Ce tome 2 du meilleur livre de Frédéric Beigbeder « Un roman français » surprend dès les premières pages car il s’agit d’un alignement de phrases et non d’un texte. La lectrice se sent arnaquée mais elle poursuit sa lecture, curieuse de découvrir où l’auteur va l’emmener. Au fil des pages, certaines phrases résonnent en elle, des coïncidences surgissent, la beauté du bassin d’Arcachon apparaît. L’oiseau de nuit parisien, au profil de flamand rose (c’est lui qui l’écrit), ne manque pas de culot ni de clairvoyance même s’il est parfois très pessimiste par rapport à l’avenir de notre planète. C’est vrai que Frédéric Beigbeder agace quand il cloue au pilori un auteur dans sa rubrique du « Figaro Magazine ». C’est vrai qu’il a tout d’un enfant gâté, sorte d’icône d’une jeunesse dorée parisienne mal aimée et malheureuse. Pourtant, comme dans le premier tome de son roman le plus sincère, Frédéric Beigbeder apparaît en auteur sensible, à fleur de peau, touchant. Le personnage de Benoît Bartherotte captive, lui aussi, en sentinelle du Cap-Ferret et mentor de l’écrivain depuis sa relation avec Laura Smet. La mission de ce patriarche passionne la lectrice qui, entre nous, a passé une après-midi dans le clan Bartherotte ; Eden menacé par la montée des eaux. Une nouvelle fois, Frédéric Beigbeder passionne lorsqu’il prend le temps d’être sincère, lorsqu’il s’éloigne de son personnage de bobo parisien. Conscient du temps qui passe, Frédéric Beigbeder aborde des thèmes qui lui tiennent à cœur comme le divorce de ses parents, son enfance, ses amours, ses souffrances et ses nouveaux bonheurs. Bon moment de lecture.