Passionnée par « l’éternel féminin », j’attendais beaucoup de cet essai autobiographique publié par Nancy Huston en 1990. Ce fût certainement, à l’époque, une petite révolution féminine. Pourtant, aujourd’hui, il me paraît, quelque peu, désuet et frustrant. Les meilleurs passages sont liés à ses rêves de future mère, ses doutes, ses réflexions. Toute l’étude biographique à propos de couples célèbres face à la création et la maternité (Fitzgerald, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ou Virginia et Leonard Woolf etc…) prend une place considérable dans cet essai. L’auteure convoque trop de monde. C’est bien son journal et tout ce qui touche à sa propre expérience, son ressenti de femme, qui capte la lectrice. Nancy Huston donne l’impression de ne pas vouloir se livrer entièrement en se cachant derrière l’expérience d’autres intellectuels. Il est pourtant vrai que le rapport entre la création et la procréation, d’une part, et le rapport entre corps et esprit, d’autre part, sont des sujets qui passionnent. Est-il possible d’être mère et créatrice?