L’actrice française, Isabelle Carré, publie un premier roman sincère et bouleversant à propos de son enfance. Née dans une famille foutraque, d’une mère châtelaine dépressive et d’un père désigner efféminé, Isabelle grandit entourée de deux frères. A Paris, l’appartement familial est traversé par un couloir immense comme ses nuits, ses angoisses, ses peurs… un décor de gadgets colorés, de créations artistiques emblématiques des années 70. La blondinette aux longs cheveux commence à livrer des mots dans ses cahiers, vers l’âge de dix ans. Des centaines de mots pour exprimer ses blessures, ses incertitudes, sa sensibilité, ses amours imaginaires…avant de recopier des répliques d’actrice. Le désordre chronologique du récit est à l’image du désordre de sa vie; bousculée. Isabelle Carré nous dévoile sa souffrance comme un secret, la source de son inspiration. Au fil des pages, elle s’interroge à propos du chagrin de sa mère et l’homosexualité de son père. Comment un seul geste peut déterminer plusieurs vies? Il y a dans son écriture, une fraîcheur, une luminosité…une espérance qui rend la lecture, de ce roman autobiographique, particulièrement agréable. Grand Prix RTL/Lire 2018. Grand Prix de l’Héroïne, Madame Figaro 2018. Excellent moment de lecture.