Le dernier roman de Patrick Modiano se lit comme on boit du petit lait. Toutefois, si vous n’avez jamais lu un ouvrage de cet auteur français, il vaudrait mieux débuter votre lecture par un autre roman comme « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » de manière à mieux le cerner. Les romans de Modiano sont des quêtes de vérité, des cheminements dans le labyrinthe de la mémoire afin de retracer les pistes du passé. Dans « Chevreuse », le personnage principal se nomme Jean Bosmans, une référence aux origines flamandes de Patrick Modiano. En compagnie de Martine et Camille, Jean visite une maison dans la vallée de Chevreuse. Curieusement, Jean se souvient avoir vécu dans cette même maison lorsqu’il était enfant. Troublé, l’homme tente de reconstituer le puzzle de son passé alors que la frontière entre la fiction et la réalité se révèle ténue. La lectrice aime particulièrement déambuler dans le Paris des années cinquante au milieu des souvenirs. Au fil des pages, Patrick Modiano fait résonner les mots, les expressions : « Jouer sa dernière carte », « Couper les ponts » ou « On est de son enfance comme on est d’un pays ». Roman coup de cœur.