Ce roman américain est un ovni qui célèbre le pouvoir de l’imaginaire. Dans un style fabuleusement singulier, Tiffany McDaniel raconte la vie de Betty Carpenter, surnommée « la petite indienne ». En marge de la société, la famille Carpenter s’installe avec ses huit enfants dans une maison maudite de l’Ohio, au milieu des années 50/60. Grâce à son père, guérisseur cherokee, Betty va vivre une enfance poétique, bercée par les mots, les légendes et croyances paternelles. C’est bien le personnage du père qui est central dans cette fiction car l’auteure nous le présente comme un être attachant, aimant et pur. C’est lui qui va enchanter l’existence de ses enfants en vivant au plus près de la nature, en jonglant avec les mots et quelques tours de magie. Petite métisse, Betty grandit dans la pauvreté et découvre la cruauté, le racisme et la violence du monde extérieur mais aussi de terribles secrets de famille. Et c’est à travers l’écriture que Betty va se confier, se libérer de ses secrets en parlant de la souffrance des femmes et plus spécifiquement de celle de sa mère. Par son regard, Tiffany McDaniel nous parle des démons qui hantent l’Amérique rurale. Cette fresque familiale pourrait bien être un classique mais son prix le rend inaccessible à de nombreux lecteurs (26 euros). Roman coup de cœur. Prix du roman Fnac 2020.
L’histoire racontée, en elle-même, est abominable. La famille de Betty est confrontée à une situation de pauvreté sans issue, au racisme implacable et au mépris de leurs voisins.
A travers les yeux de Betty, au fil de ses années d’enfance, nous découvrons les viols, les incestes, la sourde violence qui rôde dans cette famille… les morts violentes se succèdent…
J’ai été ébloui par la légèreté de l’écriture, mise au service d’une inventivité fabuleuse. Tiffany Mc Daniel, nous embraque en échappées dans un monde imaginaire, onirique et bienveillant, qui vient contrebalancer la dure réalité du récit…
J’ai beaucoup aimé ce livre. Il plaide pour la poésie, il engage à regarder la réalité à travers les couleurs de l’imaginaire. Et j’aime ça.