Argentine, 1976. Laura, neuf ans, va rejoindre sa mère exilée en France. Son père, guérillero, est en prison à La Plata. Commence alors une relation épistolaire entre le père et la fille. En France, elle se lance dans la lecture du livre « la vie des abeilles » de Maurice Maeterlinck pendant que son père le lit, en espagnol, en Argentine. C’est un véritable plaisir de lectrice d’accompagner Laura dans son apprentissage du français et de suivre son combat pour perdre son accent. Laura Alcoba nous raconte son amour de la langue française, chante sa mélodie, ses onomatopées et décrit son admiration pour le « e » muet ou le « c » cédille. La cité de la voie-verte au Blanc-Mesnil ne sera pas vraiment l’appartement parisien de ses rêves. Elle nous le décrit, méticuleusement, à travers son regard d’enfant et son imaginaire. Tout au long de la lecture, les souvenirs de Laura défilent comme ses petits camarades sur le chemin de l’école: Luis, Inès, Ana, Nadine et Astrid. Beaucoup de fraîcheur et de finesse dans ce texte poétique; éloge de la langue française avant tout. La lectrice découvre avec amusement Laura Alcoba, enfant intelligente, curieuse et aimante dans son petit monde. L’écolière grandit au fil des pages et son éveil à la France est un émerveillement littéraire.