

Le meilleur médicament, c'est vous !, Votre santé entre vos mains

Après avoir vu l’interview du docteur Saldmann au 13 heures de France 2, j’ai pu constater l’intérêt de ce livre pour beaucoup de personnes. Tout le monde cherche à améliorer son capital santé. A mon tour, j’ai donc lu ce livre qui me laisse légèrement sur ma faim. En effet, Le docteur Saldmann fait référence à de nombreuses expériences de toutes sortes (longévité, dépression, guérison spontanée…) qui nous informent mais ne nous donnent pas de véritables clés pour nous soigner au quotidien. Les passages qui traitent de notre alimentation et des alicaments naturels sont les plus intéressants. Mais le chapitre qui concerne les allergies, par exemple, ne fait que soulever des questions et n’apporte pas de véritables solutions pour les soigner. Ce livre grand public nous donne finalement des conseils de bon sens, notamment à propos du sommeil, de l’alimentation, de la sexualité ou du fonctionnement du cerveau, qui viennent tout simplement renforcer nos convictions.

Cinq jours. D. Kennedy

Cinq jours, Douglas Kennedy

Dire que ce roman est « le plus bouleversant » de Douglas Kennedy est, d’après moi, très exagéré. Je n’avais plus lu cet auteur depuis « Quitter le monde » (2009) pour cause d’ennui profond. Je viens de terminer son dernier roman « Cinq jours » qui, malgré quelques longueurs et beaucoup trop de dialogues, n’est pas inintéressant. Le thème de l’amour déçu est très actuel et beaucoup de lectrices vont s’y retrouver. L’histoire est celle de deux inconnus, coincés dans leurs mariages respectifs, qui vivent une passion fugace à Boston. Laura est la narratrice de cette intrigue à l’eau de rose. Ce roman, grand public, est fondamentalement américain mais supporte la traduction. Il y est question de maladie, de famille, d’adultère, de passion amoureuse, d’espoir, de reconstruction etc…Un moment de lecture agréable même si Douglas Kennedy n’arrive plus à nous captiver comme du temps de ses meilleurs romans: « L’homme qui voulait vivre sa vie » , « La femme du Vème » , « La poursuite du bonheur » …

De tempête et d’espoir. M. Dédéyan

De tempête et d'espoir, Pondichéry

Ce deuxième tome nous entraîne, à nouveau, aux côtés d’Anne de Montfort; héroïne à la recherche de son frère par-delà les océans. Nous voici en 1763, en Inde, du côté de Coromandel. Anne est veuve et débarque dans ce vaste pays où elle rencontre beaucoup de personnages favorables à sa quête. Loin de décevoir, ce roman est tout à fait captivant. Le travail de recherche de Marina Dédéyan semble colossal tant elle détaille avec précision les ingrédients des plats, les coutumes, les vêtements, la décoration des maisons, le plumage des oiseaux etc… Nous voici à nouveau totalement embarqués dans cette aventure de 400 pages, entrecoupée du journal de Jean, le frère d’Anne. Suspense et émotions distillés jusqu’au bout de la lecture. Un roman sur fond de fresque historique orientale. Bon moment de lecture.

Sous le toit du monde. B. Pécassou

Bernadette Pécassou publie un roman qui dévoile la face cachée du Népal, l’envers de la carte postale. En bonne journaliste, elle expose les différentes problématiques liées à ce pays qui tutoie les sommets: le vol des terres, l’émancipation des femmes, les castes, la religion, la violence, le tourisme… Le roman débute par l’authentique assassinat de la famille royale népalaise, le 1er juin 2001. L’auteure s’est, d’ailleurs, inspirée de faits réels mais aussi de vraies personnes au destin parfois tragique. Difficile de ne pas lire ce roman comme un document tant la réalité semble tangible. Bernadette Pécassou connaît bien son sujet. Certains personnages sont particulièrement attachants comme Miss Barney. Le parcours d’Ashmi, jeune journaliste népalaise, captive la lectrice. Ashmi est une jeune fille d’un milieu rural qui subitement accède à la modernité lorsqu’un rédacteur en chef lui demande de rédiger des articles pour son journal. Beaucoup de poésie, au-delà de la violence, dans ce roman qui ne laisse pas indifférent.

Le confident. H. Grémillon

Ma chère amie Nelly vient de m’offrir le deuxième roman d’Hélène Grémillon: « la garçonnière » . Avant de débuter cette lecture, j’ai eu envie de découvrir l’auteure avec son premier roman « Le confident ». Ce roman à succès (qui a obtenu 5 prix littéraires) m’a un peu déçu mais je l’ai lu entièrement car une de ses qualités est de tenir la lectrice en haleine. La toîle de fond est la seconde guerre mondiale. En effet, Camille, trentenaire, reçoit des lettres anonymes suite au décès de sa mère en 1975. Les lettres évoquent le passé de plusieurs personnages durant la guerre 40-45. Cette forme épistolaire contribue largement au suspense de ce roman psychologique dans lequel se nouent des drames intimes. Les thèmes sont ceux de la maternité, du secret, de la trahison, du conflit…Le rythme de balancier entre les différents points de vue présentés est particulièrement bien mené par Hélène Grémillon. A noter que son travail de recherche est précis et offre à la lectrice des informations précieuses à propos de la période 1938-42 en France. Vrai coup de théatre à la fin! Un roman à offrir.

La grâce des brigands. V. Ovaldé

J’ai découvert Véronique Ovaldé grâce à son magnifique roman « Ce que je sais de Vera Candida » (cf ce blog). Le roman suivant « Des vies d’oiseaux » ne m’avait pas inspiré. Véronique Ovaldé publie, en cette rentrée littéraire, « La grâce des brigands » qui est, pour moi, une belle surprise. En effet, ce récit, très enjoué, est un vrai plaisir de lecture; accessible comme son auteure. Véronique Ovaldé nous raconte, cette fois, l’histoire de Marie Cristina Väätonen issue d’une famille du grand nord; une famille aussi crasseuse que la couleur rose de leur maison. L’histoire commence dans les années 70 et se prolonge dans les années 90. Marie Cristina quitte la bourgade canadienne à 16 ans pour s’installer sous le soleil de Los Angeles où elle débute sa carrière d’écrivain à succès. Elle y rencontre Rafael Claramunt dont elle tombe amoureuse pour le meilleur et pour le pire. Il est question, ici, de drame familial, de fuite, d’amour, de trahison et de liberté. Véronique Ovaldé dresse, comme à son habitude, un décor onirique où évoluent des personnages farfelus. Son univers est résolument féminin. L’auteure oscille constamment entre le drame et le loufoque avec une bonne dose d’humour, de sexe et de poésie. Elle évoque également la place de l’écriture comme un remède; un moyen d’échapper à une famille étouffante. J’ai particulièrement aimé le rythme du livre et sa singulière atmosphère. Très bon moment de lecture.

Manger le vent à Borobudur. O. Germain-Thomas

Après un voyage en Indonésie et une visite mémorable du temple de Borobudur, ce livre s’imposait.Olivier Germain-Thomas est, avant tout, un voyageur qui nous confie ses impressions. Rédigé comme un journal de bord, nous l’accompagnons à Java, Bali et en Asie avant de rentrer en France. De manière générale, Olivier Germain-Thomas se pose beaucoup de questions lorsqu’il mange le vent (marcher en Indonésien). Au hasard de son voyage, l’auteur s’égare parfois dans des considérations philosophiques un peu rébarbatives et ennuyeuses qui ont pourtant le mérite de questionner. Quelques rencontres féminines, éveillant le thème du désir, ponctuent le récit: la mystérieuse Lady B., Samira la prostituée, Kaliji ou Keiko la japonaise. Le thème de la religion est soulevé à de nombreuses reprises lors de ses rencontres avec un moine bouddhiste, un traditionaliste musulman ou un savant déjanté. Finalement, l’intérêt de ce livre repose sur le cheminement de l’auteur à travers l’Indonésie mais aussi à travers les nombreuses questions qu’il soulève. Et comme le disait si justement Montaigne: « Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y a une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant nos yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages. » Moment de lecture spirituel.

La BD de Soledad

labddesoledad

Depuis la parution dans « Elle » (France) des planches humoristiques de Soledad, je lis mon magazine comme un Manga. Pourquoi? Ses dessins se trouvent toujours au niveau des dernières pages donc je commence la lecture de mon hebdomadaire à l’envers! J’aime son style, son humour décalé et ses dessins qui illustrent si bien les parisiennes, les tracas quotidiens et nos interrogations les plus fantasques. La BD réunie les planches publiées dans « Elle » entre Mai 12 et Mai 13. Mes préférées: « Prenez-vous le métro? » , « Pourquoi doit-on éviter de manger des oeufs de Pâques? » , « Pourquoi est-on si souvent déçue? » …Un bonheur de compile à lire dès le 11 Septembre!

Le sel de la vie. F. Héritier

Le Sel de la vie

Ce petit livre, prêté par ma copine Jo, m’a tout de suite intrigué. Comme « la première gorgée de bière » , j’ai découvert une autre liste de sensations et de souvenirs; un style très en vogue depuis « la liste de mes envies ». Et pourtant, Françoise Héritier est une femme qui, l’air de rien, incite à nous découvrir à travers nos sens. Cette chercheuse nous surprend par sa capacité d’émerveillement, d’observation des petites choses qui font le quotidien: « croquer des radis, se lever et dire non, soupeser un melon, pleurer au cinéma »... A travers les mots, elle nous éclaire sur son long parcours de femme. Ses souvenirs d’Afrique sont particulièrement touchants « sortir sur le tarmac à la saison des pluies à la nuit à Niamey et sentir l’odeur chaude et épicée de la terre africaine, avoir une pleine corbeille de bracelets africains, faire le tour d’un énorme baobab, rire encore au souvenir du chaton au bord d’une route togolaise qui mangeait voracement et le poil hérissé des morceaux de viande un peu pimentés… ». Cette liste souvent poétique est faite de joie, de découvertes, d’amitié, d’amour mais aussi de maladie, de peur, de cauchemars et de mort. Un livre à lire en toutes circonstances pour se demander ensuite: quel est le sel de ma vie? A vos plumes!

Le coeur cousu. C. Martinez

Attirée par « les acidulés de l’été » de la collection Folio (jolies pochettes en plastique), je me suis retrouvée face à ce roman qui date de 2007. Après l’épreuve des premières pages, j’ai découvert une oeuvre poétique puissante; incroyablement féminine et harmonieuse. Carole Martinez est indéniablement une conteuse qui sublime l’écriture en effilochant les mots. Frasquita en est le personnage principal et, à travers elle, nous suivons toute la famille Carasco. Cette jeune andalouse, condamnée à l’errance, est issue d’une lignée de femmes qui se transmettent une mystérieuse boîte à couture. L’auteure raconte magnifiquement bien les étoffes, broderies, le bonheur, la cruauté, la mort, les enfants et le monde rural du 19ème siècle en Espagne. Véritable dentellière, Carole Martinez rafistole le monde dans cet hymne à la vie éminemment solaire. Son écriture lumineuse révèle une profondeur remarquable qui donne une atmosphère singulière à ce roman. Les chapitres consacrés à la maladie de José et les combats de coqs regorgent d’une imagination rare propre à l’auteure et à son style. Ma préférence va à la première partie du livre, moins sanglante que la deuxième. A la limite d’un monde onirique, ce conte est un bonheur fait de légendes, de croyances et de mystères, qui nous transporte au loin. Belle surprise! Prix Renaudot des Lycéens 2007. Prix Ouest-France Etonnants Voyageurs 2007. Prix Ulysse de la première oeuvre 2007.

 

L’île des oubliés. V. Hislop

Un livre de poche à glisser dans vos valises. Victoria Hislop nous raconte une saga familiale qui se déroule en Grèce de 1903 à 1957. La lectrice est vite conquise par cette intrigue romanesque très divertissante au style fluide. Livre contre l’exclusion, c’est d’abord un hymne à la Grèce et à la Crète où chaque détail du quotidien nous renseigne sur les moeurs d’une autre époque. « L’île des oubliés », située face à l’île de Plaka, cache un incroyable secret à l’ombre des ruines d’une forteresse vénitienne. En ce qui concerne les personnages, il y a d’abord Alexis, une jeune anglaise d’origine grecque,qui se trouve en plein questionnement intérieur. Elle décide de se rendre en Grèce afin de comprendre pourquoi sa mère, Sophia, a brusquement rompu avec ses racines grecques. Alexis découvre sur place, grâce à une femme nommée Fotini, la destinée tragique de ses aïeules. L’auteure nous raconte, dans cet épais roman, la vie de la famille Petrakis liée à la famille Vandoulakis pour le meilleur et pour le pire. Rebondissements et coups de théâtre garantis. Prix des Lecteurs 2013.

 

La solitude des soirs d’été. A. Jeanneret

Après la lecture du cinquième roman d’Anaïs Jeanneret, je dois avouer à quel point mes sentiments sont mitigés. La rencontre d’Alda et de Louis, les personnages principaux si différents l’un de l’autre, intrigue et dérange. Louis, le narrateur, est un jeune homme en quête de lui même. Alda le pousse à l’écriture en l’invitant à séjourner quelques jours, avec sa petite amie Lucy, dans la bastide familiale. Pendant ce séjour, qui s’éternise, Louis observe Alda, à la fois captivé et intrigué par cette femme plus âgée que lui. Alda et Lucy sont deux personnages féminins qui font face, comme elles peuvent, à une blessure d’enfance. Ce roman traite du silence, du secret, de la solitude et du temps qui passe. Le thème de l’inspiration littéraire apparaît sous la plume de Louis et la publication de ses premières ébauches, pas toujours captivantes. L’univers de l’auteure est résolument bourgeois, élégant, posé et la lecture est franchement agréable même si d’inévitables clichés et longueurs ponctuent le roman. La Provence, en toile de fond, ajoute de manière indéniable, une note lumineuse. A lire, au bord d’une piscine, du côté de St Rémy de Provence.

Les poissons ne ferment pas les yeux. E. De Luca

Un roman trouvé dans une boîte à trésor d’enfant. Erri De Luca, auteur italien, nous parle, ici, de la mutation de l’enfance vers l’adolescence. Notre narrateur a dix ans et, loin des désirs corporels, il commence à conjuguer le verbe « aimer ». Très poétique, ce petit livre nous emmène sur les plages du sud de l’Italie au moment des vacances estivales. Erri De Luca plante un décor sommaire fait de plaisirs marins et de pêcheurs.  La rencontre du narrateur avec une fillette le propulse, alors, vers une plus grande maturité lui permettant de contempler le monde sans fermer les yeux. Face à la jalousie de trois garçons, il découvrira la cruauté et l’injustice. Loin de son père mais proche de sa mère, le narrateur va se responsabiliser face aux choix familiaux. La place des livres et de la littérature a, tout au long du roman, une importance: « les livres sont la plus forte contradiction des barreaux. Ils ouvrent le plafond de la cellule du prisonnier allongé sur son lit. » La capacité de l’auteur à se glisser dans la peau de ce garçon de dix ans et de décrire sa prise de conscience est tout à fait étonnante. Il dépeint, finement, les doutes, les peurs et les plaisirs de l’enfant lors de ce passage fondateur. Un joli roman, plein de soleil, qui résonne en chacun de nous.

Les désorientés. A. Maalouf

Les désorientés, roman

Très beau roman dont l’auteur est un académicien élu en 2010. Amin Maalouf a fui le Liban en guerre pour arriver en France en 1976. Après la publication de nombreux romans, il a obtenu en 2010 le prix « Prince des Asturies » pour l’ensemble de son oeuvre.  Dans « Les désorientés », le narrateur, Adam, est appelé au chevet de son meilleur ami, Mourad. Après trente-cinq ans d’absence, il revient dans son pays natal sans jamais le nommer. Entre nostalgie et désillusion, l’auteur raconte, dans ce roman intimiste, les retrouvailles de ces « désorientés » qui croyaient en un monde meilleur. Les notes et réflexions du narrateur ponctuent le récit et nous éclairent sur le passé des protagonistes mais également sur l’état d’esprit d’Adam durant seize jours. La limpidité du style et la richesse émotionnelle entraînent la lectrice dans une réflexion profonde à propos de thèmes universels: l’enfance, l’amour, la fidélité, l’amitié, la foi, les origines, l’argent, l’avenir du monde…Certains personnages, comme Albert, sont véritablement attachants. A travers l’histoire personnelle de chacun, l’auteur démontre à quel point la vie réserve des surprises; à la fois délicate et cruelle. Un roman qui questionne et offre un lumineux moment de lecture. Coup de coeur! Sélection Prix « Libraire en Seine » 2013.

Arrive un vagabond. R. Goolrick

Robert Goolrick - Arrive un vagabond.

Nous sommes à Brownsburg, une ville paisible de Virginie, au cours de l’année 1948. Charlie Beale arrive au volant de son pick-up, comme un vagabond, chargé de deux valises pleines de matériel de boucher et d’argent. Le talent de Robert Goolrick repose, d’abord, sur la construction de ce roman aux allures paisibles et descriptions bucoliques. Il installe le décor, le cadre de l’intrigue, sereinement. Ses personnages sont des gens simples, noirs et blancs, pieux, honnêtes et bienveillants. L’auteur dépeint, avec justesse, les failles et paradoxes humains de cette tragédie en marche. Charlie va travailler dans la boucherie de la ville et se lie d’amitié avec Alma, Will et leur fils, de cinq ans, Sam. Tout se passe merveilleusement bien au début de ce roman écrit dans un style particulièrement poétique. La lectrice se retrouve à côté de Charlie « ..près du pick-up, dans le noir, dans le chant sonore des criquets et le murmure des papillons de nuit qui faisait comme un friselis dans son coeur… »  Cette atmosphère va pourtant devenir de plus en plus pesante lorsque Sylvan Glass pousse la porte de la boucherie. Sam va devenir, chaque mercredi, l’alibi du couple adultère. Robert Goolrick nous donne la vision de ce petit garçon à qui Charlie demande de préserver le secret, et de mentir, pour mener cette passion à la tragédie et à une enfance fracassée. A travers le personnage de Sylvan, l’auteur traite de la recherche d’identité, des origines, de la légèreté, des apparences. Sylvan est une jeune femme perdue, obnubilée par le cinéma et ses actrices dont elle copie les parures chez sa couturière noire. Elle vit dans ses fantasmes: « …la vraie raison de ses actes était qu’elle préférait le fantasme du film de son imagination à la réalité de Charlie Beale. » Le personnage principal, Charlie, est un garçon simple, habité par la bonté et qui sera la première victime de cette passion dévastatrice. Sam est évidemment le personnage le plus touchant, désarmé face à ce monde d’adultes dont il ne comprend pas encore les codes. Excellent moment de lecture. Suspense et montées d’adrénaline. Coup de coeur! Grand Prix des Lectrices du « Elle » 2013. Prix « Libraire en Seine » 2013.