Alain Corbin est un spécialiste de l’histoire des sens. Dans ce document, il nous parle de la naissance des plages au XVIIIème siècle ; un nouveau territoire. Pour débuter, l’auteur nous explique ce que représente l’océan dans l’inconscient collectif et pourquoi l’homme a longtemps ignoré les plaisirs de la villégiature maritime. Au XVIIIème siècle, naît le désir de rivage en Europe du nord, spécifiquement à travers la beauté des paysages hollandais. En dehors des considérations religieuses, des médecins britanniques s’intéressent aux propriétés thérapeutiques de l’eau de mer ; la nature comme remède. D’autre part, les premiers voyages en Italie éveillent les sens, conforte l’élite dans sa maîtrise de la nature, des flots. Un public de connaisseurs de peinture des paysages s’agrandit et les premiers guides touristiques apparaissent ; le dessin d’un nouveau plaisir. Le XVIIIème siècle se caractérise par une certaine mélancolie et le fameux spleen. Dès lors, les curistes se ruent sur les rivages d’Angleterre et d’Allemagne, encouragés par les médecins et les hygiénistes. L’invention de la plage accompagne les vertus de l’eau de mer et de l’air pur. Malgré la mode balnéaire, peu de gens savent nager et les femmes craignent le viol oculaire en se cachant au fond des cabines de bain. Parallèlement, les costumes de bain évoluent au fil du temps : chemises, pantalons, peignoirs, jupons, tricots…et finalement, toutes les catégories sociales se confondent au milieu des vagues. Le XIXème siècle marque la naissance des stations balnéaires, notamment en France, et d’un spectacle social. Considéré comme un classique, ce document assez pointu, renseigne à propos des représentations de la mer et du rivage en faisant référence aux mythes antiques. Bon moment de lecture.