C’est un roman sombre que nous propose Rebecca Lighieri, l’histoire d’une jeune femme qui n’arrive pas à être heureuse. Au fil de la lecture, nous découvrons la vie de Miranda dont les parents sont des acteurs de théâtre parisiens, beaux et talentueux. Malheureusement, le couple vit pour leur art sans se préoccuper réellement du bonheur de leur fille. Pourtant, Armand est un père aimant et attentif même s’il se consacre essentiellement à sa carrière, sa femme et sa maîtresse. De son côté, Birke est une mère froide, encombrée par un passé douloureux à Berlin. En grandissant à l’ombre de ses parents, Miranda se révèle timide, introvertie, mal dans sa peau. Dans la première partie du roman, c’est la voix d’Armand qui résonne, celle d’un père qui s’inquiète de plus en plus pour sa fille. Après une licence en droit, Miranda échoue puis tombe en dépression. Plus tard, elle se met en couple avec Swan, sans l’approbation de ses parents. La relation entre le père et la fille se révèle bouleversante. C’est ensuite Miranda qui prend la parole pour lever le voile sur ses addictions, sa culpabilité et ses remèdes au mal de vivre ; tout ce qu’un parent n’est pas capable de voir. Depuis l’enfance, Miranda est clairvoyante, hypersensible, apte à lire dans l’esprit des autres ou de côtoyer des fantômes. La jeune femme est émouvante lorsqu’elle dévoile son profond mal-être, son désenchantement et ses désillusions. A la fin du roman, Armand reprend la parole pour livrer le poids de toute sa tristesse. Le propos de Rebecca Lighieri est touchant car elle nous parle de la cellule familiale, d’une jeunesse désenchantée dont la vision de l’avenir est particulièrement sombre. Mais comment rendre heureux nos enfants ? Finalement, la lectrice a aussi aimé découvrir l’univers du théâtre, les représentations et le métier d’acteur. Mais au fil du récit, de nombreuses longueurs perturbent le rythme de lecture. Certaines scènes de sexe paraissent à la fois obscènes et inutiles. Bon moment de lecture.