Le temps passant et le succès de son dernier livre aidant, Delphine de Vigan republie, aujourd’hui, son tout premier roman. Fini les pseudonymes. Patrick Poivre d’Arvor m’a conseillé la lecture de ce livre dont le thème principal est l’anorexie. Il connaît, malheureusement, bien le sujet. Il est question ici de Laure, dix neuf ans, hospitalisée, à la fin des années quatre-vingt, suite à un trouble alimentaire profond. La jeune femme tombe amoureuse de son médecin (docteur Brunel!), son sauveur, le seul qui la rattache à la vie. Sur la voie de sa guérison, elle évolue au sein de l’unité parmi les patients avec qui elle se lie, parfois, d’amitié. A travers ce livre, et pour celles et ceux qui ont adoré « rien ne s’oppose à la nuit », les prémisses du drame familial se tissent: le divorce des parents de Vigan, la dislocation de la famille, le lien fraternel avec sa soeur, les conflits avec son père, la maladie de sa mère. Le ton est aussi virulent que la colère de Laure. Le style appartient à la juvénilité de l’auteur. La bande son caractéristique et les émissions de Canal Plus ou de Michel Drucker, en toîle de fond, nous évoquent une période révolue. Petit à petit, Laure va reprendre confiance en elle et les rennes de sa vie. Elle gardera, à vie, « une cicatrice indolore ». Roman instructif.