Mehdi Charef publie un récit autobiographique, première partie d’une trilogie. L’auteur algérien se souvient de cette année 1962, au moment où sa famille quitte Oran pour rejoindre leur père en France. Faute de logement, la famille campe dans un bidonville de Nanterre, là où va s’entasser la main d’œuvre immigrée. La lectrice découvre l’univers de cet enfant en exil, inscrit à l’école de la rue des Pâquerettes. La voix du petit berger résonne au-delà des mots pour décrire le quotidien, la banlieue, le choc des cultures…mais aussi ce maître, monsieur Raffin, qui lui enseigne la littérature française et la poésie. Du haut de ses dix ans, le narrateur évoque, avec tendresse, son amour pour ce père qui lui a tant manqué mais aussi la souffrance de sa mère. Sur son chemin, ce narrateur, particulièrement attachant, croise quelques personnages atypiques : monsieur Grégoire, la prostituée du café, Fékir, Bao, Gwenn…Avec talent, Mehdi Charef raconte une enfance au soleil puis le déracinement, du rire aux larmes. Avec émotion, nous découvrons sa solitude, sa naïveté, sa curiosité ; le temps des premiers émois. Bon moment de lecture.