Terese Marie Mailhot a participé à de nombreuses conférences au « Festival America » de Vincennes. Journaliste canadienne, elle enseigne la création littéraire en Colombie-Britannique. Son premier livre parle de sa souffrance de fille, de femme et de mère autochtone. Terese Marie Mailhot a grandit dans une réserve aux côtés d’une mère alcoolique, instable et violente. Pour ne rien arranger, son père, surnommé le serpent, abusait de sa femme et de ses enfants. A l’adolescence, Terese Marie Mailhot se marie pour « chercher une maison sûre ». Obligée de quitter la réserve, elle tombe follement amoureuse d’un homme qui ne cesse de la rejeter et la plonge dans les affres d’un passé douloureux : « La souffrance surgit plus vite que la lumière. » Le malheur la poursuit lorsqu’elle accouche de son second enfant et se retrouve séparée de son premier fils, en pleine dépression post-natale. Loin des guérisseurs de son enfance, Terese Marie Mailhot est internée dans un centre de santé mentale, à « mi- chemin entre la normalité et la folie » . En rentrant chez elle, elle obtient une bourse d’étude : « un territoire souverain pour écrire toutes les transgressions. » Au fil de la lecture, ce qui passionne la lectrice, c’est la symbolique de son enfance, les croyances de sa mère et le souvenir de sa grand-mère ; sa condition autochtone. Dans un style singulier, l’auteure nous livre ses états d’âme en faisant ressentir le monde à la manière de ses ancêtres, en relation constante avec la nature et les éléments ; le mysticisme de sa culture. Adressé à l’homme qu’elle aime d’un amour impossible, « Petite femme montagne » est un texte poétique bouleversant et puissant. Excellent moment de lecture.